Post by Andrei Tchentchik on Apr 5, 2019 13:19:49 GMT 2
#168- Avec Chang’e 4, la Chine réussit le 1er alunissage sur la face cache de la Lune.
Avec Chang’e 4, la Chine réussit le 1er alunissage sur la face cache de la Lune.
Rémy Decourt
Journaliste
La Chine vient de réussir le premier alunissage sur la face cachée de la Lune. Tôt ce matin, le rover de la mission Chang'e 4 s'est posé dans le cratère Von Kármán. Un exploit technique qui ouvre un nouveau chapitre de l'exploration robotique de la Lune, prélude aux premières missions habitées qui devraient débarquer d'ici la fin de la prochaine décennie. En attendant, en 2019, la Chine lancera un autre rover qui aura pour tâche de rapporter sur Terre deux kilogrammes de roche lunaire.
Cinq ans après le rover Yutu de la mission Chang'e 3, posé sur la face visible de la Lune en décembre 2013, la Chine a de nouveau réussi à poser un rover. Mais cette fois-ci la mission s'est posée sur la face cachée de la Lune. Un exploit inédit dans l'histoire de l'exploration de notre satellite, car ni les États-Unis ni la Russie et encore moins l'Europe ont exploré depuis le sol cette partie méconnue de la Lune. Certes, des sondes en orbite autour de la Lune l'ont survolée, ce qui a permis de tracer de nombreuses cartes, mais la Chine est le premier pays à réussir un alunissage sur la face cachée.
Le rover de la mission Chang'e 4, qui avait quitté la Terre le 8 décembre, s'est posé sans encombre à 10 h 26, heure de Pékin, a indiqué l'Administration spatiale nationale chinoise dans un communiqué de presse. Il a atterri dans le cratère Von Kármán à 177,6 degrés de longitude est et à 45,5 degrés de latitude sud. Large de 186 kilomètres, ce cratère est situé dans le bassin Aitken, un ancien cratère d'impact d'une largeur de 2.500 kilomètres et d'une profondeur de 12 kilomètres.
Un nouveau chapitre de l'exploration lunaire s’ouvre
Le rover ne s'est pas posé sur un terrain complètement inconnu. Afin de préparer au mieux l'atterrissage et le travail scientifique de Chang'e 4, une analyse géologique détaillée en 3D de la nature et de l'histoire du cratère Von Kármán avait été réalisée avant le départ de la mission. Comme Chang'e 3, le rover Chang'e 4 utilisera une caméra panoramique et un radar pour sonder le sous-sol. Il embarque en plus un spectromètre imageur dans le visible et le proche infrarouge ainsi qu'un instrument suédois qui étudiera l'impact des vents solaires sur la surface lunaire pendant trois mois au moins. Une petite expérience dans le domaine biologique, conçue par 28 universités chinoises, fera également partie de la mission. Elle consiste à faire pousser des graines d'Arabidopsis et de pommes de terre et voir si elles émettent de l'oxygène par photosynthèse. Elle vérifiera aussi si des vers à soie sont capables d'y produire du dioxyde de carbone.
Premier tours de roues pour le rover Yutu 2 (lapin de jade) sur la surface de la face cachée de la Lune. © CNSA
Enfin, comme on peut le voir, le rover a aussi envoyé ses premières images qui sont historiques. Des clichés inédits donc car les premiers pris depuis la surface de la face cachée de la Lune. Comme le rover ne peut pas communiquer en direct avec la Terre, ces données ont transité par le satellite Queqiao. Ce satellite relais chinois, lancé en mai 2018, se trouve en orbite autour du deuxième point de Lagrange (L2) du système Terre-Lune. Depuis cette position située à environ 500.000 kilomètres de la Terre et 65.000 kilomètres de la Lune, il peut « voir » la Terre et la face cachée de la Lune en même temps.
Le saviez-vous ?
Explorer la face cachée de la Lune n’était pas initialement prévu dans le programme de la Chine. En effet, la mission Chang'e 4 était destinée à remplacer la précédente, Chang’e 3, dont l’objectif était de déposer à la surface de la Lune le rover Yutu (« lapin de jade »), au cas où cette dernière aurait échoué.
Comme Chang’e 3 a finalement été un succès en décembre 2013, il a été décidé d’utiliser le deuxième rover pour l’envoyer sur la face cachée de la Lune.
Auparavant, la Chine avait lancé les orbiters Chang’e 1 en 2003, et Chang’e 2 en 2007. En 2014, elle a testé la capsule Chang’e 5 T1 pour le retour sur Terre d’échantillons lunaires.
CE QU’IL FAUT RETENIR :
1-Le rover de la Mission Chang’e 4 a aluni avec succès le 3 janvier 2019.
2- Il s’agit d’une performance historique doublée d’un très grand intérêt scientifique.
3- Pour communiquer avec Chang’e 4, la Chine utilisera Quegiao, un satellite lancé en mai 2018 et conçu pour relayer les données du rover et de la plateforme d’atterrissage de la Mission.
F I N .
Avec Chang’e 4, la Chine réussit le 1er alunissage sur la face cache de la Lune.
Rémy Decourt
Journaliste
La Chine vient de réussir le premier alunissage sur la face cachée de la Lune. Tôt ce matin, le rover de la mission Chang'e 4 s'est posé dans le cratère Von Kármán. Un exploit technique qui ouvre un nouveau chapitre de l'exploration robotique de la Lune, prélude aux premières missions habitées qui devraient débarquer d'ici la fin de la prochaine décennie. En attendant, en 2019, la Chine lancera un autre rover qui aura pour tâche de rapporter sur Terre deux kilogrammes de roche lunaire.
Cinq ans après le rover Yutu de la mission Chang'e 3, posé sur la face visible de la Lune en décembre 2013, la Chine a de nouveau réussi à poser un rover. Mais cette fois-ci la mission s'est posée sur la face cachée de la Lune. Un exploit inédit dans l'histoire de l'exploration de notre satellite, car ni les États-Unis ni la Russie et encore moins l'Europe ont exploré depuis le sol cette partie méconnue de la Lune. Certes, des sondes en orbite autour de la Lune l'ont survolée, ce qui a permis de tracer de nombreuses cartes, mais la Chine est le premier pays à réussir un alunissage sur la face cachée.
Le rover de la mission Chang'e 4, qui avait quitté la Terre le 8 décembre, s'est posé sans encombre à 10 h 26, heure de Pékin, a indiqué l'Administration spatiale nationale chinoise dans un communiqué de presse. Il a atterri dans le cratère Von Kármán à 177,6 degrés de longitude est et à 45,5 degrés de latitude sud. Large de 186 kilomètres, ce cratère est situé dans le bassin Aitken, un ancien cratère d'impact d'une largeur de 2.500 kilomètres et d'une profondeur de 12 kilomètres.
Un nouveau chapitre de l'exploration lunaire s’ouvre
Le rover ne s'est pas posé sur un terrain complètement inconnu. Afin de préparer au mieux l'atterrissage et le travail scientifique de Chang'e 4, une analyse géologique détaillée en 3D de la nature et de l'histoire du cratère Von Kármán avait été réalisée avant le départ de la mission. Comme Chang'e 3, le rover Chang'e 4 utilisera une caméra panoramique et un radar pour sonder le sous-sol. Il embarque en plus un spectromètre imageur dans le visible et le proche infrarouge ainsi qu'un instrument suédois qui étudiera l'impact des vents solaires sur la surface lunaire pendant trois mois au moins. Une petite expérience dans le domaine biologique, conçue par 28 universités chinoises, fera également partie de la mission. Elle consiste à faire pousser des graines d'Arabidopsis et de pommes de terre et voir si elles émettent de l'oxygène par photosynthèse. Elle vérifiera aussi si des vers à soie sont capables d'y produire du dioxyde de carbone.
Premier tours de roues pour le rover Yutu 2 (lapin de jade) sur la surface de la face cachée de la Lune. © CNSA
Enfin, comme on peut le voir, le rover a aussi envoyé ses premières images qui sont historiques. Des clichés inédits donc car les premiers pris depuis la surface de la face cachée de la Lune. Comme le rover ne peut pas communiquer en direct avec la Terre, ces données ont transité par le satellite Queqiao. Ce satellite relais chinois, lancé en mai 2018, se trouve en orbite autour du deuxième point de Lagrange (L2) du système Terre-Lune. Depuis cette position située à environ 500.000 kilomètres de la Terre et 65.000 kilomètres de la Lune, il peut « voir » la Terre et la face cachée de la Lune en même temps.
Le saviez-vous ?
Explorer la face cachée de la Lune n’était pas initialement prévu dans le programme de la Chine. En effet, la mission Chang'e 4 était destinée à remplacer la précédente, Chang’e 3, dont l’objectif était de déposer à la surface de la Lune le rover Yutu (« lapin de jade »), au cas où cette dernière aurait échoué.
Comme Chang’e 3 a finalement été un succès en décembre 2013, il a été décidé d’utiliser le deuxième rover pour l’envoyer sur la face cachée de la Lune.
Auparavant, la Chine avait lancé les orbiters Chang’e 1 en 2003, et Chang’e 2 en 2007. En 2014, elle a testé la capsule Chang’e 5 T1 pour le retour sur Terre d’échantillons lunaires.
CE QU’IL FAUT RETENIR :
1-Le rover de la Mission Chang’e 4 a aluni avec succès le 3 janvier 2019.
2- Il s’agit d’une performance historique doublée d’un très grand intérêt scientifique.
3- Pour communiquer avec Chang’e 4, la Chine utilisera Quegiao, un satellite lancé en mai 2018 et conçu pour relayer les données du rover et de la plateforme d’atterrissage de la Mission.
F I N .