Post by Andrei Tchentchik on Jan 25, 2020 17:45:58 GMT 2
(#B.022).- Le Canada peut contrecarrer la menace nucléaire.
Le Canada peut contrecarrer la menace nucléaire, selon des organisateurs du Forum social mondial.
Le premier ministre Justin Trudeau au Sommet sur la sécurité nucléaire à Washington
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / SEAN KILPATRICK
Radio-Canada
Publié le 2 août 2016
En cessant de produire et d'exporter de l'uranium, le Canada peut jouer un rôle de premier plan pour contrer la menace nucléaire, soutiennent des organisateurs du Forum social mondial, à une semaine d'un événement portant sur cette thématique à Montréal.
Un texte de Daniel Blanchette Pelletier.
Le Canada ne possède pas l'arme nucléaire, mais il demeure le deuxième producteur mondial de son ingrédient clé : l'uranium. « On croit que le Canada peut jouer un rôle politique déterminant à cause [de son refus d'avoir l'arme nucléaire] et à cause de ses amitiés avec des pays de l'OTAN », soutient Pierre Jasmin, notamment membre du Réseau canadien pour l'abolition de l'arme nucléaire.
Le gouvernement canadien pourrait aller encore plus loin, ajoute le coorganisateur du Forum social, Raphaël Canet. « Si on met un moratoire sur l'extraction d'uranium et qu'on donne l'exemple, là on lance peut-être une dynamique mondiale intéressante. »
Les 5 principaux pays producteurs d'uranium :
1. Kazakhstan
2. Canada
3. Australie
4. Niger
5. Namibie
Un moratoire national
La Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse interdisent déjà l'exploitation de l'uranium. Un moratoire temporaire est également en vigueur au Québec. Malgré tout, la Saskatchewan continue à elle seule d'en produire une dizaine de tonnes annuellement. Les mines du nord de la province, dans le bassin d'Athabasca, regroupent la majorité des réserves d'uranium canadiennes.
Une fois extraites, elles sont raffinées en Ontario, puis exportées à 85 % vers l'étranger, principalement aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Le gouvernement canadien s'est toutefois engagé à n'exporter de l'uranium qu'à des fins pacifiques. Il est également signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ces deux garanties n'apaisent cependant pas les craintes des organisations contre le nucléaire, qui préféreraient voir le Canada mettre un terme définitif à la production d'uranium.
« Le Canada a un rôle important à jouer, assure Raphaël Canet. Donc, c'est là-dessus que les groupes veulent se concentrer en organisant le forum » à Montréal la semaine prochaine.
La première édition du Forum social mondial thématique pour un monde libéré du nucléaire civil et militaire s'est tenue à Tokyo et à Fukushima, au Japon, en mars (2016), plus de cinq ans après la catastrophe nucléaire.
L'énergie nucléaire et la production d'électricité
L'uranium produit au Canada et qui n'est pas exporté alimente la vingtaine de réacteurs nucléaires encore en activité au pays.
Quatre centrales produisent toujours de l'électricité, principalement en Ontario. Même si plusieurs réacteurs ont été arrêtés, que d'autres sont en voie de l'être et que certaines centrales, comme Gentilly-2, au Québec, seront déclassées, le président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Gordon Edwards, croit qu'il ne faut pas relâcher la pression.
« Il y a autant de pression pour la construction de nouvelles centrales et la modernisation des plus anciennes, dit-il. Et même les réacteurs qui ont été arrêtés sont un risque pour les années à venir. » Le processus de fission nucléaire crée des éléments radioactifs toxiques qui restent actifs après coup.
De gauche à droite : Gordon Edwards, Pierre Jasmin et Raphaël Canet
PHOTO : RADIO-CANADA/DANIEL BLANCHETTE PELLETIER
Beaucoup de volonté, peu de gestes
Le Réseau canadien pour l'abolition de l'arme nucléaire vise ni plus ni moins une « dénucléarisation mondiale ». « Tout le monde reconnaît que l'arme nucléaire est une machine meurtrière », estime Gordon Edwards, qui en craint une utilisation terroriste.
Bien qu'un consensus lui semble atteint aujourd'hui, rares sont les pays qui ont concrètement agi contre le nucléaire.
C'est un très grand défi d'éliminer les armements nucléaires, mais aussi les centrales, mais c'est nécessaire pour la survie de l'espèce. C'est nécessaire pour la survie de la planète.
Le président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Gordon Edwards.
Peu de pays ont, par exemple, suivi le pas de l'Allemagne, où l'utilisation d'énergie nucléaire dans la production d'électricité sera abolie d'ici 2022.
Gordon Edwards croit cependant que la population a un rôle à jouer pour convaincre les gouvernements mondiaux d'agir. Le Forum social mondial veut d'ailleurs initier un rapport de force dans la communauté civile à cette fin.
Le Forum social mondial thématique pour un monde libéré du nucléaire civil et militaire se déroule du 8 au 14 août 2016 à Montréal.
F I N .
Le Canada peut contrecarrer la menace nucléaire, selon des organisateurs du Forum social mondial.
Le premier ministre Justin Trudeau au Sommet sur la sécurité nucléaire à Washington
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / SEAN KILPATRICK
Radio-Canada
Publié le 2 août 2016
En cessant de produire et d'exporter de l'uranium, le Canada peut jouer un rôle de premier plan pour contrer la menace nucléaire, soutiennent des organisateurs du Forum social mondial, à une semaine d'un événement portant sur cette thématique à Montréal.
Un texte de Daniel Blanchette Pelletier.
Le Canada ne possède pas l'arme nucléaire, mais il demeure le deuxième producteur mondial de son ingrédient clé : l'uranium. « On croit que le Canada peut jouer un rôle politique déterminant à cause [de son refus d'avoir l'arme nucléaire] et à cause de ses amitiés avec des pays de l'OTAN », soutient Pierre Jasmin, notamment membre du Réseau canadien pour l'abolition de l'arme nucléaire.
Le gouvernement canadien pourrait aller encore plus loin, ajoute le coorganisateur du Forum social, Raphaël Canet. « Si on met un moratoire sur l'extraction d'uranium et qu'on donne l'exemple, là on lance peut-être une dynamique mondiale intéressante. »
Les 5 principaux pays producteurs d'uranium :
1. Kazakhstan
2. Canada
3. Australie
4. Niger
5. Namibie
Un moratoire national
La Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse interdisent déjà l'exploitation de l'uranium. Un moratoire temporaire est également en vigueur au Québec. Malgré tout, la Saskatchewan continue à elle seule d'en produire une dizaine de tonnes annuellement. Les mines du nord de la province, dans le bassin d'Athabasca, regroupent la majorité des réserves d'uranium canadiennes.
Une fois extraites, elles sont raffinées en Ontario, puis exportées à 85 % vers l'étranger, principalement aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Le gouvernement canadien s'est toutefois engagé à n'exporter de l'uranium qu'à des fins pacifiques. Il est également signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ces deux garanties n'apaisent cependant pas les craintes des organisations contre le nucléaire, qui préféreraient voir le Canada mettre un terme définitif à la production d'uranium.
« Le Canada a un rôle important à jouer, assure Raphaël Canet. Donc, c'est là-dessus que les groupes veulent se concentrer en organisant le forum » à Montréal la semaine prochaine.
La première édition du Forum social mondial thématique pour un monde libéré du nucléaire civil et militaire s'est tenue à Tokyo et à Fukushima, au Japon, en mars (2016), plus de cinq ans après la catastrophe nucléaire.
L'énergie nucléaire et la production d'électricité
L'uranium produit au Canada et qui n'est pas exporté alimente la vingtaine de réacteurs nucléaires encore en activité au pays.
Quatre centrales produisent toujours de l'électricité, principalement en Ontario. Même si plusieurs réacteurs ont été arrêtés, que d'autres sont en voie de l'être et que certaines centrales, comme Gentilly-2, au Québec, seront déclassées, le président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Gordon Edwards, croit qu'il ne faut pas relâcher la pression.
« Il y a autant de pression pour la construction de nouvelles centrales et la modernisation des plus anciennes, dit-il. Et même les réacteurs qui ont été arrêtés sont un risque pour les années à venir. » Le processus de fission nucléaire crée des éléments radioactifs toxiques qui restent actifs après coup.
De gauche à droite : Gordon Edwards, Pierre Jasmin et Raphaël Canet
PHOTO : RADIO-CANADA/DANIEL BLANCHETTE PELLETIER
Beaucoup de volonté, peu de gestes
Le Réseau canadien pour l'abolition de l'arme nucléaire vise ni plus ni moins une « dénucléarisation mondiale ». « Tout le monde reconnaît que l'arme nucléaire est une machine meurtrière », estime Gordon Edwards, qui en craint une utilisation terroriste.
Bien qu'un consensus lui semble atteint aujourd'hui, rares sont les pays qui ont concrètement agi contre le nucléaire.
C'est un très grand défi d'éliminer les armements nucléaires, mais aussi les centrales, mais c'est nécessaire pour la survie de l'espèce. C'est nécessaire pour la survie de la planète.
Le président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Gordon Edwards.
Peu de pays ont, par exemple, suivi le pas de l'Allemagne, où l'utilisation d'énergie nucléaire dans la production d'électricité sera abolie d'ici 2022.
Gordon Edwards croit cependant que la population a un rôle à jouer pour convaincre les gouvernements mondiaux d'agir. Le Forum social mondial veut d'ailleurs initier un rapport de force dans la communauté civile à cette fin.
Le Forum social mondial thématique pour un monde libéré du nucléaire civil et militaire se déroule du 8 au 14 août 2016 à Montréal.
F I N .