Post by Andrei Tchentchik on Feb 5, 2019 11:54:11 GMT 2
(#A.001).- Une horloge sonne l’alarme sur le réchauffement climatique.
Une horloge sonne l'alarme sur le réchauffement climatique
Bilan pour 2018
Daniel Blanchette Pelletier
Au rythme actuel, la planète se réchauffera de 1,5 degré Celsius en moins de 16 ans, selon les projections de l'horloge climatique. C'est un an et demi plus tard qu'estimé auparavant.
Un texte de Daniel Blanchette Pelletier
« L’idée de l'horloge est de montrer clairement le temps qu’il nous reste avant qu’on arrive aux cibles climatiques qu’on pense dangereuses », explique son concepteur Damon Matthews.
Le titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en climatologie et en durabilité a développé cet outil de visualisation à la suggestion du chanteur David Usher, fondateur du Human Impact Lab. « Il jugeait qu’il manquait ce facteur temps dans la conversation autour du changement climatique », précise le professeur.
Atteindre 1,5 degré Celsius en 16 ans se fonde sur trois séries de données :
• les émissions planétaires de gaz à effet de serre en 2018;
• l’ampleur du changement de température causé par ces émissions;
• le budget carbone, soit la quantité de CO2 que l’humanité est encore autorisée à rejeter dans l’atmosphère.
Les conséquences d’une hausse globale de température de 1,5 degré Celsius sont bien réelles, de la multiplication des événements météorologiques extrêmes, à l’élévation du niveau de la mer et à la diminution de la banquise.
Ça ne va pas nécessairement arriver [aussi rapidement]. Ça dépend de ce qu’on fait. Si on agit plus fort que maintenant [contre le réchauffement climatique], on peut ajouter du temps à l'horloge.
Damon Matthews, Université Concordia
Mais il faut agir dès maintenant, et pour toujours, s’empresse-t-il d’ajouter.
Nouveau délai
Malgré une hausse de 2,7 % des émissions mondiales de CO2 en 2018, l’humanité dispose d’un peu plus de temps que prévu pour circonscrire le réchauffement climatique.
La hausse de 1,5 degré Celsius devait auparavant être atteinte en 14 ans. Or, selon la mise à jour du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, la conjoncture climatique repousse à 2034 la date à laquelle ce marqueur sera atteint.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, selon Damon Matthews. « On va dans la mauvaise direction », estime-t-il, notant que, sans une hausse des émissions, l’atteinte du 1,5 degré aurait été repoussée à encore plus de 16 ans.
Les émissions de gaz à effet de serre avaient commencé à se stabiliser depuis les dix dernières années, rappelle l’expert en climat. Le sursaut de 2018 montre, selon lui, l’importance de continuer à poser des gestes pour les réduire.
« Et il faut continuer jusqu’à ce qu’on arrive à zéro émission. C’est ça le défi », soutient Damon Matthews.
Un outil de sensibilisation
Représenter de manière visuelle le peu de temps qu’il reste pour agir monte à quel point le défi est réel et urgent, en plus d’interpeller la population, estime l’équipe de l’horloge climatique.
Le professeur Damon Matthews invite d’ailleurs chacun d’entre nous à réduire son empreinte écologique pour ajouter du temps à l’horloge, en prenant moins fréquemment la voiture et l’avion, par exemple.
Il salue par ailleurs le « Pacte pour la transition » écologique, une initiative québécoise endossée par plus de 240 000 signataires. Mais le plus important, selon lui, reste d’agir auprès des gouvernements pour instaurer un réel changement.
La projection de l’horloge climatique coïncide d’ailleurs avec la tenue de la 24e Conférence des Nations unies sur le climat (COP24), qui réunit en Pologne les représentants de 195 pays engagés à lutter ensemble contre le réchauffement climatique.
Changements climatiques : État des lieux
L’Heure du bilan climatique arrive pour l’année 2018 et les nouvelles sont loin d’être encourageantes .
Malgré les efforts réalisés pour réduire l’impact environnemental de l’activité humaine, la situation est pire que jamais .
Il fait chaud !
Malgré les doutes soulevés par les climato-septiques , il fait de plus en plus chaud. 2018 devrait être la quatrième année la plus chaude depuis le début des relevés en 1880. Les 4 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. Cet été l’Europe, l’ouest Américain et l’Asie ont été frappés par des vagues de chaleur. Des températures records ont été enregistrées au Portugal, en Scandinavie, en Corée du sud, au Japon et en Algérie.
De plus en plus de gaz
En 2017, les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (GES) ont atteint de nouveaux sommets en 2017. Et la tendance se poursuit en 2018. La dernière fois que la Terre a connu une telle concentration de CO2, c’était il y a 5 millions d’années. La température était alors de 2 à 3 degrés Celsius plus élevée qu’aujourd’hui. et le niveau de la mer était de 10 à 20 mètres plus haut. Le méthane est à un niveau équivalent à 257% de celui relevé avant la révolution industrielle.
Les océans montent, montent, montent.
Le niveau des mers a crû 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004. En moyenne, les océans ont monté de 20cm au cours du 20e siècle. Donc 2mm par an. Aujourd’hui, le niveau monte d’environ 3.3mm par an et le phénomène semble s’accélérer. Avant 2012, l’Antarctique perdait 76 milliards de tonnes de par an. Depuis 2012, c’est 219 milliards de tonnes de glace par an. Dans les plus optimistes des scénarios actuels, le niveau des mers augmenterait de 26 à 77cm d’ici à 2100.
Sans oublier…
Le réchauffement climatique favorise les phénomènes extrêmes, en particulier les sécheresses et les canicules. Au 20 novembre 2018, l’ Organisation métérologique mondiale recensait 70 cyclones tropicaux pour 2018. La moyenne annuelle historique est de 53. Comparé à 1990, il y aurait deux fois plus de sécheresses, incendies, inondations et ouragans liés au dérèglement climatique. Les pertes liées aux cataclysmes naturels atteignent 520 milliards $ US par an. Elles font basculer 26 millions de personnes dans la pauvreté chaque année. Environ 20% des espèces menacées ou quasi menacées sont affectées. Et les récifs coralliens subissent un blanchissement massif et une mortalité record.
F I N .
Une horloge sonne l'alarme sur le réchauffement climatique
Bilan pour 2018
Daniel Blanchette Pelletier
Au rythme actuel, la planète se réchauffera de 1,5 degré Celsius en moins de 16 ans, selon les projections de l'horloge climatique. C'est un an et demi plus tard qu'estimé auparavant.
Un texte de Daniel Blanchette Pelletier
« L’idée de l'horloge est de montrer clairement le temps qu’il nous reste avant qu’on arrive aux cibles climatiques qu’on pense dangereuses », explique son concepteur Damon Matthews.
Le titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en climatologie et en durabilité a développé cet outil de visualisation à la suggestion du chanteur David Usher, fondateur du Human Impact Lab. « Il jugeait qu’il manquait ce facteur temps dans la conversation autour du changement climatique », précise le professeur.
Atteindre 1,5 degré Celsius en 16 ans se fonde sur trois séries de données :
• les émissions planétaires de gaz à effet de serre en 2018;
• l’ampleur du changement de température causé par ces émissions;
• le budget carbone, soit la quantité de CO2 que l’humanité est encore autorisée à rejeter dans l’atmosphère.
Les conséquences d’une hausse globale de température de 1,5 degré Celsius sont bien réelles, de la multiplication des événements météorologiques extrêmes, à l’élévation du niveau de la mer et à la diminution de la banquise.
Ça ne va pas nécessairement arriver [aussi rapidement]. Ça dépend de ce qu’on fait. Si on agit plus fort que maintenant [contre le réchauffement climatique], on peut ajouter du temps à l'horloge.
Damon Matthews, Université Concordia
Mais il faut agir dès maintenant, et pour toujours, s’empresse-t-il d’ajouter.
Nouveau délai
Malgré une hausse de 2,7 % des émissions mondiales de CO2 en 2018, l’humanité dispose d’un peu plus de temps que prévu pour circonscrire le réchauffement climatique.
La hausse de 1,5 degré Celsius devait auparavant être atteinte en 14 ans. Or, selon la mise à jour du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, la conjoncture climatique repousse à 2034 la date à laquelle ce marqueur sera atteint.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, selon Damon Matthews. « On va dans la mauvaise direction », estime-t-il, notant que, sans une hausse des émissions, l’atteinte du 1,5 degré aurait été repoussée à encore plus de 16 ans.
Les émissions de gaz à effet de serre avaient commencé à se stabiliser depuis les dix dernières années, rappelle l’expert en climat. Le sursaut de 2018 montre, selon lui, l’importance de continuer à poser des gestes pour les réduire.
« Et il faut continuer jusqu’à ce qu’on arrive à zéro émission. C’est ça le défi », soutient Damon Matthews.
Un outil de sensibilisation
Représenter de manière visuelle le peu de temps qu’il reste pour agir monte à quel point le défi est réel et urgent, en plus d’interpeller la population, estime l’équipe de l’horloge climatique.
Le professeur Damon Matthews invite d’ailleurs chacun d’entre nous à réduire son empreinte écologique pour ajouter du temps à l’horloge, en prenant moins fréquemment la voiture et l’avion, par exemple.
Il salue par ailleurs le « Pacte pour la transition » écologique, une initiative québécoise endossée par plus de 240 000 signataires. Mais le plus important, selon lui, reste d’agir auprès des gouvernements pour instaurer un réel changement.
La projection de l’horloge climatique coïncide d’ailleurs avec la tenue de la 24e Conférence des Nations unies sur le climat (COP24), qui réunit en Pologne les représentants de 195 pays engagés à lutter ensemble contre le réchauffement climatique.
Changements climatiques : État des lieux
L’Heure du bilan climatique arrive pour l’année 2018 et les nouvelles sont loin d’être encourageantes .
Malgré les efforts réalisés pour réduire l’impact environnemental de l’activité humaine, la situation est pire que jamais .
Il fait chaud !
Malgré les doutes soulevés par les climato-septiques , il fait de plus en plus chaud. 2018 devrait être la quatrième année la plus chaude depuis le début des relevés en 1880. Les 4 dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées. Cet été l’Europe, l’ouest Américain et l’Asie ont été frappés par des vagues de chaleur. Des températures records ont été enregistrées au Portugal, en Scandinavie, en Corée du sud, au Japon et en Algérie.
De plus en plus de gaz
En 2017, les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre (GES) ont atteint de nouveaux sommets en 2017. Et la tendance se poursuit en 2018. La dernière fois que la Terre a connu une telle concentration de CO2, c’était il y a 5 millions d’années. La température était alors de 2 à 3 degrés Celsius plus élevée qu’aujourd’hui. et le niveau de la mer était de 10 à 20 mètres plus haut. Le méthane est à un niveau équivalent à 257% de celui relevé avant la révolution industrielle.
Les océans montent, montent, montent.
Le niveau des mers a crû 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004. En moyenne, les océans ont monté de 20cm au cours du 20e siècle. Donc 2mm par an. Aujourd’hui, le niveau monte d’environ 3.3mm par an et le phénomène semble s’accélérer. Avant 2012, l’Antarctique perdait 76 milliards de tonnes de par an. Depuis 2012, c’est 219 milliards de tonnes de glace par an. Dans les plus optimistes des scénarios actuels, le niveau des mers augmenterait de 26 à 77cm d’ici à 2100.
Sans oublier…
Le réchauffement climatique favorise les phénomènes extrêmes, en particulier les sécheresses et les canicules. Au 20 novembre 2018, l’ Organisation métérologique mondiale recensait 70 cyclones tropicaux pour 2018. La moyenne annuelle historique est de 53. Comparé à 1990, il y aurait deux fois plus de sécheresses, incendies, inondations et ouragans liés au dérèglement climatique. Les pertes liées aux cataclysmes naturels atteignent 520 milliards $ US par an. Elles font basculer 26 millions de personnes dans la pauvreté chaque année. Environ 20% des espèces menacées ou quasi menacées sont affectées. Et les récifs coralliens subissent un blanchissement massif et une mortalité record.
F I N .