Post by Andrei Tchentchik on Jun 24, 2019 16:11:51 GMT 2
(#215).- Il y a 10 milliards d’années, une galaxie a violemment percuté notre Voie lactée.
Il y a 10 milliards d’années, une galaxie a violemment percuté notre Voie lactée.
Par Tristan Vey - Publié le 01/11/2018 à 10:57
Les données du satellite européen Gaia ont permis de construire cette splendide image de notre galaxie vue par la tranche. ESA.
La forme de notre galaxie est le fruit d'une lointaine collision avec une galaxie cinq fois plus petite, confirment aujourd'hui les données du satellite européen Gaia. Nous l'avons complètement absorbée depuis.
Il y a 10 milliards d'années, une galaxie a percuté la nôtre, la Voie lactée. On retrouve la trace de cet accident cosmique dans la trajectoire étrange de millions d'étoiles qui circulent dans notre galaxie sur des trajectoires plus allongées et à contresens. Les données du satellite européen Gaia, qui effectue depuis 2013 un relevé sans précédent des étoiles de notre galaxie, confirment aujourd'hui ce scénario auquel il apporte certaines précisions, rapporte une étude parue mercredi dans la revue Nature.
La position étrange de ces étoiles dans le diagramme de classification qui met en regard température de surface et luminosité ne fait notamment que renforcer l'idée qu'il s'agit là d'une population d'étoiles «étrangères» qui ont migré dans notre galaxie. «Nous n'avons été certains de notre interprétation qu'après avoir associé les données de Gaia aux informations complémentaires de composition chimique mesurées depuis le sol par le programme APOGEE», ajoute Carine Babusiaux, chercheuse à l'Université Grenoble Alpes et deuxième auteure de l'étude.
Les nouvelles observations collent désormais parfaitement avec les modèles selon lesquels cet «impacteur» était unique et vraisemblablement bien plus gros que ce que l'on imaginait auparavant. Il devait faire environ un dixième de l'actuelle Voie lactée. L'équivalent de l'un des nuages de Magellan. Mais comme notre galaxie était plus petite à l'époque, le rapport de masse entre les deux objets était vraisemblablement plutôt de 1 sur 5 au moment de la collision, soulignent les chercheurs.
La galaxie incidente a depuis longtemps été absorbée par notre Voie lactée. Ses étoiles formeraient notamment une grande partie du «halo» intérieur, un ensemble de vieilles étoiles qui ne circulent pas dans le disque principal mais sont isolées un peu partout autour. L'ensemble du halo forme une structure sphéroïdale que l'on ne distingue généralement pas sur les représentations traditionnelles de notre galaxie, puisque l'essentiel des 10 milliards d'étoiles qui la composent forme une grande spirale aplatie avec un «bulbe» plus épais en son centre.
Cette collision aurait par ailleurs perturbé la forme initiale de notre galaxie. Des millions dé toiles auraient été «déplacées» pour former le «disque épais», un ensemble d'étoiles peu concentré qui enveloppe le «disque fin» principal qui concentre l'essentiel des étoiles de notre galaxie.
Une collision attendue avec Andromède
«Le satellite Gaia avait été construit pour répondre à de telles questions» sur la jeunesse de notre galaxie, explique Amina Helmi, chercheuse à l'université de Groningen, aux Pays-Bas et première auteure de cette nouvelle étude. «Nous pouvons maintenant dire que c'est bien comme ça que notre galaxie s'est formée en ces temps reculés. C'est fantastique. C'est tellement beau, cela vous fait vous sentir à la fois tellement grand et tellement petit.»
Notre voisine Andromède est elle aussi le fruit d'une gigantesque collision cosmique, mais cette dernière est survenue bien plus récemment. Dans quelques milliards d'années, ce sera enfin à nos deux galaxies de fusionner ensemble. Le spectacle pourrait être saisissant... et mortel. Car si les étoiles ne se percutent pas lors de collisions galactiques, les deux objets étant majoritairement composés de vide, la fusion des deux trous noirs supermassifs qui se situent en leur cœur devrait, elle, émettre de gigantesques quantités d'énergie qui nous seraient vraisemblablement fatales.
F I N .
Il y a 10 milliards d’années, une galaxie a violemment percuté notre Voie lactée.
Par Tristan Vey - Publié le 01/11/2018 à 10:57
Les données du satellite européen Gaia ont permis de construire cette splendide image de notre galaxie vue par la tranche. ESA.
La forme de notre galaxie est le fruit d'une lointaine collision avec une galaxie cinq fois plus petite, confirment aujourd'hui les données du satellite européen Gaia. Nous l'avons complètement absorbée depuis.
Il y a 10 milliards d'années, une galaxie a percuté la nôtre, la Voie lactée. On retrouve la trace de cet accident cosmique dans la trajectoire étrange de millions d'étoiles qui circulent dans notre galaxie sur des trajectoires plus allongées et à contresens. Les données du satellite européen Gaia, qui effectue depuis 2013 un relevé sans précédent des étoiles de notre galaxie, confirment aujourd'hui ce scénario auquel il apporte certaines précisions, rapporte une étude parue mercredi dans la revue Nature.
La position étrange de ces étoiles dans le diagramme de classification qui met en regard température de surface et luminosité ne fait notamment que renforcer l'idée qu'il s'agit là d'une population d'étoiles «étrangères» qui ont migré dans notre galaxie. «Nous n'avons été certains de notre interprétation qu'après avoir associé les données de Gaia aux informations complémentaires de composition chimique mesurées depuis le sol par le programme APOGEE», ajoute Carine Babusiaux, chercheuse à l'Université Grenoble Alpes et deuxième auteure de l'étude.
Les nouvelles observations collent désormais parfaitement avec les modèles selon lesquels cet «impacteur» était unique et vraisemblablement bien plus gros que ce que l'on imaginait auparavant. Il devait faire environ un dixième de l'actuelle Voie lactée. L'équivalent de l'un des nuages de Magellan. Mais comme notre galaxie était plus petite à l'époque, le rapport de masse entre les deux objets était vraisemblablement plutôt de 1 sur 5 au moment de la collision, soulignent les chercheurs.
La galaxie incidente a depuis longtemps été absorbée par notre Voie lactée. Ses étoiles formeraient notamment une grande partie du «halo» intérieur, un ensemble de vieilles étoiles qui ne circulent pas dans le disque principal mais sont isolées un peu partout autour. L'ensemble du halo forme une structure sphéroïdale que l'on ne distingue généralement pas sur les représentations traditionnelles de notre galaxie, puisque l'essentiel des 10 milliards d'étoiles qui la composent forme une grande spirale aplatie avec un «bulbe» plus épais en son centre.
Cette collision aurait par ailleurs perturbé la forme initiale de notre galaxie. Des millions dé toiles auraient été «déplacées» pour former le «disque épais», un ensemble d'étoiles peu concentré qui enveloppe le «disque fin» principal qui concentre l'essentiel des étoiles de notre galaxie.
Une collision attendue avec Andromède
«Le satellite Gaia avait été construit pour répondre à de telles questions» sur la jeunesse de notre galaxie, explique Amina Helmi, chercheuse à l'université de Groningen, aux Pays-Bas et première auteure de cette nouvelle étude. «Nous pouvons maintenant dire que c'est bien comme ça que notre galaxie s'est formée en ces temps reculés. C'est fantastique. C'est tellement beau, cela vous fait vous sentir à la fois tellement grand et tellement petit.»
Notre voisine Andromède est elle aussi le fruit d'une gigantesque collision cosmique, mais cette dernière est survenue bien plus récemment. Dans quelques milliards d'années, ce sera enfin à nos deux galaxies de fusionner ensemble. Le spectacle pourrait être saisissant... et mortel. Car si les étoiles ne se percutent pas lors de collisions galactiques, les deux objets étant majoritairement composés de vide, la fusion des deux trous noirs supermassifs qui se situent en leur cœur devrait, elle, émettre de gigantesques quantités d'énergie qui nous seraient vraisemblablement fatales.
F I N .