Post by Andrei Tchentchik on Aug 19, 2020 15:44:58 GMT 2
(#478).- Parker Solar Probe, première lumière pour la sonde qui va frôler le Soleil.
Parker Solar Probe, première lumière pour la sonde qui va frôler le Soleil.
Article de Xavier Demeersman
Publié le 25/09/2018
Archives
Moins d'un mois après son lancement, Parker Solar Probe a acquis ses premières données, dont des images avec sa belle suite d'instruments. La sonde spatiale chargée de percer les mystères du Soleil poursuit sa route vers notre étoile, via Vénus.
En route vers le Soleil -- ou plutôt, tout de même, sa banlieue, à 24 millions de kilomètres, dans un premier temps, en novembre --, Parker Solar Probe vient d'ouvrir les yeux. Tous ses sens, si l'on peut dire, ont été mis en éveil par ses opérateurs afin, d'abord, de vérifier que tout fonctionne, et bien sûr de les étalonner. L'approche sera progressive. À la fin de sa mission, la sonde terminera son travail à seulement 6,1 millions de kilomètres du centre de l'astre solaire.
Toute l'équipe est soulagée. « Tous les instruments ont retourné des données, qui serviront à l'étalonnage mais aussi à donner des aperçus de ce que nous attendons d'eux près du Soleil afin de résoudre les mystères de l'atmosphère solaire, la couronne solaire » s'est réjoui l'un des chercheurs de la mission, Nour Raouafi, du JHUAPL.
Ces deux images ont été acquises par Wispr. La partie gauche par le télescope externe et la partie droite, le télescope interne. © Nasa, University of Michigan, Parker Solar Probe
Les premières mesures de Solar Probe
Ainsi le double télescope Wispr (Wide-field Imager for Solar Probe), situé derrière le bouclier thermique qui protège la sonde et ses instruments) des brûlures du Soleil, a obtenu sa première lumière début septembre. La porte qui le protégeait lors du décollage s'est bien ouverte et le pointage s'est déroulé comme prévu.
Sur cette première image (image en Une) réunissant les clichés des caméras internes et externes de Wispr, on distingue sans difficulté la bande argentée de la Voie lactée. Et à la jonction des deux images, on reconnaît Antarès, l'étoile la plus brillante du Scorpion. Quant au gros point lumineux sur l'image de droite, il s'agit de notre Jupiter. Le Soleil, lui, est hors champ. Les observations, très attendues, de la couronne solaire viendront dans quelques semaines.
Les autres ensembles d'instruments, ISʘIS (Integrated Science Investigation of the Sun), Fields et Sweap (Solar Wind Electrons Alphas and Protons) ont effectué leurs premières mesures de champs magnétique et électrique, de particules de hautes énergies, du vent solaire, etc., avec succès. Cela promet donc de belles moissons d'informations sur l'étoile autour de laquelle nous vivons.
Parker Solar Probe : tout ce qu'il faut savoir sur la sonde partie frôler le Soleil
Article de Jean-Luc Goudet
Publié le 19 août 2018
Archives
La sonde Parker Solar Probe est en route vers le Soleil après un lancement réussi. Elle va s'approcher de notre étoile pour en étudier la « couronne », atmosphère mal connue d'où s'échappe le vent solaire découvert par... Eugene Parker, qui a assisté au départ. Retrouvez ici nos articles consacrés à cette mission de sept ans.
Avec un peu de retard, dimanche 12 août à 3 h 31, heure locale de Floride (9 h 31, heure de Paris), la sonde Parker Solar Probe, de la Nasa, a quitté Cap Canaveral à bord d'un lanceur Delta IV en version « Heavy », avec un premier étage à trois moteurs. Dans deux mois, début octobre, elle atteindra Vénus, pour une première assistance gravitationnelle qui l'enverra sur une orbite elliptique autour du Soleil lui faisant approcher le Soleil début novembre à 24 millions de kilomètres.
Durant les sept années de la mission d'étude de la couronne solaire, il y aura six survols de Vénus et 24 rapprochements de la surface du Soleil. Au plus près (le point appelé périhélie), lors des trois derniers survols, le petit engin de 685 kg sera à 6,1 millions de kilomètres du centre de notre étoile, dont le rayon est d'environ 700.000 kilomètres.
VIDÉO :
NASA's Parker Solar Probe Mission Launches to Touch the Sun
Le 13 août 2018, un lanceur Delta IV en version puissante, reconnaissable aux trois propulseurs RS-68 à ergols liquides (hydrogène et oxygène) constituant le premier étage, emporte la sonde Parker Solar Probe, de seulement 685 kg. © Nasa
Parker Solar Probe, la sonde la plus rapide de tous les temps
Les spécialistes de la mission (voir l'article du JHUAPL) comptent d'ailleurs, plutôt qu'en kilomètres (ou, pire, en miles), en « Rs », donc en nombre de fois le rayon solaire, ou encore en UA (Unités astronomiques), sachant que la Terre est à 1 UA (environ 149 millions de kilomètres). Au périhélie, Parker Solar Probe frôlera le Soleil à 9,86 Rs, soit 0,044 UA. Au plus loin (l'aphélie), la sonde voyagera à 0,75 UA. L'orbite définitive, de 88 jours, ne sera atteinte qu'après le septième survol de Vénus. À chacun d'eux, la planète ralentira la sonde. L'engin passera à ce moment l'aphélie et cette baisse de vitesse raccourcira l'orbite, si bien que le périhélie suivant sera un peu plus rapproché du Soleil.
Le long de ces orbites fortement elliptiques, la vitesse de la sonde variera beaucoup. Parker Solar Probe accélérera quand elle s'approchera du Soleil et ralentira quand elle s'en éloignera. (Comme tout corps en orbite autour d'un autre. Merci à Johannes Kepler et Isaac Newton d'avoir, respectivement, découvert cela et en avoir donné une explication.) D'après la Nasa, la vitesse la plus élevée (par rapport au Soleil) sera de 692.000 km/h, ou 192 km/s, ce qui lui fera pulvériser le record pour un engin spatial, détenu jusqu'à présent, à égalité, par Helios I et II, avec 70,22 km/s. Réalisés conjointement par l'Agence spatiale allemande et la Nasa, elles avaient atteint une vitesse héliocentrique (par rapport au Soleil) de 252.792 km/h, soit 70,22 km/s.
L'astrophysicien Eugene N. Parker, qui a découvert le vent solaire, assiste au lancement de la sonde qui porte son nom. © Nasa
La mission a été rebaptisée du nom de l'astrophysicien Eugene Parker, 89 ans, professeur émérite de l'université de Chicago (voir le communiqué de la Nasa). Il a publié en 1958 la première recherche prédisant l'éjection de matière par le Soleil (et les autres étoiles), avec une vitesse et une intensité suffisante pour affecter les planètes. C'est ce que nous appelons le vent solaire. Il a aussi donné une explication au fait que la couronne solaire est plus chaude que la surface du Soleil, ce que va étudier cette sonde de la Nasa.
« C'est la première fois que la Nasa donne le nom d'une personne vivante à un vaisseau spatial, a relevé Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de l'Agence spatiale pour les missions scientifiques. C'est un testament de l'importance de ses travaux qui ont fondé un nouveau champ de recherche scientifique et aussi inspiré mes recherches et de nombreuses questions importantes que la Nasa continue d'étudier et de mieux comprendre chaque jour. »
Comme Parker Solar Probe, elles étaient parties vers le Soleil et la gravité de notre étoile est donc le principal contributeur de cette vélocité. Sur Terre, il suffit de lâcher une pomme pour que sa vitesse augmente de 36 km/h à chaque seconde. De ce fait, cet exploit n'efface pas l'effort méritoire de New Horizons, petite sonde lancée vers l'extérieur du Système solaire (notons qu'actuellement, après sa visite à Pluton en 2015, elle arrive sur son second objectif, Ultima Thule, dans la ceinture de Kuiper). En 2006, elle avait quitté la banlieue terrestre à 45 km/s : dans ce cas, c'est comme si, sur Terre, on lançait très fort une pomme vers le haut.
Si près du Soleil, la température atteindra 1.400 °C et un bouclier en carbone évitera à la sonde d'être détruite. Retrouvez ci-dessous les articles que nous avons consacrés à cet engin spatial très particulier et à sa mission, remarquable elle aussi.
F I N .
Parker Solar Probe, première lumière pour la sonde qui va frôler le Soleil.
Article de Xavier Demeersman
Publié le 25/09/2018
Archives
Moins d'un mois après son lancement, Parker Solar Probe a acquis ses premières données, dont des images avec sa belle suite d'instruments. La sonde spatiale chargée de percer les mystères du Soleil poursuit sa route vers notre étoile, via Vénus.
En route vers le Soleil -- ou plutôt, tout de même, sa banlieue, à 24 millions de kilomètres, dans un premier temps, en novembre --, Parker Solar Probe vient d'ouvrir les yeux. Tous ses sens, si l'on peut dire, ont été mis en éveil par ses opérateurs afin, d'abord, de vérifier que tout fonctionne, et bien sûr de les étalonner. L'approche sera progressive. À la fin de sa mission, la sonde terminera son travail à seulement 6,1 millions de kilomètres du centre de l'astre solaire.
Toute l'équipe est soulagée. « Tous les instruments ont retourné des données, qui serviront à l'étalonnage mais aussi à donner des aperçus de ce que nous attendons d'eux près du Soleil afin de résoudre les mystères de l'atmosphère solaire, la couronne solaire » s'est réjoui l'un des chercheurs de la mission, Nour Raouafi, du JHUAPL.
Ces deux images ont été acquises par Wispr. La partie gauche par le télescope externe et la partie droite, le télescope interne. © Nasa, University of Michigan, Parker Solar Probe
Les premières mesures de Solar Probe
Ainsi le double télescope Wispr (Wide-field Imager for Solar Probe), situé derrière le bouclier thermique qui protège la sonde et ses instruments) des brûlures du Soleil, a obtenu sa première lumière début septembre. La porte qui le protégeait lors du décollage s'est bien ouverte et le pointage s'est déroulé comme prévu.
Sur cette première image (image en Une) réunissant les clichés des caméras internes et externes de Wispr, on distingue sans difficulté la bande argentée de la Voie lactée. Et à la jonction des deux images, on reconnaît Antarès, l'étoile la plus brillante du Scorpion. Quant au gros point lumineux sur l'image de droite, il s'agit de notre Jupiter. Le Soleil, lui, est hors champ. Les observations, très attendues, de la couronne solaire viendront dans quelques semaines.
Les autres ensembles d'instruments, ISʘIS (Integrated Science Investigation of the Sun), Fields et Sweap (Solar Wind Electrons Alphas and Protons) ont effectué leurs premières mesures de champs magnétique et électrique, de particules de hautes énergies, du vent solaire, etc., avec succès. Cela promet donc de belles moissons d'informations sur l'étoile autour de laquelle nous vivons.
Parker Solar Probe : tout ce qu'il faut savoir sur la sonde partie frôler le Soleil
Article de Jean-Luc Goudet
Publié le 19 août 2018
Archives
La sonde Parker Solar Probe est en route vers le Soleil après un lancement réussi. Elle va s'approcher de notre étoile pour en étudier la « couronne », atmosphère mal connue d'où s'échappe le vent solaire découvert par... Eugene Parker, qui a assisté au départ. Retrouvez ici nos articles consacrés à cette mission de sept ans.
Avec un peu de retard, dimanche 12 août à 3 h 31, heure locale de Floride (9 h 31, heure de Paris), la sonde Parker Solar Probe, de la Nasa, a quitté Cap Canaveral à bord d'un lanceur Delta IV en version « Heavy », avec un premier étage à trois moteurs. Dans deux mois, début octobre, elle atteindra Vénus, pour une première assistance gravitationnelle qui l'enverra sur une orbite elliptique autour du Soleil lui faisant approcher le Soleil début novembre à 24 millions de kilomètres.
Durant les sept années de la mission d'étude de la couronne solaire, il y aura six survols de Vénus et 24 rapprochements de la surface du Soleil. Au plus près (le point appelé périhélie), lors des trois derniers survols, le petit engin de 685 kg sera à 6,1 millions de kilomètres du centre de notre étoile, dont le rayon est d'environ 700.000 kilomètres.
VIDÉO :
NASA's Parker Solar Probe Mission Launches to Touch the Sun
Le 13 août 2018, un lanceur Delta IV en version puissante, reconnaissable aux trois propulseurs RS-68 à ergols liquides (hydrogène et oxygène) constituant le premier étage, emporte la sonde Parker Solar Probe, de seulement 685 kg. © Nasa
Parker Solar Probe, la sonde la plus rapide de tous les temps
Les spécialistes de la mission (voir l'article du JHUAPL) comptent d'ailleurs, plutôt qu'en kilomètres (ou, pire, en miles), en « Rs », donc en nombre de fois le rayon solaire, ou encore en UA (Unités astronomiques), sachant que la Terre est à 1 UA (environ 149 millions de kilomètres). Au périhélie, Parker Solar Probe frôlera le Soleil à 9,86 Rs, soit 0,044 UA. Au plus loin (l'aphélie), la sonde voyagera à 0,75 UA. L'orbite définitive, de 88 jours, ne sera atteinte qu'après le septième survol de Vénus. À chacun d'eux, la planète ralentira la sonde. L'engin passera à ce moment l'aphélie et cette baisse de vitesse raccourcira l'orbite, si bien que le périhélie suivant sera un peu plus rapproché du Soleil.
Le long de ces orbites fortement elliptiques, la vitesse de la sonde variera beaucoup. Parker Solar Probe accélérera quand elle s'approchera du Soleil et ralentira quand elle s'en éloignera. (Comme tout corps en orbite autour d'un autre. Merci à Johannes Kepler et Isaac Newton d'avoir, respectivement, découvert cela et en avoir donné une explication.) D'après la Nasa, la vitesse la plus élevée (par rapport au Soleil) sera de 692.000 km/h, ou 192 km/s, ce qui lui fera pulvériser le record pour un engin spatial, détenu jusqu'à présent, à égalité, par Helios I et II, avec 70,22 km/s. Réalisés conjointement par l'Agence spatiale allemande et la Nasa, elles avaient atteint une vitesse héliocentrique (par rapport au Soleil) de 252.792 km/h, soit 70,22 km/s.
L'astrophysicien Eugene N. Parker, qui a découvert le vent solaire, assiste au lancement de la sonde qui porte son nom. © Nasa
La mission a été rebaptisée du nom de l'astrophysicien Eugene Parker, 89 ans, professeur émérite de l'université de Chicago (voir le communiqué de la Nasa). Il a publié en 1958 la première recherche prédisant l'éjection de matière par le Soleil (et les autres étoiles), avec une vitesse et une intensité suffisante pour affecter les planètes. C'est ce que nous appelons le vent solaire. Il a aussi donné une explication au fait que la couronne solaire est plus chaude que la surface du Soleil, ce que va étudier cette sonde de la Nasa.
« C'est la première fois que la Nasa donne le nom d'une personne vivante à un vaisseau spatial, a relevé Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de l'Agence spatiale pour les missions scientifiques. C'est un testament de l'importance de ses travaux qui ont fondé un nouveau champ de recherche scientifique et aussi inspiré mes recherches et de nombreuses questions importantes que la Nasa continue d'étudier et de mieux comprendre chaque jour. »
Comme Parker Solar Probe, elles étaient parties vers le Soleil et la gravité de notre étoile est donc le principal contributeur de cette vélocité. Sur Terre, il suffit de lâcher une pomme pour que sa vitesse augmente de 36 km/h à chaque seconde. De ce fait, cet exploit n'efface pas l'effort méritoire de New Horizons, petite sonde lancée vers l'extérieur du Système solaire (notons qu'actuellement, après sa visite à Pluton en 2015, elle arrive sur son second objectif, Ultima Thule, dans la ceinture de Kuiper). En 2006, elle avait quitté la banlieue terrestre à 45 km/s : dans ce cas, c'est comme si, sur Terre, on lançait très fort une pomme vers le haut.
Si près du Soleil, la température atteindra 1.400 °C et un bouclier en carbone évitera à la sonde d'être détruite. Retrouvez ci-dessous les articles que nous avons consacrés à cet engin spatial très particulier et à sa mission, remarquable elle aussi.
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