Post by Andrei Tchentchik on Aug 19, 2020 15:44:05 GMT 2
(#477).- Parker Solar Probe, la sonde de la Nasa qui frôlera le Soleil, part demain.
Parker Solar Probe, la sonde de la Nasa qui veut frôler le Soleil, décolle demain.
Article de Rémy Decourt
Publié le 10 août 2018
Archives
Après plusieurs décennies d'attente, faute de technologies suffisamment matures pour s'approcher aussi près que possible du Soleil, une sonde va enfin décoller pour « toucher » le Soleil. Cette sonde de la Nasa, baptisée Parker Solar Probe, sera lancée samedi 11 août. Elle embarque notamment un instrument mis au point par des chercheurs du CNRS, de l'université d'Orléans et du Cnes, dont le responsable nous a détaillé les objectifs de la mission. En tout, cinq laboratoires français sont impliqués dans cette mission visant à mieux comprendre le Soleil.
C'est une mission inédite qui s'apprête à décoller à destination du Soleil. Certes, ce n'est pas la première fois qu'un satellite est lancé pour étudier notre étoile, mais c'est la première fois qu'une sonde va atteindre la couronne solaire, un des derniers endroits du Système solaire ou aucune sonde ne s'est aventurée auparavant.
Cette idée d'envoyer une mission au plus près de la couronne solaire date de plusieurs décennies. Mais, la Nasa a dû patienter car elle n'avait pas la technologie capable de protéger un engin spatial et ses instruments de la chaleur du Soleil. Les récents progrès de la science des matériaux lui ont permis de fabriquer un bouclier thermique, non seulement pour résister à la chaleur extrême du soleil, mais aussi pour rester au froid à l'arrière.
Demain donc, la sonde Parker Solar Probe sera lancée depuis la base aérienne de Cap Canaveral en Floride, à bord d'un lanceur Delta IV Heavy, le plus puissant lanceur américain en service. Elle s'envolera vers le Soleil avec une quantité d'énergie 55 fois supérieure à celle nécessaire pour atteindre Mars !
La sonde Parker Solar Probe installée dans la coiffe de son lanceur. © Nasa, Leif Heimbold
Le satellite le plus rapide jamais construit
Le Soleil sera atteint en novembre, seulement trois mois après son lancement. Pour l'atteindre aussi rapidement, la sonde battra le record de vitesse par rapport au Soleil et atteindra les 700.000 kilomètres par heure. À cette vitesse, par rapport à la Terre, Parker Solar Probe relierait Paris à Sydney en moins de deux minutes ! Le précédent record de vitesse par rapport au Soleil a été établi en 1976 par la mission Helios B avec une vitesse de 252.782 km/h.
Elle ne va évidemment pas stationner en permanence au plus près du Soleil tout au long de sa mission. La sonde effectuera vingt-cinq passages à proximité du Soleil, entrecoupés de passages près de l'orbite terrestre au cours desquels les données récoltées pourront être envoyées aux scientifiques. Ses trois derniers passages l'amenant au plus proche du Soleil, à environ seulement six millions de kilomètres de la surface solaire. Une distance à comparer au diamètre moyen du Soleil de 1.392.000 kilomètres, 109 fois plus grand que celui de la Terre.
Elle a pour objectif de tenter de résoudre l'un des plus grands mystères de la physique contemporaine : comment la température de son atmosphère peut-elle dépasser le million de degrés alors que celle de sa surface atteint seulement 6.000 °C ? Ses mesures permettront également d'étudier d'autres phénomènes, tels que la genèse des vents solaires.
Une mission américaine à forte contribution française
Cette mission de la Nasa profite de l'expertise de cinq laboratoires français, tels que le Laboratoire de physique et chimie de l'environnement et de l'espace (LPC2E ; CNRS/Cnes/université d'Orléans) qui a développé un instrument embarqué à bord de Parker Solar Probe : son magnétomètre à induction mesurera les variations du champ magnétique dans la couronne solaire. Ces mesures seront donc cruciales pour comprendre comment elle peut être chauffée à des températures dépassant le million de degrés.
En outre, les équipes du Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Observatoire de Paris-PSL/CNRS/Université Paris Diderot/Sorbonne Université) et du Laboratoire de physique des plasmas (CNRS/Observatoire de Paris-PSL/École polytechnique/Université Paris-Sud/Sorbonne Université) ont participé à la mise au point d'un récepteur radio et de deux spectromètres, fabriqués aux États-Unis. Quant à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Cnes/Université Toulouse III-Paul Sabatier), il sera impliqué dans l'exploitation des images de la caméra embarquée par la sonde. Enfin, le four solaire du laboratoire Procédés, matériaux et énergie solaire du CNRS a permis d'éprouver les matériaux et capteurs de Parker Solar Probe dans des conditions proches de celles auxquelles ils seront confrontés autour du Soleil.
F I N .
Parker Solar Probe, la sonde de la Nasa qui veut frôler le Soleil, décolle demain.
Article de Rémy Decourt
Publié le 10 août 2018
Archives
Après plusieurs décennies d'attente, faute de technologies suffisamment matures pour s'approcher aussi près que possible du Soleil, une sonde va enfin décoller pour « toucher » le Soleil. Cette sonde de la Nasa, baptisée Parker Solar Probe, sera lancée samedi 11 août. Elle embarque notamment un instrument mis au point par des chercheurs du CNRS, de l'université d'Orléans et du Cnes, dont le responsable nous a détaillé les objectifs de la mission. En tout, cinq laboratoires français sont impliqués dans cette mission visant à mieux comprendre le Soleil.
C'est une mission inédite qui s'apprête à décoller à destination du Soleil. Certes, ce n'est pas la première fois qu'un satellite est lancé pour étudier notre étoile, mais c'est la première fois qu'une sonde va atteindre la couronne solaire, un des derniers endroits du Système solaire ou aucune sonde ne s'est aventurée auparavant.
Cette idée d'envoyer une mission au plus près de la couronne solaire date de plusieurs décennies. Mais, la Nasa a dû patienter car elle n'avait pas la technologie capable de protéger un engin spatial et ses instruments de la chaleur du Soleil. Les récents progrès de la science des matériaux lui ont permis de fabriquer un bouclier thermique, non seulement pour résister à la chaleur extrême du soleil, mais aussi pour rester au froid à l'arrière.
Demain donc, la sonde Parker Solar Probe sera lancée depuis la base aérienne de Cap Canaveral en Floride, à bord d'un lanceur Delta IV Heavy, le plus puissant lanceur américain en service. Elle s'envolera vers le Soleil avec une quantité d'énergie 55 fois supérieure à celle nécessaire pour atteindre Mars !
La sonde Parker Solar Probe installée dans la coiffe de son lanceur. © Nasa, Leif Heimbold
Le satellite le plus rapide jamais construit
Le Soleil sera atteint en novembre, seulement trois mois après son lancement. Pour l'atteindre aussi rapidement, la sonde battra le record de vitesse par rapport au Soleil et atteindra les 700.000 kilomètres par heure. À cette vitesse, par rapport à la Terre, Parker Solar Probe relierait Paris à Sydney en moins de deux minutes ! Le précédent record de vitesse par rapport au Soleil a été établi en 1976 par la mission Helios B avec une vitesse de 252.782 km/h.
Elle ne va évidemment pas stationner en permanence au plus près du Soleil tout au long de sa mission. La sonde effectuera vingt-cinq passages à proximité du Soleil, entrecoupés de passages près de l'orbite terrestre au cours desquels les données récoltées pourront être envoyées aux scientifiques. Ses trois derniers passages l'amenant au plus proche du Soleil, à environ seulement six millions de kilomètres de la surface solaire. Une distance à comparer au diamètre moyen du Soleil de 1.392.000 kilomètres, 109 fois plus grand que celui de la Terre.
Elle a pour objectif de tenter de résoudre l'un des plus grands mystères de la physique contemporaine : comment la température de son atmosphère peut-elle dépasser le million de degrés alors que celle de sa surface atteint seulement 6.000 °C ? Ses mesures permettront également d'étudier d'autres phénomènes, tels que la genèse des vents solaires.
Une mission américaine à forte contribution française
Cette mission de la Nasa profite de l'expertise de cinq laboratoires français, tels que le Laboratoire de physique et chimie de l'environnement et de l'espace (LPC2E ; CNRS/Cnes/université d'Orléans) qui a développé un instrument embarqué à bord de Parker Solar Probe : son magnétomètre à induction mesurera les variations du champ magnétique dans la couronne solaire. Ces mesures seront donc cruciales pour comprendre comment elle peut être chauffée à des températures dépassant le million de degrés.
En outre, les équipes du Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Observatoire de Paris-PSL/CNRS/Université Paris Diderot/Sorbonne Université) et du Laboratoire de physique des plasmas (CNRS/Observatoire de Paris-PSL/École polytechnique/Université Paris-Sud/Sorbonne Université) ont participé à la mise au point d'un récepteur radio et de deux spectromètres, fabriqués aux États-Unis. Quant à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Cnes/Université Toulouse III-Paul Sabatier), il sera impliqué dans l'exploitation des images de la caméra embarquée par la sonde. Enfin, le four solaire du laboratoire Procédés, matériaux et énergie solaire du CNRS a permis d'éprouver les matériaux et capteurs de Parker Solar Probe dans des conditions proches de celles auxquelles ils seront confrontés autour du Soleil.
F I N .