Post by Andrei Tchentchik on May 8, 2020 12:46:00 GMT 2
(#A.094).- Une quantité record de microplastiques au fond de l’océan 03/05/2020.
Une quantité record de microplastiques enregistrée au fond de l’océan.
Par : Brice Louvet, rédacteur sciences
3 mai 2020.
Crédits : iStock
Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié la plus grande concentration de microplastiques enregistrée sous le lit océanique.
Si l’on entend souvent parler de ces grandes plaques de plastique qui tapissent à divers endroits la surface des océans, le fait est que ces matériaux représentent moins de 1% de nos déchets. La grande question est : où se trouvent les 99% restants ? Une récente étude nous apprenait il y a quelques semaines qu’une grande partie d’entre eux (près de 90%) s’échouent dans la zone littorale, à moins de 8 km des côtes. Mais là encore, si l’on en croit ces chiffres, il manque des déchets.
Si certains pourraient être ingérés par les animaux marins ou dégradés par les micro-organismes, des campagnes d’explorations ont par le passé déjà suggéré que les fonds marins pourraient eux aussi accumuler des déchets plastique, au grès des courants agissants comme des “tapis roulants”. Une récente étude publiée dans la revue Science le confirme.
1,9 million de morceaux de plastique
Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs des universités britanniques de Manchester et de Durham, ont prélevé un mètre carré de sédiments dans le lit de la mer Tyrrhénienne en Méditerranée, près de la côte ouest de l’Italie. De retour en laboratoire, ils ont ensuite séparé les minuscules particules de plastique des sédiments.
Les chercheurs expliquent avoir finalement totalisé plus de 1,9 million de morceaux de plastique. C’est la plus forte concentration de microplastiques jamais enregistrée sur le fond marin. Une analyse par spectroscopie infrarouge a également permis de déterminer que la plupart étaient des fibres dérivées de textiles et de vêtements, connus pour “glisser” à travers les filtres dans les usines de traitement des eaux usées.
“C’est malheureux, mais le plastique est devenu un nouveau type de particules de sédiments, désormais distribué à travers le fond marin avec du sable, de la boue et des nutriments”, a déploré Florian Pohl, qui co-signe ces recherches.
Les microplastiques se déversent dans l’océan par les rivières transportant les eaux usées. Des avalanches de sédiments (courants de turbidité) les repoussent alors vers le fond marin. D’autres microplastiques rejetés depuis la surface de l’océan peuvent également être captés puis transportés par les courants de fond. Crédits : Dr Ian Kane
Les chercheurs conviennent que cette étude ne se concentre que sur une zone précise de la Méditerranée, où les courants créent des gyres circulaires (ou vortex) capables d’expliquer pourquoi les microplastiques y sont si concentrés.
Dans d’autres endroits moins “confinés”, comme dans les océans Atlantique et Pacifique, les courants du fond marin pourraient davantage disperser les déchets plutôt que de les accumuler sur des “points chauds”. Des recherches supplémentaires seront donc nécessaires pour véritablement appréhender les comportements du plastique dans d’autres parties du monde.
F I N .
Une quantité record de microplastiques enregistrée au fond de l’océan.
Par : Brice Louvet, rédacteur sciences
3 mai 2020.
Crédits : iStock
Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié la plus grande concentration de microplastiques enregistrée sous le lit océanique.
Si l’on entend souvent parler de ces grandes plaques de plastique qui tapissent à divers endroits la surface des océans, le fait est que ces matériaux représentent moins de 1% de nos déchets. La grande question est : où se trouvent les 99% restants ? Une récente étude nous apprenait il y a quelques semaines qu’une grande partie d’entre eux (près de 90%) s’échouent dans la zone littorale, à moins de 8 km des côtes. Mais là encore, si l’on en croit ces chiffres, il manque des déchets.
Si certains pourraient être ingérés par les animaux marins ou dégradés par les micro-organismes, des campagnes d’explorations ont par le passé déjà suggéré que les fonds marins pourraient eux aussi accumuler des déchets plastique, au grès des courants agissants comme des “tapis roulants”. Une récente étude publiée dans la revue Science le confirme.
1,9 million de morceaux de plastique
Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs des universités britanniques de Manchester et de Durham, ont prélevé un mètre carré de sédiments dans le lit de la mer Tyrrhénienne en Méditerranée, près de la côte ouest de l’Italie. De retour en laboratoire, ils ont ensuite séparé les minuscules particules de plastique des sédiments.
Les chercheurs expliquent avoir finalement totalisé plus de 1,9 million de morceaux de plastique. C’est la plus forte concentration de microplastiques jamais enregistrée sur le fond marin. Une analyse par spectroscopie infrarouge a également permis de déterminer que la plupart étaient des fibres dérivées de textiles et de vêtements, connus pour “glisser” à travers les filtres dans les usines de traitement des eaux usées.
“C’est malheureux, mais le plastique est devenu un nouveau type de particules de sédiments, désormais distribué à travers le fond marin avec du sable, de la boue et des nutriments”, a déploré Florian Pohl, qui co-signe ces recherches.
Les microplastiques se déversent dans l’océan par les rivières transportant les eaux usées. Des avalanches de sédiments (courants de turbidité) les repoussent alors vers le fond marin. D’autres microplastiques rejetés depuis la surface de l’océan peuvent également être captés puis transportés par les courants de fond. Crédits : Dr Ian Kane
Les chercheurs conviennent que cette étude ne se concentre que sur une zone précise de la Méditerranée, où les courants créent des gyres circulaires (ou vortex) capables d’expliquer pourquoi les microplastiques y sont si concentrés.
Dans d’autres endroits moins “confinés”, comme dans les océans Atlantique et Pacifique, les courants du fond marin pourraient davantage disperser les déchets plutôt que de les accumuler sur des “points chauds”. Des recherches supplémentaires seront donc nécessaires pour véritablement appréhender les comportements du plastique dans d’autres parties du monde.
F I N .