Post by Andrei Tchentchik on Mar 23, 2020 18:36:30 GMT 2
(#389).- Bigfoot, cas exceptionnel, 1975. USA.
Bigfoot, cas exceptionnel, 1975. USA.
PROLOGUE
Alors que certains de nos lecteurs seront très au fait du phénomène OVNI, d’autres risquent de le découvrir ici pour la première fois. Nous avons donc choisi d’introduire cet ouvrage par la présentation d’un cas exceptionnel qui contient presque tous les aspects du phénomène et qui peut faire office de " cas d’école ". Ce cas est relaté par Jean Sider dans son ouvrage " Contacts supra-terrestres, Leurres et manipulations, Tome I " et il intéressera aussi bien les néophytes que les experts car nous allons tenter de le présenter sous un jour nouveau.
Habituellement, ce type de cas dont le contenu est rocambolesque fait immédiatement fuir les scientifiques qui se convainquent rapidement de la mythomanie des témoins, tandis que les esprits moins critiques ne peuvent que conclure à l’existence des extraterrestres tant les phénomènes rapportés semblent inexplicables en d’autres termes.
Nous suggérerons cependant une autre alternative dans l’interprétation des faits : celle d’une manipulation psychologique des témoins par une agence militaire. Dans un premier temps cette interprétation risque de paraître tout aussi improbable au lecteur, mais le contenu de cet ouvrage étayera ultérieurement point par point chacun des aspects de cette manipulation qui ne seront qu’évoqués ci-dessous. Il s’agit ici d’introduire le phénomène OVNI par un exemple qui en contient divers aspects afin d’en rendre par la suite l’analyse détaillée moins abstraite pour le lecteur.
Les enquêteurs sur cette affaire sont le Dr John Deer, Ph. D., qui était à l’époque sismologue au US Geological Survey de Denver (Colorado) et le Dr Leo Sprinkle, Ph. D., sociologue qui travaillait à l’université de Laramie (Wyoming). Les témoins quant à eux seront désignés sous des pseudonymes. Les deux principaux sont Barbara, la femme de John qui est directeur la nuit dans une entreprise importante du Colorado, et Jim, un collègue de travail de John et ancien officier de sécurité de l’US Air Force. Les enquêteurs ont estimé que tous les témoins impliqués étaient de bonne foi et équilibrés.
L’histoire débute en 1975 dans un ranch situé dans le comté d’Elbert au Colorado, dans un secteur des montagnes rocheuses. Jim, John et Barbara ont acheté en commun une ferme délabrée abandonnée depuis plusieurs années dans un joli site de prairies et de bois et ils l’ont restaurée en l’espace de trois mois. Lorsque des phénomènes étranges ont commencé à se produire, ils ont d’abord envisagé une mystification faite par des plaisantins puis leurs soupçons se sont portés vers les militaires, à juste titre comme nous le verrons tout au long de cet ouvrage. Mais, comme à l’accoutumé pourrait-on dire, ils ont fini par se rallier à l’hypothèse extraterrestre car les phénomènes observés dépassaient largement le cadre de leur compréhension rationnelle et les poussaient tout naturellement dans ce sens. De plus en plus traumatisés, ils ont fini par quitter les lieux, ce qui était sans doute le but poursuivi par les manipulateurs car il faut préciser tout de suite que ce ranch dominait une zone stratégique de l’US Air Force parfaitement visible depuis cette hauteur.
Voici donc la description de ces phénomènes étranges :
Les témoins entendent régulièrement des bourdonnements insolites, d’autant plus intenses que le vent souffle fort, et ils ont observé plusieurs fois des ovnis émettant un bruit similaire. Il est même arrivé que la manifestation de ce bruit soit telle que les témoins ne puissent plus s’entendre parler entre eux. Le bourdonnement ne cesse pas même après avoir coupé l’alimentation électrique sur tout le domaine.
Alors qu’ils regardent la télévision un soir, Jim se sent soudain paralysé et Barbara est victime d’une tachycardie ( ou ) tandis que Steve est paniqué. Peu après, Barbara essaye de raconter cet incident à John mais à chaque tentative, elle se met à bredouiller et à bafouiller, puis son élocution redevient normale.
Alors que le fils de John et des amis étudiants font une randonnée dans les bois des environs, ils découvrent une des vaches du troupeau mutilée de façon chirurgicale à moins de 200 m du ranch et ont l’impression d’être suivis en rentrant à la maison où ils arrivent traumatisés. En retournant sur leurs pas avec Jim, ils découvrent dans la neige d’énormes traces (45 cm) de pieds de " bigfoot " qui suivent les leurs jusqu’à l’intérieur de la grange. Bigfoot est cet être folklorique américain velu et simiesque équivalent au Yeti himalayen. Il est si connu aux Etats-Unis qu’on doit pouvoir trouver dans les boutiques de jouets des panoplies complètes comprenant des pieds en plastique permettant de laisser de fausses empreintes. Quelque temps plus tard, Jim en compagnie d’autres amis découvre sur son domaine une deuxième bête mutilée dont le propriétaire ne sera jamais identifié. Cette bête aurait dû franchir deux barrières pour arriver là où elle fut trouvée. Jim évoque à cette occasion le grand nombre d’hélicoptères qui évoluent dans le secteur et dont certains atterrissent au milieu de leurs champs sans raison apparente. Il a cru au début que ces hélicoptères étaient responsables des mutilations mais s’est mis à douter plus tard de cette hypothèse, supposant que des témoins auraient forcément observé les mutilateurs à l’œuvre.
Le policier qui accepte de le rencontrer lui indique qu’il n’enquête que pour un cas sur quatre tellement les mutilations de bétail sont fréquentes dans la région. On verra plus loin que ce phénomène touche en fait tous les États-Unis depuis la fin des années 60 et qu’il est attribué soit à l’armée soit aux extraterrestres, les fermiers étant généralement plus favorables à l’hypothèse militaire. C’est pourquoi, lorsque le policier suggère une origine extraterrestre à ces mutilations, Jim lui rétorque que s’il n’a rien de mieux à proposer comme explication, il vaudrait mieux qu’il s’abstienne. Au total, le ranch perdra six têtes de bétail en deux ans, toutes mutilées. Le montant de la prime offerte par les fermiers pour la capture des mutilateurs atteint déjà 500 000 dollars à cette époque.
Jim téléphone à la base militaire voisine pour demander pourquoi des hélicoptères atterrissent parfois dans les prairies du ranch. L’officier de surveillance radar lui répond qu’il n’a rien observé d’anormal sur ses écrans (!) puis le colonel lui recommande d’oublier cette histoire. Une autre fois, Jim téléphone pour se plaindre que plusieurs avions militaires viennent de survoler son domaine à très basse altitude. L’officier lui demande alors ce qu’il pense des mutilations de bétail, comme pour indiquer que cela est lié. Jim lui répond qu’elles sont probablement dues aux ovnis, plutôt qu’au gouvernement ou aux sectes sataniques. Apparemment satisfait de cette réponse, l’officier en veine de confidences en oublie le secret défense et lui confie que la base a aussi beaucoup de problèmes avec les ovnis et que le personnel a reçu des consignes strictes de sécurité à ce sujet. Poursuivant ce dialogue surréaliste, l’officier demande : " Avez-vous eu à vous plaindre des bigfoots ? ". Jim répond qu’il en a vu, et l’officier de surenchérir que le personnel a aussi reçu des consignes concernant les bigfoots ! De deux choses l’une : ou bien la base a réellement des problèmes avec les extraterrestres et il est inconcevable qu’un officier en parle à un civil au téléphone, ou bien, et c’est fort probable, notre officier ne fait que participer à une manœuvre d’intoxication.
Un soir où trois employés du ranch sont dehors, ils sont attirés par un bruit puis se retrouvent poursuivis par un bigfoot qui traverse une clôture de fils de fer barbelés sur laquelle Jim retrouvera plus tard une touffe de poils. Ce scénario peu imaginatif s’est répété plusieurs fois aux Etats-Unis sans que l’origine des poils examinés en laboratoire ait jamais pu être déterminée. Le bigfoot laisse ce soir-là des traces de pieds arrivant jusqu’au ranch et Jim a photographié ces traces.
Les témoins éprouvent une sensation de harcèlement ainsi que des sentiments de dépression et d’angoisse et les heurts entre eux deviennent fréquents. Jim soupçonne qu’un agent immobilier souhaitant racheter le ranch à bas prix cherche à les effrayer. Mais un soir où le bourdonnement se fait entendre, il observe un disque lumineux traversant la propriété à faible allure. Deux amis lui racontent alors que deux de leur proches circulant en voiture ont été poursuivis par un ovni sur la route qui passe derrière le domaine du ranch. Parvenus à leur domicile, ils se sont réfugiés chez eux tandis que tous les habitants du lieu ont pu observer le disque resté en sustentation durant près de trois quarts d’heure au-dessus de leur voiture. Jim qui commence à envisager sérieusement l’hypothèse extraterrestre décide alors de s’excuser auprès du policier qu’il avait rabroué et tous deux deviennent bientôt bons amis. Une autre fois, Barbara et deux passagers de sa voiture observeront tôt le matin un énorme ovni en forme de cône.
Les habitants du ranch entendent aussi des claquements secs comme une porte de voiture que l’on ferme brutalement, ou des coups frappés sur les murs de la maison. Un soir, Jim se précipite et aperçoit un bigfoot qui s’enfuit. Un autre soir, très énervé par les coups répétés, Jim se rue dehors avec son fusil et tire sur le bigfoot s’enfuyant. Jim est bon tireur et la créature est touchée mais ne semble pourtant pas trop incommodée. Elle porte sans doute un gilet pare-balles ! Ultérieurement les habitants du ranch entendent une plainte rauque se mêlant à une sorte de bip-bip : c’est bien sûr le cri du bigfoot blessé. On le voit, la mise en scène continue à être simpliste.
Un soir où il rentre de la ville, Jim découvre les trois enfants terrés dans une des chambres et épouvantés depuis que les coups ont redoublé d’intensité dans la journée. Pris de colère, il sort pour menacer violemment les intrus et hurle qu’il ne cédera jamais à leurs pressions. Une fois calmé, il sort à nouveau de la maison pour travailler et il entend une voix " en stéréophonie " lui annoncer " Dr Jim, nous acceptons ! ". Jim est alors bouleversé, ce qui évoque le syndrome de Stockholm qui est tel qu’une victime en vient à aimer ses bourreaux car ce sont les seuls qui soient capables de diminuer sa souffrance et qui peuvent de ce fait recevoir sa reconnaissance.
Un autre soir, Barbara et Jim découvrent que les organes de transmission de leurs deux voitures ne fonctionnent plus alors que les véhicules sont toujours parfaitement entretenus. Jim soupçonne à nouveau un agent immobilier cherchant à les chasser. Les organes de transmission et les engrenages devront être entièrement changés.
Jim a accepté de prêter un terrain comme piste d’atterrissage à deux pilotes d’avion. Trois semaines plus tard, les événements prennent une tournure plus dramatique : malgré un temps superbe, l’avion d’un des pilote s’écrase près du ranch avec deux passagers à bord. Nul doute que les militaires de la base située en contrebas devait voir d’un mauvais œil le survol de leur territoire. Mais pour faire bonne mesure et montrer que l’armée est innocente de ce crime, on rapporte que deux appareils de la Garde Nationale de l’Air se seraient également écrasés à proximité alors qu’ils poursuivaient un ovni, ce qui conduit immédiatement à penser que les militaires seraient eux aussi les victimes de ces phénomènes et non pas leurs instigateurs. Sauf qu’il ne s’agit pour ces deux avions militaires que d’une rumeur initiée fort à propos. Le lendemain de ce double crash supposé, deux escadrons de chasseurs-intercepteurs, soit 26 avions, survolent le ranch et tournent dans le secteur durant un temps assez long comme s’ils cherchaient quelque chose. On rapporte aussi que des gens qui enquêtaient de façon approfondie sur les mutilations de bétail ont disparu : autre rumeur pour dissuader les curieux ou élimination physique des gêneurs ? L’enquête ne le dit pas.
Une nuit, alors que plusieurs amis sont restés dormir, neuf disques atterrissent ostensiblement en face de la maison. Barbara observe depuis sa fenêtre Jim qui s’avance vers les engins lorsque quelque chose lui brûle soudain le front et la fait tomber à la renverse sur le divan. Harry qui était à ses côtés appelle aussitôt et Jim revient en courant tandis que les disques disparaissent. Durant cet incident, David s’est retrouvé temporairement paralysé. Une fois rétabli, il sort avec Jim et ils entendent un son suraigu qui durera toute la nuit. David sera ensuite malade pendant trois jours.
Les habitants du ranch ont découvert au sommet d’une colline une parcelle de terrain brûlée de plus de 10 m de diamètre ou rien ne poussera pendant un an. Jim et le fils aîné de John montent un soir en voiture jusqu’à la trace et leur véhicule semble éclairé à leur arrivée par un phare situé dans un bois. Ils se dirigent à pied vers cette lumière et trouvent en chemin une sorte de boîte éclairée de l’intérieur qui émet un bourdonnement. Jim s’avance seul puis arrivé à un mètre de la boîte, il se retourne brièvement pour parler au fils de John tandis que " l’ objet " en profite pour se volatiliser. Jim dit alors à l’adolescent de rentrer à la maison tandis que lui-même continue à avancer en direction des arbres. Sa progression devient de plus en plus difficile alors que la paralysie le gagne et il s’arrête à proximité de la lumière qui se trouve dans les feuillages. Il aperçoit alors en contrebas à une quinzaine de mètres un disque légèrement éclairé et deux humanoïdes se tenant à proximité. Ceux-ci sont vêtus d’une combinaison moulante et ressemblent à des humains maquillés dont les yeux seraient plus grands. Ils s’expriment dans un anglais parfait avec les expressions et l’accent de la région. Ils demandent à Jim de ne pas s’approcher des " boîtes noires " qui peuvent être très dangereuses et ils en font aussitôt la démonstration : un bigfoot qui était tapi dans l’ombre se dirige sur leur ordre vers une de ces boîtes et s’écroule dès qu’il arrive à proximité. " Comme vous avez pu le constater, cette boîte peut être très dangereuse " commente un des " extraterrestres " pour le cas où Jim n’aurait pas bien compris. On le voit, le scénario est toujours de qualité assez médiocre. Jim s’en retourne ensuite au ranch en constatant : " franchement, ils ne m’ont pas fait une forte impression ". Cependant, il est maintenant convaincu que les bigfoots sont bien sous contrôle des extraterrestres. Au total une vingtaine de personnes auront pu apercevoir un bigfoot à proximité du ranch, dont une fois l’un d’eux qui a imité Barbara se baissant et plaçant sa main au-dessus des yeux pour mieux l’observer.
Autre manifestation étrange, une après midi où Jim est accueilli par son chien qui court vers lui, celui-ci se met soudain à aboyer furieusement contre lui comme s’il avait perçu une odeur inhabituelle ( vers le chien). Une autre fois, un ami militaire qui termine son footing du matin se sent contraint de rebrousser chemin plusieurs fois alors qu’il tente de rentrer au ranch. Il explique à Jim qui a assisté à son étrange manège que chaque fois qu’il se rapprochait de la maison quelque chose s’emparait de son esprit et l’obligeait à revenir sur ses pas.
Une nuit, Jim se réveille brusquement et observe par la fenêtre un être vêtu d’une combinaison moulante. Il va trouver dans sa chambre Barbara qui est dans un état second et très agitée. La porte d’entrée s’ouvre ensuite brusquement et lorsque Jim va pour la refermer, une voix intérieure lui déclare " Nous n’avons pas besoin d’ouvrir votre porte pour entrer dans votre maison ! ". Confiant ce qu’il vient d’entendre à Barbara, celle-ci le regarde comme s’il était devenu fou !
Un week-end où plusieurs amis ont été invités, le courant saute vers 2h du matin alors que la maisonnée joue à un jeu de société. Tous entendent alors une voix semblant provenir des haut-parleurs de la chaîne hi-fi qui leur dit en substance " Attention, nous vous permettons de rester. Nous ne vous avons pas réellement beaucoup causé de désagréments (sic). Ne nous obligez pas à prendre des initiatives que vous regretteriez… " . Daniel, un des invités qui est spécialiste en électronique, est convaincu qu’il s’agit d’un canular sophistiqué et il entreprend de démonter entièrement la chaîne hi-fi à la recherche d’un récepteur, mais il ne trouve rien. En revanche, il constate avec surprise que la platine disque fonctionne même lorsqu’elle est débranchée.
Une autre nuit vers 2h du matin, Jim se réveille brusquement et constate qu’il est paralysé. Il voit dans sa chambre une drôle de créature d’environ 2,10 m de haut dont la tête est recouverte d’un casque de cosmonaute. Cet être semble parfaitement réel et Jim n’a pas le sentiment d’halluciner. Pourtant l’humanoïde s’évanouit soudain, " un peu comme on éteint une lumière " ce qui suggère une hallucination. Au total, Jim aura été paralysé sept fois durant toute cette affaire.
Peu de temps après, le harcèlement s’intensifie encore et les habitants du ranch commencent sérieusement à envisager d’aller vivre ailleurs. C’est ce qu’ils se résoudront à faire en 1979 après avoir vendu leur propriété à des gens qui ne signaleront par la suite aucune anomalie, peut-être parce que l’US Air Force aura enfin acquis ce ranch par leur intermédiaire. Et c’est donc ici que cette histoire prend fin.
On pourrait objecter que tous les phénomènes d’origine électromagnétique observés dans cette affaire ont été provoqués accidentellement par les puissants radars de la base militaire proche qui assure une surveillance active de l’espace aérien. Mais l’examen détaillé des faits montre que certaines influences électromagnétiques ne sont pas accidentelles mais opportunes, et que des phénomènes bien réels et non hallucinatoires sont aussi observés simultanément par plusieurs témoins, tandis que certaines traces physiques subsistent au sol.
Les conséquences psychologiques de ces événements furent telles que Barbara dut finalement consulter un psychiatre régulièrement tout en étant parfaitement consciente que celui-ci ne croyait pas un mot de ces histoires. Elle perdit quinze kilos en quatre ans et se mit à fumer jusqu’à trois paquets de cigarettes par jour alors qu’elle n’avait jamais fumé auparavant. Quant aux deux fondateurs de l’APRO (Aerial Phenomena Research Organization) qui avaient publié cette affaire, ils moururent quelques années plus tard ce qui mit un terme définitif à l’enquête qu’ils avaient promis d’approfondir.
F I N .
Bigfoot, cas exceptionnel, 1975. USA.
PROLOGUE
Alors que certains de nos lecteurs seront très au fait du phénomène OVNI, d’autres risquent de le découvrir ici pour la première fois. Nous avons donc choisi d’introduire cet ouvrage par la présentation d’un cas exceptionnel qui contient presque tous les aspects du phénomène et qui peut faire office de " cas d’école ". Ce cas est relaté par Jean Sider dans son ouvrage " Contacts supra-terrestres, Leurres et manipulations, Tome I " et il intéressera aussi bien les néophytes que les experts car nous allons tenter de le présenter sous un jour nouveau.
Habituellement, ce type de cas dont le contenu est rocambolesque fait immédiatement fuir les scientifiques qui se convainquent rapidement de la mythomanie des témoins, tandis que les esprits moins critiques ne peuvent que conclure à l’existence des extraterrestres tant les phénomènes rapportés semblent inexplicables en d’autres termes.
Nous suggérerons cependant une autre alternative dans l’interprétation des faits : celle d’une manipulation psychologique des témoins par une agence militaire. Dans un premier temps cette interprétation risque de paraître tout aussi improbable au lecteur, mais le contenu de cet ouvrage étayera ultérieurement point par point chacun des aspects de cette manipulation qui ne seront qu’évoqués ci-dessous. Il s’agit ici d’introduire le phénomène OVNI par un exemple qui en contient divers aspects afin d’en rendre par la suite l’analyse détaillée moins abstraite pour le lecteur.
Les enquêteurs sur cette affaire sont le Dr John Deer, Ph. D., qui était à l’époque sismologue au US Geological Survey de Denver (Colorado) et le Dr Leo Sprinkle, Ph. D., sociologue qui travaillait à l’université de Laramie (Wyoming). Les témoins quant à eux seront désignés sous des pseudonymes. Les deux principaux sont Barbara, la femme de John qui est directeur la nuit dans une entreprise importante du Colorado, et Jim, un collègue de travail de John et ancien officier de sécurité de l’US Air Force. Les enquêteurs ont estimé que tous les témoins impliqués étaient de bonne foi et équilibrés.
L’histoire débute en 1975 dans un ranch situé dans le comté d’Elbert au Colorado, dans un secteur des montagnes rocheuses. Jim, John et Barbara ont acheté en commun une ferme délabrée abandonnée depuis plusieurs années dans un joli site de prairies et de bois et ils l’ont restaurée en l’espace de trois mois. Lorsque des phénomènes étranges ont commencé à se produire, ils ont d’abord envisagé une mystification faite par des plaisantins puis leurs soupçons se sont portés vers les militaires, à juste titre comme nous le verrons tout au long de cet ouvrage. Mais, comme à l’accoutumé pourrait-on dire, ils ont fini par se rallier à l’hypothèse extraterrestre car les phénomènes observés dépassaient largement le cadre de leur compréhension rationnelle et les poussaient tout naturellement dans ce sens. De plus en plus traumatisés, ils ont fini par quitter les lieux, ce qui était sans doute le but poursuivi par les manipulateurs car il faut préciser tout de suite que ce ranch dominait une zone stratégique de l’US Air Force parfaitement visible depuis cette hauteur.
Voici donc la description de ces phénomènes étranges :
Les témoins entendent régulièrement des bourdonnements insolites, d’autant plus intenses que le vent souffle fort, et ils ont observé plusieurs fois des ovnis émettant un bruit similaire. Il est même arrivé que la manifestation de ce bruit soit telle que les témoins ne puissent plus s’entendre parler entre eux. Le bourdonnement ne cesse pas même après avoir coupé l’alimentation électrique sur tout le domaine.
Alors qu’ils regardent la télévision un soir, Jim se sent soudain paralysé et Barbara est victime d’une tachycardie ( ou ) tandis que Steve est paniqué. Peu après, Barbara essaye de raconter cet incident à John mais à chaque tentative, elle se met à bredouiller et à bafouiller, puis son élocution redevient normale.
Alors que le fils de John et des amis étudiants font une randonnée dans les bois des environs, ils découvrent une des vaches du troupeau mutilée de façon chirurgicale à moins de 200 m du ranch et ont l’impression d’être suivis en rentrant à la maison où ils arrivent traumatisés. En retournant sur leurs pas avec Jim, ils découvrent dans la neige d’énormes traces (45 cm) de pieds de " bigfoot " qui suivent les leurs jusqu’à l’intérieur de la grange. Bigfoot est cet être folklorique américain velu et simiesque équivalent au Yeti himalayen. Il est si connu aux Etats-Unis qu’on doit pouvoir trouver dans les boutiques de jouets des panoplies complètes comprenant des pieds en plastique permettant de laisser de fausses empreintes. Quelque temps plus tard, Jim en compagnie d’autres amis découvre sur son domaine une deuxième bête mutilée dont le propriétaire ne sera jamais identifié. Cette bête aurait dû franchir deux barrières pour arriver là où elle fut trouvée. Jim évoque à cette occasion le grand nombre d’hélicoptères qui évoluent dans le secteur et dont certains atterrissent au milieu de leurs champs sans raison apparente. Il a cru au début que ces hélicoptères étaient responsables des mutilations mais s’est mis à douter plus tard de cette hypothèse, supposant que des témoins auraient forcément observé les mutilateurs à l’œuvre.
Le policier qui accepte de le rencontrer lui indique qu’il n’enquête que pour un cas sur quatre tellement les mutilations de bétail sont fréquentes dans la région. On verra plus loin que ce phénomène touche en fait tous les États-Unis depuis la fin des années 60 et qu’il est attribué soit à l’armée soit aux extraterrestres, les fermiers étant généralement plus favorables à l’hypothèse militaire. C’est pourquoi, lorsque le policier suggère une origine extraterrestre à ces mutilations, Jim lui rétorque que s’il n’a rien de mieux à proposer comme explication, il vaudrait mieux qu’il s’abstienne. Au total, le ranch perdra six têtes de bétail en deux ans, toutes mutilées. Le montant de la prime offerte par les fermiers pour la capture des mutilateurs atteint déjà 500 000 dollars à cette époque.
Jim téléphone à la base militaire voisine pour demander pourquoi des hélicoptères atterrissent parfois dans les prairies du ranch. L’officier de surveillance radar lui répond qu’il n’a rien observé d’anormal sur ses écrans (!) puis le colonel lui recommande d’oublier cette histoire. Une autre fois, Jim téléphone pour se plaindre que plusieurs avions militaires viennent de survoler son domaine à très basse altitude. L’officier lui demande alors ce qu’il pense des mutilations de bétail, comme pour indiquer que cela est lié. Jim lui répond qu’elles sont probablement dues aux ovnis, plutôt qu’au gouvernement ou aux sectes sataniques. Apparemment satisfait de cette réponse, l’officier en veine de confidences en oublie le secret défense et lui confie que la base a aussi beaucoup de problèmes avec les ovnis et que le personnel a reçu des consignes strictes de sécurité à ce sujet. Poursuivant ce dialogue surréaliste, l’officier demande : " Avez-vous eu à vous plaindre des bigfoots ? ". Jim répond qu’il en a vu, et l’officier de surenchérir que le personnel a aussi reçu des consignes concernant les bigfoots ! De deux choses l’une : ou bien la base a réellement des problèmes avec les extraterrestres et il est inconcevable qu’un officier en parle à un civil au téléphone, ou bien, et c’est fort probable, notre officier ne fait que participer à une manœuvre d’intoxication.
Un soir où trois employés du ranch sont dehors, ils sont attirés par un bruit puis se retrouvent poursuivis par un bigfoot qui traverse une clôture de fils de fer barbelés sur laquelle Jim retrouvera plus tard une touffe de poils. Ce scénario peu imaginatif s’est répété plusieurs fois aux Etats-Unis sans que l’origine des poils examinés en laboratoire ait jamais pu être déterminée. Le bigfoot laisse ce soir-là des traces de pieds arrivant jusqu’au ranch et Jim a photographié ces traces.
Les témoins éprouvent une sensation de harcèlement ainsi que des sentiments de dépression et d’angoisse et les heurts entre eux deviennent fréquents. Jim soupçonne qu’un agent immobilier souhaitant racheter le ranch à bas prix cherche à les effrayer. Mais un soir où le bourdonnement se fait entendre, il observe un disque lumineux traversant la propriété à faible allure. Deux amis lui racontent alors que deux de leur proches circulant en voiture ont été poursuivis par un ovni sur la route qui passe derrière le domaine du ranch. Parvenus à leur domicile, ils se sont réfugiés chez eux tandis que tous les habitants du lieu ont pu observer le disque resté en sustentation durant près de trois quarts d’heure au-dessus de leur voiture. Jim qui commence à envisager sérieusement l’hypothèse extraterrestre décide alors de s’excuser auprès du policier qu’il avait rabroué et tous deux deviennent bientôt bons amis. Une autre fois, Barbara et deux passagers de sa voiture observeront tôt le matin un énorme ovni en forme de cône.
Les habitants du ranch entendent aussi des claquements secs comme une porte de voiture que l’on ferme brutalement, ou des coups frappés sur les murs de la maison. Un soir, Jim se précipite et aperçoit un bigfoot qui s’enfuit. Un autre soir, très énervé par les coups répétés, Jim se rue dehors avec son fusil et tire sur le bigfoot s’enfuyant. Jim est bon tireur et la créature est touchée mais ne semble pourtant pas trop incommodée. Elle porte sans doute un gilet pare-balles ! Ultérieurement les habitants du ranch entendent une plainte rauque se mêlant à une sorte de bip-bip : c’est bien sûr le cri du bigfoot blessé. On le voit, la mise en scène continue à être simpliste.
Un soir où il rentre de la ville, Jim découvre les trois enfants terrés dans une des chambres et épouvantés depuis que les coups ont redoublé d’intensité dans la journée. Pris de colère, il sort pour menacer violemment les intrus et hurle qu’il ne cédera jamais à leurs pressions. Une fois calmé, il sort à nouveau de la maison pour travailler et il entend une voix " en stéréophonie " lui annoncer " Dr Jim, nous acceptons ! ". Jim est alors bouleversé, ce qui évoque le syndrome de Stockholm qui est tel qu’une victime en vient à aimer ses bourreaux car ce sont les seuls qui soient capables de diminuer sa souffrance et qui peuvent de ce fait recevoir sa reconnaissance.
Un autre soir, Barbara et Jim découvrent que les organes de transmission de leurs deux voitures ne fonctionnent plus alors que les véhicules sont toujours parfaitement entretenus. Jim soupçonne à nouveau un agent immobilier cherchant à les chasser. Les organes de transmission et les engrenages devront être entièrement changés.
Jim a accepté de prêter un terrain comme piste d’atterrissage à deux pilotes d’avion. Trois semaines plus tard, les événements prennent une tournure plus dramatique : malgré un temps superbe, l’avion d’un des pilote s’écrase près du ranch avec deux passagers à bord. Nul doute que les militaires de la base située en contrebas devait voir d’un mauvais œil le survol de leur territoire. Mais pour faire bonne mesure et montrer que l’armée est innocente de ce crime, on rapporte que deux appareils de la Garde Nationale de l’Air se seraient également écrasés à proximité alors qu’ils poursuivaient un ovni, ce qui conduit immédiatement à penser que les militaires seraient eux aussi les victimes de ces phénomènes et non pas leurs instigateurs. Sauf qu’il ne s’agit pour ces deux avions militaires que d’une rumeur initiée fort à propos. Le lendemain de ce double crash supposé, deux escadrons de chasseurs-intercepteurs, soit 26 avions, survolent le ranch et tournent dans le secteur durant un temps assez long comme s’ils cherchaient quelque chose. On rapporte aussi que des gens qui enquêtaient de façon approfondie sur les mutilations de bétail ont disparu : autre rumeur pour dissuader les curieux ou élimination physique des gêneurs ? L’enquête ne le dit pas.
Une nuit, alors que plusieurs amis sont restés dormir, neuf disques atterrissent ostensiblement en face de la maison. Barbara observe depuis sa fenêtre Jim qui s’avance vers les engins lorsque quelque chose lui brûle soudain le front et la fait tomber à la renverse sur le divan. Harry qui était à ses côtés appelle aussitôt et Jim revient en courant tandis que les disques disparaissent. Durant cet incident, David s’est retrouvé temporairement paralysé. Une fois rétabli, il sort avec Jim et ils entendent un son suraigu qui durera toute la nuit. David sera ensuite malade pendant trois jours.
Les habitants du ranch ont découvert au sommet d’une colline une parcelle de terrain brûlée de plus de 10 m de diamètre ou rien ne poussera pendant un an. Jim et le fils aîné de John montent un soir en voiture jusqu’à la trace et leur véhicule semble éclairé à leur arrivée par un phare situé dans un bois. Ils se dirigent à pied vers cette lumière et trouvent en chemin une sorte de boîte éclairée de l’intérieur qui émet un bourdonnement. Jim s’avance seul puis arrivé à un mètre de la boîte, il se retourne brièvement pour parler au fils de John tandis que " l’ objet " en profite pour se volatiliser. Jim dit alors à l’adolescent de rentrer à la maison tandis que lui-même continue à avancer en direction des arbres. Sa progression devient de plus en plus difficile alors que la paralysie le gagne et il s’arrête à proximité de la lumière qui se trouve dans les feuillages. Il aperçoit alors en contrebas à une quinzaine de mètres un disque légèrement éclairé et deux humanoïdes se tenant à proximité. Ceux-ci sont vêtus d’une combinaison moulante et ressemblent à des humains maquillés dont les yeux seraient plus grands. Ils s’expriment dans un anglais parfait avec les expressions et l’accent de la région. Ils demandent à Jim de ne pas s’approcher des " boîtes noires " qui peuvent être très dangereuses et ils en font aussitôt la démonstration : un bigfoot qui était tapi dans l’ombre se dirige sur leur ordre vers une de ces boîtes et s’écroule dès qu’il arrive à proximité. " Comme vous avez pu le constater, cette boîte peut être très dangereuse " commente un des " extraterrestres " pour le cas où Jim n’aurait pas bien compris. On le voit, le scénario est toujours de qualité assez médiocre. Jim s’en retourne ensuite au ranch en constatant : " franchement, ils ne m’ont pas fait une forte impression ". Cependant, il est maintenant convaincu que les bigfoots sont bien sous contrôle des extraterrestres. Au total une vingtaine de personnes auront pu apercevoir un bigfoot à proximité du ranch, dont une fois l’un d’eux qui a imité Barbara se baissant et plaçant sa main au-dessus des yeux pour mieux l’observer.
Autre manifestation étrange, une après midi où Jim est accueilli par son chien qui court vers lui, celui-ci se met soudain à aboyer furieusement contre lui comme s’il avait perçu une odeur inhabituelle ( vers le chien). Une autre fois, un ami militaire qui termine son footing du matin se sent contraint de rebrousser chemin plusieurs fois alors qu’il tente de rentrer au ranch. Il explique à Jim qui a assisté à son étrange manège que chaque fois qu’il se rapprochait de la maison quelque chose s’emparait de son esprit et l’obligeait à revenir sur ses pas.
Une nuit, Jim se réveille brusquement et observe par la fenêtre un être vêtu d’une combinaison moulante. Il va trouver dans sa chambre Barbara qui est dans un état second et très agitée. La porte d’entrée s’ouvre ensuite brusquement et lorsque Jim va pour la refermer, une voix intérieure lui déclare " Nous n’avons pas besoin d’ouvrir votre porte pour entrer dans votre maison ! ". Confiant ce qu’il vient d’entendre à Barbara, celle-ci le regarde comme s’il était devenu fou !
Un week-end où plusieurs amis ont été invités, le courant saute vers 2h du matin alors que la maisonnée joue à un jeu de société. Tous entendent alors une voix semblant provenir des haut-parleurs de la chaîne hi-fi qui leur dit en substance " Attention, nous vous permettons de rester. Nous ne vous avons pas réellement beaucoup causé de désagréments (sic). Ne nous obligez pas à prendre des initiatives que vous regretteriez… " . Daniel, un des invités qui est spécialiste en électronique, est convaincu qu’il s’agit d’un canular sophistiqué et il entreprend de démonter entièrement la chaîne hi-fi à la recherche d’un récepteur, mais il ne trouve rien. En revanche, il constate avec surprise que la platine disque fonctionne même lorsqu’elle est débranchée.
Une autre nuit vers 2h du matin, Jim se réveille brusquement et constate qu’il est paralysé. Il voit dans sa chambre une drôle de créature d’environ 2,10 m de haut dont la tête est recouverte d’un casque de cosmonaute. Cet être semble parfaitement réel et Jim n’a pas le sentiment d’halluciner. Pourtant l’humanoïde s’évanouit soudain, " un peu comme on éteint une lumière " ce qui suggère une hallucination. Au total, Jim aura été paralysé sept fois durant toute cette affaire.
Peu de temps après, le harcèlement s’intensifie encore et les habitants du ranch commencent sérieusement à envisager d’aller vivre ailleurs. C’est ce qu’ils se résoudront à faire en 1979 après avoir vendu leur propriété à des gens qui ne signaleront par la suite aucune anomalie, peut-être parce que l’US Air Force aura enfin acquis ce ranch par leur intermédiaire. Et c’est donc ici que cette histoire prend fin.
On pourrait objecter que tous les phénomènes d’origine électromagnétique observés dans cette affaire ont été provoqués accidentellement par les puissants radars de la base militaire proche qui assure une surveillance active de l’espace aérien. Mais l’examen détaillé des faits montre que certaines influences électromagnétiques ne sont pas accidentelles mais opportunes, et que des phénomènes bien réels et non hallucinatoires sont aussi observés simultanément par plusieurs témoins, tandis que certaines traces physiques subsistent au sol.
Les conséquences psychologiques de ces événements furent telles que Barbara dut finalement consulter un psychiatre régulièrement tout en étant parfaitement consciente que celui-ci ne croyait pas un mot de ces histoires. Elle perdit quinze kilos en quatre ans et se mit à fumer jusqu’à trois paquets de cigarettes par jour alors qu’elle n’avait jamais fumé auparavant. Quant aux deux fondateurs de l’APRO (Aerial Phenomena Research Organization) qui avaient publié cette affaire, ils moururent quelques années plus tard ce qui mit un terme définitif à l’enquête qu’ils avaient promis d’approfondir.
F I N .