Post by Andrei Tchentchik on Sept 5, 2019 18:16:48 GMT 2
(#A.008).- Le froid polaire en Amérique du Nord, imputable au réchauffement climatique.
Le froid polaire en Amérique du Nord est-il imputable au réchauffement climatique.
Par Marc Cherki – Mis à jour le 30/01/2019 à 17:24
Une femme prend des photos au bord de la rivière Chicago, le 29 janvier 2019. STRINGER/REUTERS.
Des records de froid sont attendus dans le Dakota, le Wisconsin et le Minnesota, avec des températures au-dessous des - 50°C, en certains endroits plus basses qu'aux pôles. Le rôle du «réchauffement climatique» dans ce type d'événements est discuté.
Bis Repetita. Après avoir appelé de ses vœux le retour du «réchauffement climatique», en novembre 2018, lors d'une précédente vague de froid sur le pays, Donald Trump a réitéré son souhait en début de semaine. Déplorant que les températures polaires touchent plusieurs régions du Midwest des États-Unis, notamment le Dakota, le Wisconsin et le Minnesota, le président américain a déclaré sur Twitter: «Qu'est-ce qu'il se passe avec le réchauffement climatique? Reviens vite, nous avons besoin de toi!».
Le «vortex polaire», un phénomène récurrent
Ce mercredi il faisait un peu plus froid à Chicago (-31°C) qu'au pôle Nord, au Nunavut (Canada) (-29°C). En prenant en compte le froid ressenti, à cause d'un vent glacial, les températures devaient tomber au-dessous des - 50°C dans ces trois États ce mercredi et lors de la nuit. Des températures glaciales étaient également attendues dans la région des grands lacs et dans l'Ohio. Le froid était si intense que près de 2000 vols ont été annulés mercredi matin au départ des aéroports de Chicago. Et de nombreux services, comme la distribution du courrier et des dessertes de trains, ont été interrompus localement.
Le responsable de cette vague de froid est une intrusion d'air glacé en provenance du pôle Nord. Ce «vortex polaire» désigne une masse d'air froid au-dessus des pôles qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, selon l'expression du National Weather Service, l'homologue américain de Météo France. Cet air glacial a fait une incursion par la région du Midwest des États-Unis et devrait s'étendre sur les deux-tiers Est du pays, pour une courte période. Ce n'est pas un phénomène nouveau. Il y a eu de précédentes vagues de froid comparables, moins intenses, en 2014, en 1989, 1985 et même en 1977.
Débat autour du rôle du réchauffement climatique
Un affaiblissement du jet stream observé en 2017 avec l'incursion de deux vortex polaires, en Europe et en Amérique du nord. La Chaîne Météo.
Mais de nouveaux records de froids sont attendus. Depuis quelques années, des experts soulignent que ces incursions d'air polaire sont aggravées par le réchauffement climatique global. Un grand courant atmosphérique qui circule en ondulant autour du cercle polaire, le jet-stream, agit en effet en principe comme une barrière qui empêche le froid polaire de descendre trop bas. Mais «des études commencent à indiquer des ondulations plus grandes du «jet-stream» qui seraient provoquées par un réchauffement exacerbé au pôle Nord», indiquait, il y a deux ans, Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France.
«À l'échelle du globe, il y a généralement moins de périodes de froids intenses que par le passé», modère aujourd'hui le même prévisionniste de Météo France. «Et il n'y a pas forcément un lien particulier entre le réchauffement et le froid actuel en Amérique du Nord. Toutes les études ne font pas consensus.»
Les récentes déclarations de Donald Trump confirment davantage son état d'esprit «climatosceptique», qui propage des «fake news» plutôt que des informations confirmées. Car il confond la météorologie, le temps qu'il fait sur quelques jours ou au plus un mois, et le climat, qui s'étudie sur des échelles de temps plus longues.
F I N .
Le froid polaire en Amérique du Nord est-il imputable au réchauffement climatique.
Par Marc Cherki – Mis à jour le 30/01/2019 à 17:24
Une femme prend des photos au bord de la rivière Chicago, le 29 janvier 2019. STRINGER/REUTERS.
Des records de froid sont attendus dans le Dakota, le Wisconsin et le Minnesota, avec des températures au-dessous des - 50°C, en certains endroits plus basses qu'aux pôles. Le rôle du «réchauffement climatique» dans ce type d'événements est discuté.
Bis Repetita. Après avoir appelé de ses vœux le retour du «réchauffement climatique», en novembre 2018, lors d'une précédente vague de froid sur le pays, Donald Trump a réitéré son souhait en début de semaine. Déplorant que les températures polaires touchent plusieurs régions du Midwest des États-Unis, notamment le Dakota, le Wisconsin et le Minnesota, le président américain a déclaré sur Twitter: «Qu'est-ce qu'il se passe avec le réchauffement climatique? Reviens vite, nous avons besoin de toi!».
Le «vortex polaire», un phénomène récurrent
Ce mercredi il faisait un peu plus froid à Chicago (-31°C) qu'au pôle Nord, au Nunavut (Canada) (-29°C). En prenant en compte le froid ressenti, à cause d'un vent glacial, les températures devaient tomber au-dessous des - 50°C dans ces trois États ce mercredi et lors de la nuit. Des températures glaciales étaient également attendues dans la région des grands lacs et dans l'Ohio. Le froid était si intense que près de 2000 vols ont été annulés mercredi matin au départ des aéroports de Chicago. Et de nombreux services, comme la distribution du courrier et des dessertes de trains, ont été interrompus localement.
Le responsable de cette vague de froid est une intrusion d'air glacé en provenance du pôle Nord. Ce «vortex polaire» désigne une masse d'air froid au-dessus des pôles qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, selon l'expression du National Weather Service, l'homologue américain de Météo France. Cet air glacial a fait une incursion par la région du Midwest des États-Unis et devrait s'étendre sur les deux-tiers Est du pays, pour une courte période. Ce n'est pas un phénomène nouveau. Il y a eu de précédentes vagues de froid comparables, moins intenses, en 2014, en 1989, 1985 et même en 1977.
Débat autour du rôle du réchauffement climatique
Un affaiblissement du jet stream observé en 2017 avec l'incursion de deux vortex polaires, en Europe et en Amérique du nord. La Chaîne Météo.
Mais de nouveaux records de froids sont attendus. Depuis quelques années, des experts soulignent que ces incursions d'air polaire sont aggravées par le réchauffement climatique global. Un grand courant atmosphérique qui circule en ondulant autour du cercle polaire, le jet-stream, agit en effet en principe comme une barrière qui empêche le froid polaire de descendre trop bas. Mais «des études commencent à indiquer des ondulations plus grandes du «jet-stream» qui seraient provoquées par un réchauffement exacerbé au pôle Nord», indiquait, il y a deux ans, Étienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France.
«À l'échelle du globe, il y a généralement moins de périodes de froids intenses que par le passé», modère aujourd'hui le même prévisionniste de Météo France. «Et il n'y a pas forcément un lien particulier entre le réchauffement et le froid actuel en Amérique du Nord. Toutes les études ne font pas consensus.»
Les récentes déclarations de Donald Trump confirment davantage son état d'esprit «climatosceptique», qui propage des «fake news» plutôt que des informations confirmées. Car il confond la météorologie, le temps qu'il fait sur quelques jours ou au plus un mois, et le climat, qui s'étudie sur des échelles de temps plus longues.
F I N .