Post by Andrei Tchentchik on Mar 6, 2020 17:38:26 GMT 2
(#A.077).- Catastrophes des changements climatiques, principal facteur de déplacements.
COP 25 : Les catastrophes dues aux changements climatiques, principal facteur de déplacements internes dans le monde, avant les séismes ou les conflits et ont forcé plus de 20 millions de personnes par an à quitter leur foyer au cours de la dernière décennie.
Dans un rapport publié aujourd’hui, Oxfam révèle que le risque de déplacement interne après un cyclone, une inondation ou un incendie est sept fois plus élevé qu’en cas de séisme ou d’éruption volcanique, et trois fois plus élevé qu’en situation de conflit. La question délicate de l’aide financière à apporter aux communautés, y compris les populations déplacées, ayant subi des dégâts inévitables et irréversibles à cause de la crise climatique – ce qu’on appelle les pertes et dommages – devrait être au cœur des débats de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre 2019.
Personne n’est à l’abri, comme en témoignent les incendies en Australie et les inondations en Europe des dernières semaines, qui ont provoqué l’évacuation de milliers de personnes.
Toutefois, l’analyse d’Oxfam indique que ce sont les populations des pays pauvres, pourtant très peu responsables de la crise climatique, qui sont les plus exposées. En effet, sept des dix pays les plus exposés à des déplacements internes dus à des phénomènes climatiques extrêmes sont de petits États insulaires en développement. À Cuba, la Dominique et dans l’archipel des Tuvalu, entre 2008 et 2018, près de 5 % de la population a dû fuir chaque année à cause de conditions climatiques extrêmes. C’est comme si près de la moitié de la population de Madrid avait été contrainte de se déplacer ailleurs en Espagne chaque année. Pourtant les petits États insulaires en développement génèrent environ trois fois moins d’émissions par habitant que les pays à revenu élevé.
Les impacts inégaux de la crise climatique sont visibles à l’échelle mondiale. Les habitant-e-s des pays à revenus faible et intermédiaire, comme l’Inde, le Nigeria et la Bolivie, ont quatre fois plus de risque d’être déplacé-e-s en raison de catastrophes climatiques extrêmes que les habitant-e-s des pays à revenu élevé comme les États-Unis. Environ 80 % de toutes les personnes déplacées au cours de la dernière décennie vivent en Asie, qui accueille quelque 60 % de la population mondiale et plus d’un tiers des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde.
Pour Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat et énergie pour Oxfam France, « Jusqu’à maintenant les pays riches ont largement laissé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants des pays pauvres assumer eux-mêmes les coûts croissants des catastrophes climatiques extrêmes. Cette injustice doit cesser. »
À Madrid, l’ONU présentera ses conclusions sur les progrès effectués dans le cadre du mécanisme dédié aux pertes et dommages, le Mécanisme international de Varsovie. Les pays en développement plaideront aussi pour la mise en place d’un nouveau fonds qui devrait aider les communautés touchées à se relever et à se reconstruire après des catastrophes climatiques.
Oxfam montre qu’en moyenne, les pertes économiques inhérentes à des phénomènes climatiques extrêmes au cours de la dernière décennie sont équivalentes à 2 % du PIB des pays concernés. Ce chiffre est beaucoup plus élevé pour de nombreux pays en développement ; il atteint même les 20 % dans les petits États insulaires.
« Les gouvernements doivent soutenir la mise en place d’un nouveau fonds relatif aux pertes et dommages afin d’aider les communautés pauvres à se reconstruire après des catastrophes climatiques, et s’engager en même temps sur une réduction plus rapide et ambitieuse de leurs émissions de gaz à effet de serre », ajoute Armelle Le Comte.
Le rapport souligne également que la crise climatique exacerbe l’instabilité dans de nombreuses régions, aggravant des conditions propices au conflit et augmentant le risque de conflit à l’avenir, et contraignant des millions de personnes à fuir leur foyer. Par exemple, la Somalie, l’un des pays les plus pauvres au monde et où les émissions par habitant sont cinq fois moins importantes que dans les pays à revenu élevé, a vu 7,5 % de sa population nouvellement déplacée en 2018 par des phénomènes climatiques extrêmes, tels que des inondations, ou par le conflit. Le pays doit en plus composer avec des années de sécheresse extrême qui ont détruit les cultures et décimé le bétail.
« Partout dans le monde, les citoyen-ne-s descendent dans la rue pour exiger des mesures urgentes en faveur du climat. Si les dirigeants politiques ne répondent pas à ces appels, davantage de personnes feront face à des conséquences dramatiques et seront contraintes de quitter leur foyer. Ils doivent donc regarder la réalité en face et prendre leurs responsabilités à la COP25 », conclut Armelle Le Comte.
Guatemala : Une sécheresse de six ans a dévasté les récoltes, entraînant la pauvreté et la faim. Sans nourriture ni moyen de subsistance, les populations n’ont d’autre choix que d’entreprendre un long et périlleux voyage vers le Mexique ou les États-Unis dans l’espoir de trouver un travail et de pouvoir nourrir leur famille.
Éthiopie et Soudan : Les communautés pastorales ont été contraintes de quitter leurs foyers et leurs terres à la suite de plusieurs années de sécheresse qui ont décimé les cultures et le bétail. Beaucoup dépendent maintenant d’une aide humanitaire pour survivre.
Les îles Fidji : En 2016, l’archipel a été dévasté par le cyclone Winston, l’une des tempêtes tropicales les plus violentes jamais enregistrées dans la région du Pacifique. Ce cyclone de catégorie 5 a détruit environ 24 000 foyers et touché 350 000 personnes. On estime que les pertes et préjudices liés à cette seule catastrophe représentent près d’un cinquième du PIB du pays.
OXFAM
F I N .
COP 25 : Les catastrophes dues aux changements climatiques, principal facteur de déplacements internes dans le monde, avant les séismes ou les conflits et ont forcé plus de 20 millions de personnes par an à quitter leur foyer au cours de la dernière décennie.
Dans un rapport publié aujourd’hui, Oxfam révèle que le risque de déplacement interne après un cyclone, une inondation ou un incendie est sept fois plus élevé qu’en cas de séisme ou d’éruption volcanique, et trois fois plus élevé qu’en situation de conflit. La question délicate de l’aide financière à apporter aux communautés, y compris les populations déplacées, ayant subi des dégâts inévitables et irréversibles à cause de la crise climatique – ce qu’on appelle les pertes et dommages – devrait être au cœur des débats de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre 2019.
Personne n’est à l’abri, comme en témoignent les incendies en Australie et les inondations en Europe des dernières semaines, qui ont provoqué l’évacuation de milliers de personnes.
Toutefois, l’analyse d’Oxfam indique que ce sont les populations des pays pauvres, pourtant très peu responsables de la crise climatique, qui sont les plus exposées. En effet, sept des dix pays les plus exposés à des déplacements internes dus à des phénomènes climatiques extrêmes sont de petits États insulaires en développement. À Cuba, la Dominique et dans l’archipel des Tuvalu, entre 2008 et 2018, près de 5 % de la population a dû fuir chaque année à cause de conditions climatiques extrêmes. C’est comme si près de la moitié de la population de Madrid avait été contrainte de se déplacer ailleurs en Espagne chaque année. Pourtant les petits États insulaires en développement génèrent environ trois fois moins d’émissions par habitant que les pays à revenu élevé.
Les impacts inégaux de la crise climatique sont visibles à l’échelle mondiale. Les habitant-e-s des pays à revenus faible et intermédiaire, comme l’Inde, le Nigeria et la Bolivie, ont quatre fois plus de risque d’être déplacé-e-s en raison de catastrophes climatiques extrêmes que les habitant-e-s des pays à revenu élevé comme les États-Unis. Environ 80 % de toutes les personnes déplacées au cours de la dernière décennie vivent en Asie, qui accueille quelque 60 % de la population mondiale et plus d’un tiers des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde.
Pour Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat et énergie pour Oxfam France, « Jusqu’à maintenant les pays riches ont largement laissé des millions de femmes, d’hommes et d’enfants des pays pauvres assumer eux-mêmes les coûts croissants des catastrophes climatiques extrêmes. Cette injustice doit cesser. »
À Madrid, l’ONU présentera ses conclusions sur les progrès effectués dans le cadre du mécanisme dédié aux pertes et dommages, le Mécanisme international de Varsovie. Les pays en développement plaideront aussi pour la mise en place d’un nouveau fonds qui devrait aider les communautés touchées à se relever et à se reconstruire après des catastrophes climatiques.
Oxfam montre qu’en moyenne, les pertes économiques inhérentes à des phénomènes climatiques extrêmes au cours de la dernière décennie sont équivalentes à 2 % du PIB des pays concernés. Ce chiffre est beaucoup plus élevé pour de nombreux pays en développement ; il atteint même les 20 % dans les petits États insulaires.
« Les gouvernements doivent soutenir la mise en place d’un nouveau fonds relatif aux pertes et dommages afin d’aider les communautés pauvres à se reconstruire après des catastrophes climatiques, et s’engager en même temps sur une réduction plus rapide et ambitieuse de leurs émissions de gaz à effet de serre », ajoute Armelle Le Comte.
Le rapport souligne également que la crise climatique exacerbe l’instabilité dans de nombreuses régions, aggravant des conditions propices au conflit et augmentant le risque de conflit à l’avenir, et contraignant des millions de personnes à fuir leur foyer. Par exemple, la Somalie, l’un des pays les plus pauvres au monde et où les émissions par habitant sont cinq fois moins importantes que dans les pays à revenu élevé, a vu 7,5 % de sa population nouvellement déplacée en 2018 par des phénomènes climatiques extrêmes, tels que des inondations, ou par le conflit. Le pays doit en plus composer avec des années de sécheresse extrême qui ont détruit les cultures et décimé le bétail.
« Partout dans le monde, les citoyen-ne-s descendent dans la rue pour exiger des mesures urgentes en faveur du climat. Si les dirigeants politiques ne répondent pas à ces appels, davantage de personnes feront face à des conséquences dramatiques et seront contraintes de quitter leur foyer. Ils doivent donc regarder la réalité en face et prendre leurs responsabilités à la COP25 », conclut Armelle Le Comte.
Guatemala : Une sécheresse de six ans a dévasté les récoltes, entraînant la pauvreté et la faim. Sans nourriture ni moyen de subsistance, les populations n’ont d’autre choix que d’entreprendre un long et périlleux voyage vers le Mexique ou les États-Unis dans l’espoir de trouver un travail et de pouvoir nourrir leur famille.
Éthiopie et Soudan : Les communautés pastorales ont été contraintes de quitter leurs foyers et leurs terres à la suite de plusieurs années de sécheresse qui ont décimé les cultures et le bétail. Beaucoup dépendent maintenant d’une aide humanitaire pour survivre.
Les îles Fidji : En 2016, l’archipel a été dévasté par le cyclone Winston, l’une des tempêtes tropicales les plus violentes jamais enregistrées dans la région du Pacifique. Ce cyclone de catégorie 5 a détruit environ 24 000 foyers et touché 350 000 personnes. On estime que les pertes et préjudices liés à cette seule catastrophe représentent près d’un cinquième du PIB du pays.
OXFAM
F I N .