Post by Andrei Tchentchik on Jul 8, 2019 13:54:07 GMT 2
(#234).- Une expérience d’impact inédite sera menée sur un astéroïde.
Une expérience d’impact inédite sera menée cette nuit sur un astéroïde.
Par Tristan Vey – Mis à jour le 04/04/2019 à 16:15
À gauche l’impacteur SCI largué par la sonde Hayabusa-2. À droit la caméra autonome qui filmera l’événement pendant que la sonde sera à l’abri derrière l’astéroïde. JAXA
La sonde japonaise Hayabusa-2 va tenter dans la nuit une expérience spectaculaire consistant à lancer un projectile de 2 kg à la vitesse d’une balle de fusil sur l’astéroïde Ryugu pour étudier le cratère artificiel qu’il formera.
Pour une fois, ce n’est pas un astéroïde qui va frapper la Terre, mais bel et bien l’humanité qui va frapper un astéroïde. Et c’est une grande première. L’objectif n’est pas de détruire Ryugu, un caillou noir comme le charbon de 900 mètres de large situé à 300 millions de kilomètres de nous, mais d’étudier la manière dont il se «cratérise».
La sonde japonaise Hayabusa-2 va ainsi lancer un projectile en cuivre de 2 kg à la vitesse de 7000 km/h, la vitesse d’une balle de fusil, vers la surface et regarder la taille et la forme du cratère qui sera ainsi produit. Des vidéos de test réalisées sur Terre montrent la violence du tir (attention, le son est puissant):
VIDÉO YOUTUBE :
Durée : 13 secondes.
Simulation de l’impact tel qu’il pourrait être observé par la caméra autonome qui sera déployée par Hayabusa-2. Saiki et. al (2017)
Le test doit être mené entre 3 et 4h du matin, heure française. La sonde ne va pas directement tirer son projectile. Non seulement pour éviter l’effet de recul, très prononcé dans le vide, mais surtout pour éviter les débris qui seront éjectés à grande vitesse par l’impact. Elle va au contraire larguer l’impacteur avec sa charge explosive, puis aller se cacher derrière l’astéroïde. Elle a 40 minutes pour cela. Elle larguera aussi une petite caméra autonome à un kilomètre du lieu de la détonation pour pouvoir filmer la déflagration et l’impact en direct.
La sonde devra attendre deux semaines que les débris retombent, en raison de la faible gravité qui règne dans cet environnement, avant de revenir à sa position initiale, puis d’aller voir de plus près le cratère formé par le tir. Les scientifiques tablent sur un rayon d’une dizaine de mètres, mais sans grande conviction. En fait, ils ne savent pas vraiment quelle est la cohésion ou la dureté d’un astéroïde. On sait seulement que la gravité y est faible, ce qui le rend bien plus fragile que la Lune ou la Terre, et que sa densité est extrêmement faible (proche de celle de l’eau: il pourrait presque flotter sur l’océan).
Les scientifiques attendent donc avec beaucoup d’excitation le résultat de cette expérience inédite. Ils pourront aussi voir à quoi ressemble le matériau souterrain épargné par «l’érosion spatiale» - provoquée par le bombardement incessant des rayons cosmiques de haute énergie et des particules du vent solaire qui altèrent la surface des corps dénués d’atmosphère. Il est aussi possible que la sonde Hayabusa-2 tente une collecte d’échantillons au sein même du cratère, si la situation s’avère favorable (il faut par exemple que la surface ne soit pas trop accidentée).
L’engin avait déjà réussi une première collecte de grains fin février dans une zone relativement plate. Une vidéo diffusée début mars permet de visualiser à quel point l’opération était délicate. Les propulseurs de la sonde créent notamment un nuage de petit débris s’envolant comme des cendres dans un courant d’air.
F I N .
Une expérience d’impact inédite sera menée cette nuit sur un astéroïde.
Par Tristan Vey – Mis à jour le 04/04/2019 à 16:15
À gauche l’impacteur SCI largué par la sonde Hayabusa-2. À droit la caméra autonome qui filmera l’événement pendant que la sonde sera à l’abri derrière l’astéroïde. JAXA
La sonde japonaise Hayabusa-2 va tenter dans la nuit une expérience spectaculaire consistant à lancer un projectile de 2 kg à la vitesse d’une balle de fusil sur l’astéroïde Ryugu pour étudier le cratère artificiel qu’il formera.
Pour une fois, ce n’est pas un astéroïde qui va frapper la Terre, mais bel et bien l’humanité qui va frapper un astéroïde. Et c’est une grande première. L’objectif n’est pas de détruire Ryugu, un caillou noir comme le charbon de 900 mètres de large situé à 300 millions de kilomètres de nous, mais d’étudier la manière dont il se «cratérise».
La sonde japonaise Hayabusa-2 va ainsi lancer un projectile en cuivre de 2 kg à la vitesse de 7000 km/h, la vitesse d’une balle de fusil, vers la surface et regarder la taille et la forme du cratère qui sera ainsi produit. Des vidéos de test réalisées sur Terre montrent la violence du tir (attention, le son est puissant):
VIDÉO YOUTUBE :
Durée : 13 secondes.
Simulation de l’impact tel qu’il pourrait être observé par la caméra autonome qui sera déployée par Hayabusa-2. Saiki et. al (2017)
Le test doit être mené entre 3 et 4h du matin, heure française. La sonde ne va pas directement tirer son projectile. Non seulement pour éviter l’effet de recul, très prononcé dans le vide, mais surtout pour éviter les débris qui seront éjectés à grande vitesse par l’impact. Elle va au contraire larguer l’impacteur avec sa charge explosive, puis aller se cacher derrière l’astéroïde. Elle a 40 minutes pour cela. Elle larguera aussi une petite caméra autonome à un kilomètre du lieu de la détonation pour pouvoir filmer la déflagration et l’impact en direct.
La sonde devra attendre deux semaines que les débris retombent, en raison de la faible gravité qui règne dans cet environnement, avant de revenir à sa position initiale, puis d’aller voir de plus près le cratère formé par le tir. Les scientifiques tablent sur un rayon d’une dizaine de mètres, mais sans grande conviction. En fait, ils ne savent pas vraiment quelle est la cohésion ou la dureté d’un astéroïde. On sait seulement que la gravité y est faible, ce qui le rend bien plus fragile que la Lune ou la Terre, et que sa densité est extrêmement faible (proche de celle de l’eau: il pourrait presque flotter sur l’océan).
Les scientifiques attendent donc avec beaucoup d’excitation le résultat de cette expérience inédite. Ils pourront aussi voir à quoi ressemble le matériau souterrain épargné par «l’érosion spatiale» - provoquée par le bombardement incessant des rayons cosmiques de haute énergie et des particules du vent solaire qui altèrent la surface des corps dénués d’atmosphère. Il est aussi possible que la sonde Hayabusa-2 tente une collecte d’échantillons au sein même du cratère, si la situation s’avère favorable (il faut par exemple que la surface ne soit pas trop accidentée).
L’engin avait déjà réussi une première collecte de grains fin février dans une zone relativement plate. Une vidéo diffusée début mars permet de visualiser à quel point l’opération était délicate. Les propulseurs de la sonde créent notamment un nuage de petit débris s’envolant comme des cendres dans un courant d’air.
F I N .