Post by Andrei Tchentchik on Mar 12, 2020 19:26:56 GMT 2
(#A.084).- 911. Animaux en péril.
911. Animaux en péril.
Dans notre système solaire, la Terre est pour l'instant la seule planète où la vie telle que nous la connaissons peut se développer et s'épanouir : un grain de poussière dans l'immensité étoilée. Mais pour conserver ce privilège, les espèces animales et végétales ont dû affronter plus d'un péril. Par le passé, elles se sont heurtées à des pluies de météorites destructrices, à des éruptions volcaniques gigantesques et à des variations extrêmes de température. Malgré tout, la vie a toujours réussi à triompher. Le problème auquel les espèces sont aujourd'hui confrontées est beaucoup plus sournois : une menace tranquille, qui n'a pas le fracas des météorites ni la radicalité d'une ère glacière. Pourtant, les espèces disparaissent à un rythme dangereusement inquiétant...
À l'origine
La Terre s'est formée il y a environ 4,5 milliards d'années. Il lui aura fallu près de 3 milliards d'années avant que sa biodiversité n'explose en une riche variété de formes de vie. La plus connue de toutes est sans conteste les dinosaures qui ont régné en maître sur la Terre durant 150 millions d'années. Confrontés à des cataclysmes naturels majeurs pour lesquels ils n'étaient pas adaptés, ces géants se sont tout simplement éteints il y a 65 millions d'années. Par le fait même, ils ont cédé leur place à de nouveaux groupes d'animaux mieux préparés aux nouvelles conditions de vie ainsi créées : les mammifères et les oiseaux, pour ne nommer que ceux-là. Mais bien que cette extinction soit l'une des plus spectaculaires, on estime que la Terre en a connu 4 autres précédant celle des dinosaures. À chaque épisode, entre 50 et 90 % des espèces vivantes présentes ont été rayées de la carte, laissant une nouvelle génération d'espèces s'épanouir et occuper l'espace désormais libre.
Puis est apparu l'humain...
Mais voilà : si la Terre avait maintenant moins à craindre que le ciel ne lui tombe sur la tête, elle a vu apparaître il y a quelques centaines de milliers d'années un danger plus préoccupant encore : l'être humain! Cette espèce dominante croît à un rythme effarant : en 2009, la population mondiale est estimée à 6,8 milliards, dont plus de 4 milliards en Asie seulement. La croissance annuelle mondiale est d'environ 1,14 %, soit près de 4 naissances à la seconde. Toutes ces bouches à nourrir imposent forcément une pression énorme sur les ressources. Par exemple, au Canada, le taux d'utilisation des ressources vivantes équivaut à la productivité de 7,5 hectares par individu, alors que le rendement moyen de la planète permettant de soutenir la consommation est d'environ 2,2 hectares par individu. Si la croissance actuelle mondiale de la consommation des ressources se maintient, il faudra l'équivalent de deux planètes Terre pour satisfaire les besoins d'ici la fin de ce siècle-ci !
Des conséquences sur la faune
Toutes les espèces vivantes étant étroitement liées les unes aux autres, les actions humaines influencent forcément le sort des espèces animales. Et le portrait global n'a rien de rassurant : sur 44 838 espèces d'animaux et de plantes recensées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2008, 16 928 étaient menacées d'extinction, soit une espèce sur trois! Plus de 1 800 000 espèces ont été identifiées à ce jour, mais on estime qu'entre 5 et 20 millions d'espèces nous sont encore inconnues et restent à découvrir. Au rythme où vont les choses, plusieurs d'entre elles risquent de disparaître sans même avoir eu un nom. Alors qu'à l'époque des dinosaures, le rythme de disparition était d'une espèce tous les 1000 ans, on croit qu'il est désormais d'une espèce toutes les 20 minutes! On avance même que la moitié des espèces vivantes pourraient disparaître d'ici 100 ans. Si de grands carnivores comme le tigre ou l'ours blanc impressionnent par leur efficacité, ils font par contre pâle figure devant LE plus grand prédateur de la planète : l'humain !
La situation canadienne
Aux yeux du monde entier, le Canada est une vaste étendue essentiellement sauvage. La richesse de ses paysages grandioses ne le met pas pour autant à l'abri des périls : le pays est jeune, mais la soif des ressources est grande! Depuis l'arrivée des premiers colons européens il y a 500 ans, 13 espèces présentes au Canada ont disparu de la surface du globe et 23 autres ne sont plus présentes sur notre territoire. Actuellement, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) considère que près de 585 espèces au pays sont menacées de différentes façons. Parmi les espèces disparues, il y a notamment le caribou de Dawson, le vison de mer, l'eider du Labrador, le grand pingouin, la tourte voyageuse et le doré bleu. De nombreuses autres ont un statut préoccupant et sont surveillées de près par le COSEPAC. Parmi elles, on retrouve le chien de prairie, le lapin de Nuttall, l'ours blanc, le morse de l'Atlantique, l'arlequin plongeur, la salamandre pourpre et l'anguille d'Amérique.
Une prise de conscience nécessaire
Les faits parlent d'eux-mêmes : les changements engendrés par les activités humaines perturbent profondément le fragile équilibre entre les espèces vivantes et précipitent la disparition des espèces les plus sensibles. Loin d'avoir les effets spontanés d'une catastrophe naturelle, ces perturbations doivent plutôt être considérées comme un lourd engrenage qui, sans une intervention rapide et drastique, risque d'entraîner sur une longue période de lourdes conséquences pour notre planète. De nombreux scientifiques affirment que nous sommes entrés dans la 6e ère d'extinction massive. L'être humain fera-t-il partie de ces espèces qui sauront s'adapter et survivre?
© Association des Espèces menacées 2020. Tous droits réservés.
F I N .
911. Animaux en péril.
Dans notre système solaire, la Terre est pour l'instant la seule planète où la vie telle que nous la connaissons peut se développer et s'épanouir : un grain de poussière dans l'immensité étoilée. Mais pour conserver ce privilège, les espèces animales et végétales ont dû affronter plus d'un péril. Par le passé, elles se sont heurtées à des pluies de météorites destructrices, à des éruptions volcaniques gigantesques et à des variations extrêmes de température. Malgré tout, la vie a toujours réussi à triompher. Le problème auquel les espèces sont aujourd'hui confrontées est beaucoup plus sournois : une menace tranquille, qui n'a pas le fracas des météorites ni la radicalité d'une ère glacière. Pourtant, les espèces disparaissent à un rythme dangereusement inquiétant...
À l'origine
La Terre s'est formée il y a environ 4,5 milliards d'années. Il lui aura fallu près de 3 milliards d'années avant que sa biodiversité n'explose en une riche variété de formes de vie. La plus connue de toutes est sans conteste les dinosaures qui ont régné en maître sur la Terre durant 150 millions d'années. Confrontés à des cataclysmes naturels majeurs pour lesquels ils n'étaient pas adaptés, ces géants se sont tout simplement éteints il y a 65 millions d'années. Par le fait même, ils ont cédé leur place à de nouveaux groupes d'animaux mieux préparés aux nouvelles conditions de vie ainsi créées : les mammifères et les oiseaux, pour ne nommer que ceux-là. Mais bien que cette extinction soit l'une des plus spectaculaires, on estime que la Terre en a connu 4 autres précédant celle des dinosaures. À chaque épisode, entre 50 et 90 % des espèces vivantes présentes ont été rayées de la carte, laissant une nouvelle génération d'espèces s'épanouir et occuper l'espace désormais libre.
Puis est apparu l'humain...
Mais voilà : si la Terre avait maintenant moins à craindre que le ciel ne lui tombe sur la tête, elle a vu apparaître il y a quelques centaines de milliers d'années un danger plus préoccupant encore : l'être humain! Cette espèce dominante croît à un rythme effarant : en 2009, la population mondiale est estimée à 6,8 milliards, dont plus de 4 milliards en Asie seulement. La croissance annuelle mondiale est d'environ 1,14 %, soit près de 4 naissances à la seconde. Toutes ces bouches à nourrir imposent forcément une pression énorme sur les ressources. Par exemple, au Canada, le taux d'utilisation des ressources vivantes équivaut à la productivité de 7,5 hectares par individu, alors que le rendement moyen de la planète permettant de soutenir la consommation est d'environ 2,2 hectares par individu. Si la croissance actuelle mondiale de la consommation des ressources se maintient, il faudra l'équivalent de deux planètes Terre pour satisfaire les besoins d'ici la fin de ce siècle-ci !
Des conséquences sur la faune
Toutes les espèces vivantes étant étroitement liées les unes aux autres, les actions humaines influencent forcément le sort des espèces animales. Et le portrait global n'a rien de rassurant : sur 44 838 espèces d'animaux et de plantes recensées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2008, 16 928 étaient menacées d'extinction, soit une espèce sur trois! Plus de 1 800 000 espèces ont été identifiées à ce jour, mais on estime qu'entre 5 et 20 millions d'espèces nous sont encore inconnues et restent à découvrir. Au rythme où vont les choses, plusieurs d'entre elles risquent de disparaître sans même avoir eu un nom. Alors qu'à l'époque des dinosaures, le rythme de disparition était d'une espèce tous les 1000 ans, on croit qu'il est désormais d'une espèce toutes les 20 minutes! On avance même que la moitié des espèces vivantes pourraient disparaître d'ici 100 ans. Si de grands carnivores comme le tigre ou l'ours blanc impressionnent par leur efficacité, ils font par contre pâle figure devant LE plus grand prédateur de la planète : l'humain !
La situation canadienne
Aux yeux du monde entier, le Canada est une vaste étendue essentiellement sauvage. La richesse de ses paysages grandioses ne le met pas pour autant à l'abri des périls : le pays est jeune, mais la soif des ressources est grande! Depuis l'arrivée des premiers colons européens il y a 500 ans, 13 espèces présentes au Canada ont disparu de la surface du globe et 23 autres ne sont plus présentes sur notre territoire. Actuellement, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) considère que près de 585 espèces au pays sont menacées de différentes façons. Parmi les espèces disparues, il y a notamment le caribou de Dawson, le vison de mer, l'eider du Labrador, le grand pingouin, la tourte voyageuse et le doré bleu. De nombreuses autres ont un statut préoccupant et sont surveillées de près par le COSEPAC. Parmi elles, on retrouve le chien de prairie, le lapin de Nuttall, l'ours blanc, le morse de l'Atlantique, l'arlequin plongeur, la salamandre pourpre et l'anguille d'Amérique.
Une prise de conscience nécessaire
Les faits parlent d'eux-mêmes : les changements engendrés par les activités humaines perturbent profondément le fragile équilibre entre les espèces vivantes et précipitent la disparition des espèces les plus sensibles. Loin d'avoir les effets spontanés d'une catastrophe naturelle, ces perturbations doivent plutôt être considérées comme un lourd engrenage qui, sans une intervention rapide et drastique, risque d'entraîner sur une longue période de lourdes conséquences pour notre planète. De nombreux scientifiques affirment que nous sommes entrés dans la 6e ère d'extinction massive. L'être humain fera-t-il partie de ces espèces qui sauront s'adapter et survivre?
© Association des Espèces menacées 2020. Tous droits réservés.
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