Post by Andrei Tchentchik on Jun 22, 2019 14:29:27 GMT 2
(#205).- Un mur d’hydrogène scintillant engloberait le Système solaire.
Un mur d’hydrogène scintillant engloberait le Système solaire.
Par Tristan Vey - Mis à jour le 31/08/2018 à 17 :09
Vue d'artiste de la bulle de gaz enveloppant notre Système solaire et de ses interactions avec le gaz interstellaire environnant. NASA/Goddard Space Flight Center, Conceptual Image Lab.
Un excès de rayonnement UV observé par la sonde New Horizons, située aux confins du Système solaire, confirme les mesures des sondes Voyager et pointe vers la possible existence d'un «mur d'hydrogène».
Et si un «mur d'hydrogène» émettant un faible rayonnement ultraviolet enveloppait notre Système solaire? C'est l'une des hypothèses émises par les scientifiques de la mission New Horizons, dont la sonde se situe actuellement au-delà de Pluton, qui ont détecté un excès significatif de photons dans cette gamme de longueurs d'onde. Leurs résultats ont été présentés au début du mois dans la revue Geophysical Research Letters.
Ce n'est pas la première fois que les scientifiques enregistrent ce signal étrange. Les deux sondes Voyager, dont la première a officiellement quitté le Système solaire en 2012, ont toutes les deux enregistré cet excès surprenant de rayonnement ultraviolet il y a plus de 30 ans.
«Nous baignons dans un nuage très ténu d'hydrogène éclairé par le Soleil», décrypte Rosine Lallement, spécialiste des interactions entre notre Soleil et le nuage galactique dans lequel nous nous déplaçons actuellement. «Le Soleil excite cet hydrogène qui se met à «briller» dans le domaine UV. En principe, plus on s'éloigne du Soleil, plus ce rayonnement est faible. Exactement comme le halo de lumière autour d'un réverbère plongé dans le brouillard s'atténue avec la distance. Mais nous avions déjà observé un excès de rayonnement à l'époque. Et plus on s'éloigne du Soleil, mieux cet excès ressort.»
Une source extragalactique?
La présence d'un mur d'hydrogène aux confins de notre Système solaire pourrait l'expliquer en partie. Il s'agirait en fait d'une sorte de «bourrelet» formé par l'interaction des gaz émis par le Soleil qui nous enveloppe (le vent solaire) et le nuage interstellaire dans lequel nous nous déplaçons. Un peu comme la vague qui se forme à l'avant d'un bateau. L'hydrogène interstellaire serait en quelque sort comprimé par la «bulle» qui nous entoure et nous accompagne dans notre course à 90.000 km/h dans la galaxie.
«Mais les modèles ne collent pas bien aux observations», prévient Rosine Lallement. «Il y a peut-être une interaction entre le gaz ionisé (chargé électriquement, celui émis par notre étoile, NDLR) et le gaz neutre (de notre galaxie, NDLR) que nous ne comprenons pas bien. C'est un problème très intéressant.»
Mais il existe une autre hypothèse: que ce rayonnement UV supplémentaire provienne d'encore plus loin. «C'est peut-être une émission plus lointaine encore, peut-être quelque chose qui ne provient pas de notre galaxie», souligne la chercheuse. «Ce serait très appétissant sur le plan scientifique!»
Les scientifiques vont continuer à regarder avec attention l'évolution de ces excès de rayonnement UV. L'une des sondes Voyager, toutes les deux vieilles de plus de 40 ans, poursuit notamment ses relevés. La sonde New Horizons devrait, elle, réitérer ses mesures deux fois par an. Le vaisseau poursuit actuellement sa route, après avoir rempli son principal objectif, le premier survol rapproché de Pluton. Prochaine cible: Ultima Thule, un petit objet glacé de la ceinture de Kuiper que la sonde a désormais en ligne de mire. Mais c'est encore une autre histoire...
F I N .
Un mur d’hydrogène scintillant engloberait le Système solaire.
Par Tristan Vey - Mis à jour le 31/08/2018 à 17 :09
Vue d'artiste de la bulle de gaz enveloppant notre Système solaire et de ses interactions avec le gaz interstellaire environnant. NASA/Goddard Space Flight Center, Conceptual Image Lab.
Un excès de rayonnement UV observé par la sonde New Horizons, située aux confins du Système solaire, confirme les mesures des sondes Voyager et pointe vers la possible existence d'un «mur d'hydrogène».
Et si un «mur d'hydrogène» émettant un faible rayonnement ultraviolet enveloppait notre Système solaire? C'est l'une des hypothèses émises par les scientifiques de la mission New Horizons, dont la sonde se situe actuellement au-delà de Pluton, qui ont détecté un excès significatif de photons dans cette gamme de longueurs d'onde. Leurs résultats ont été présentés au début du mois dans la revue Geophysical Research Letters.
Ce n'est pas la première fois que les scientifiques enregistrent ce signal étrange. Les deux sondes Voyager, dont la première a officiellement quitté le Système solaire en 2012, ont toutes les deux enregistré cet excès surprenant de rayonnement ultraviolet il y a plus de 30 ans.
«Nous baignons dans un nuage très ténu d'hydrogène éclairé par le Soleil», décrypte Rosine Lallement, spécialiste des interactions entre notre Soleil et le nuage galactique dans lequel nous nous déplaçons actuellement. «Le Soleil excite cet hydrogène qui se met à «briller» dans le domaine UV. En principe, plus on s'éloigne du Soleil, plus ce rayonnement est faible. Exactement comme le halo de lumière autour d'un réverbère plongé dans le brouillard s'atténue avec la distance. Mais nous avions déjà observé un excès de rayonnement à l'époque. Et plus on s'éloigne du Soleil, mieux cet excès ressort.»
Une source extragalactique?
La présence d'un mur d'hydrogène aux confins de notre Système solaire pourrait l'expliquer en partie. Il s'agirait en fait d'une sorte de «bourrelet» formé par l'interaction des gaz émis par le Soleil qui nous enveloppe (le vent solaire) et le nuage interstellaire dans lequel nous nous déplaçons. Un peu comme la vague qui se forme à l'avant d'un bateau. L'hydrogène interstellaire serait en quelque sort comprimé par la «bulle» qui nous entoure et nous accompagne dans notre course à 90.000 km/h dans la galaxie.
«Mais les modèles ne collent pas bien aux observations», prévient Rosine Lallement. «Il y a peut-être une interaction entre le gaz ionisé (chargé électriquement, celui émis par notre étoile, NDLR) et le gaz neutre (de notre galaxie, NDLR) que nous ne comprenons pas bien. C'est un problème très intéressant.»
Mais il existe une autre hypothèse: que ce rayonnement UV supplémentaire provienne d'encore plus loin. «C'est peut-être une émission plus lointaine encore, peut-être quelque chose qui ne provient pas de notre galaxie», souligne la chercheuse. «Ce serait très appétissant sur le plan scientifique!»
Les scientifiques vont continuer à regarder avec attention l'évolution de ces excès de rayonnement UV. L'une des sondes Voyager, toutes les deux vieilles de plus de 40 ans, poursuit notamment ses relevés. La sonde New Horizons devrait, elle, réitérer ses mesures deux fois par an. Le vaisseau poursuit actuellement sa route, après avoir rempli son principal objectif, le premier survol rapproché de Pluton. Prochaine cible: Ultima Thule, un petit objet glacé de la ceinture de Kuiper que la sonde a désormais en ligne de mire. Mais c'est encore une autre histoire...
F I N .