Post by Andrei Tchentchik on Jun 17, 2019 11:20:15 GMT 2
(#200).- Et si la plus proche exoplanète de la Terre était recouverte d’un océan.
Et si la plus proche exoplanète de la Terre était recouverte d’un océan.
Par Tristan Vey – Publié le 06/10/2016 à 18 :28
Dans un cas extrême, Proxima b pourrait être recouverte par un gigantesque océan de 200 km de profondeur. Belinda.
Des chercheurs ont imaginé à quoi pourrait ressembler notre plus proche voisine, Proxima b, découverte cet été, à l'aide des données très parcellaires dont nous disposons pour le moment sur elle.
A quoi peut bien ressembler Proxima b, la plus proche voisine de la Terre en dehors du Système solaire? On sait bien peu de choses sur cette planète découverte cet été. Elle se trouve à 4,2 années-lumière de nous, en orbite autour de l'étoile la plus proche du Soleil, Proxima du Centaure. Cette petite naine rouge est près de 10 fois plus petite que notre étoile et 600 fois moins lumineuse. Proxima b orbite néanmoins beaucoup plus près d'elle que la Terre du Soleil: elle ne met ainsi que 11 jours à en faire un tour complet. La température d'équilibre à sa surface, en l'absence d'atmosphère, serait comprise entre - 30 et - 50°C. A titre de comparaison, si la Terre n'avait pas d'atmosphère, il ferait -15°C en surface en moyenne. On sait enfin la masse approximative de cette planète: environ 1,3 fois celle de la Terre.
Partant de ces données assez limitées, des chercheurs du laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM) et du département d'astronomie de l'université de Cornell, dans un article paru dans The Astrophyscial Journal Letters. «Nous avons fait l'hypothèse qu'il s'agissait d'un monde rocheux et non d'une planète gazeuse», explique Bastien Brugger, jeune thésard au LAM et premier auteur de cette étude. «Ce ne serait pas impossible, mais dans ce cas, les chances d'y trouver une vie sous une forme similaire à celle que l'on connaît semblent quasi-nulles.»
Planète océan ou planète métallique?
Comme on ne connaît pas bien la composition de cette étoile, il est difficile de savoir de quoi la planète peut se composer. «Nous avons donc pris ce que nous connaissons de mieux en référence: notre Système solaire», poursuit le jeune chercheur. Les deux extrêmes que l'on y retrouve sont Mercure, la planète la plus proche du Soleil, et les lunes gelées de Jupiter. Dans le premier cas, la planète est constituée pour deux-tiers d'un noyau métallique (du fer) recouvert d'un petit manteau de roches. Dans le second cas, ce sont des planètes océans composée pour moitié d'eau (sous forme liquide et glacée) qui dissimule un cœur rocheux contenant peut être un peu de fer.
Les deux cas extrêmes
Appliqué à Proxima b, cela donne comme cas extrêmes une planète à peine plus petite que la Terre (94% du rayon terrestre) avec un noyau métallique de 4500 km de rayon et une fine couche de 1500 km de roches silicatées. Dans l'autre cas, Proxima b serait presque moitié plus grosse que la Terre (un rayon 40% plus grand) avec un océan liquide de 200 km de profondeur recouvrant toute sa surface. Sous l'effet de la pression, l'eau se transformerait ensuite en glace à cette profondeur. Il y en aurait une épaisseur de 2900 km avant d'atteindre un cœur rocheux de la taille de la Terre environ. Dans les deux cas, il pourrait y avoir une atmosphère suffisante pour que la température y soit compatible avec l'existence d'eau liquide.
« Nous avons fait l'hypothèse qu'il s'agissait d'un monde rocheux et non d'une planète gazeuse » : Bastien Brugger, astrophysicien au LAM.
Impossible de trancher entre ces différents scénarios tant que l'on ne connaîtra pas le rayon de la planète. «Il faudrait pour cela qu'elle transite devant son étoile, ce qui ne semble pas être le cas», regrette Magali Deleuil, astrophysicienne au LAM qui a contribué à ces travaux. Si Proxima b ne s'intercale pas entre nous et son étoile, il ne reste qu'une solution pour connaître son rayon: la prendre en photo. Pour le moment, les outils actuels ne permettent pas de faire d'image d'une étoile planète aussi petite située aussi près de son étoile, mais ce sera peut-être le cas dans le futur. Il existe en réalité une troisième option: se rendre sur place. Mais le voyage est long: il faut couvrir 700.000 fois la distance qui nous sépare de Mars, soit un voyage qui prendrait près de 80.000 ans avec les vaisseaux les plus rapides existants aujourd'hui.
Si Bastien Brugger confie avoir un faible pour le scénario de planète-océan, il concède que ce n'est pas le plus probable. «Il faudrait que la planète se soit formée plus loin de son étoile et qu'elle ait migré à sa position actuelle. Il faut réunir aussi d'autres conditions qui ne rendent pas cette hypothèse la plus favorable. Il y a plus de chance pour que l'on se situe entre ces deux cas extrêmes, avec un noyau métallique représentant une trentaine de pourcents de la masse globale. Auquel cas Proxima b serait 10% plus grande que la Terre».
F I N .
Et si la plus proche exoplanète de la Terre était recouverte d’un océan.
Par Tristan Vey – Publié le 06/10/2016 à 18 :28
Dans un cas extrême, Proxima b pourrait être recouverte par un gigantesque océan de 200 km de profondeur. Belinda.
Des chercheurs ont imaginé à quoi pourrait ressembler notre plus proche voisine, Proxima b, découverte cet été, à l'aide des données très parcellaires dont nous disposons pour le moment sur elle.
A quoi peut bien ressembler Proxima b, la plus proche voisine de la Terre en dehors du Système solaire? On sait bien peu de choses sur cette planète découverte cet été. Elle se trouve à 4,2 années-lumière de nous, en orbite autour de l'étoile la plus proche du Soleil, Proxima du Centaure. Cette petite naine rouge est près de 10 fois plus petite que notre étoile et 600 fois moins lumineuse. Proxima b orbite néanmoins beaucoup plus près d'elle que la Terre du Soleil: elle ne met ainsi que 11 jours à en faire un tour complet. La température d'équilibre à sa surface, en l'absence d'atmosphère, serait comprise entre - 30 et - 50°C. A titre de comparaison, si la Terre n'avait pas d'atmosphère, il ferait -15°C en surface en moyenne. On sait enfin la masse approximative de cette planète: environ 1,3 fois celle de la Terre.
Partant de ces données assez limitées, des chercheurs du laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM) et du département d'astronomie de l'université de Cornell, dans un article paru dans The Astrophyscial Journal Letters. «Nous avons fait l'hypothèse qu'il s'agissait d'un monde rocheux et non d'une planète gazeuse», explique Bastien Brugger, jeune thésard au LAM et premier auteur de cette étude. «Ce ne serait pas impossible, mais dans ce cas, les chances d'y trouver une vie sous une forme similaire à celle que l'on connaît semblent quasi-nulles.»
Planète océan ou planète métallique?
Comme on ne connaît pas bien la composition de cette étoile, il est difficile de savoir de quoi la planète peut se composer. «Nous avons donc pris ce que nous connaissons de mieux en référence: notre Système solaire», poursuit le jeune chercheur. Les deux extrêmes que l'on y retrouve sont Mercure, la planète la plus proche du Soleil, et les lunes gelées de Jupiter. Dans le premier cas, la planète est constituée pour deux-tiers d'un noyau métallique (du fer) recouvert d'un petit manteau de roches. Dans le second cas, ce sont des planètes océans composée pour moitié d'eau (sous forme liquide et glacée) qui dissimule un cœur rocheux contenant peut être un peu de fer.
Les deux cas extrêmes
Appliqué à Proxima b, cela donne comme cas extrêmes une planète à peine plus petite que la Terre (94% du rayon terrestre) avec un noyau métallique de 4500 km de rayon et une fine couche de 1500 km de roches silicatées. Dans l'autre cas, Proxima b serait presque moitié plus grosse que la Terre (un rayon 40% plus grand) avec un océan liquide de 200 km de profondeur recouvrant toute sa surface. Sous l'effet de la pression, l'eau se transformerait ensuite en glace à cette profondeur. Il y en aurait une épaisseur de 2900 km avant d'atteindre un cœur rocheux de la taille de la Terre environ. Dans les deux cas, il pourrait y avoir une atmosphère suffisante pour que la température y soit compatible avec l'existence d'eau liquide.
« Nous avons fait l'hypothèse qu'il s'agissait d'un monde rocheux et non d'une planète gazeuse » : Bastien Brugger, astrophysicien au LAM.
Impossible de trancher entre ces différents scénarios tant que l'on ne connaîtra pas le rayon de la planète. «Il faudrait pour cela qu'elle transite devant son étoile, ce qui ne semble pas être le cas», regrette Magali Deleuil, astrophysicienne au LAM qui a contribué à ces travaux. Si Proxima b ne s'intercale pas entre nous et son étoile, il ne reste qu'une solution pour connaître son rayon: la prendre en photo. Pour le moment, les outils actuels ne permettent pas de faire d'image d'une étoile planète aussi petite située aussi près de son étoile, mais ce sera peut-être le cas dans le futur. Il existe en réalité une troisième option: se rendre sur place. Mais le voyage est long: il faut couvrir 700.000 fois la distance qui nous sépare de Mars, soit un voyage qui prendrait près de 80.000 ans avec les vaisseaux les plus rapides existants aujourd'hui.
Si Bastien Brugger confie avoir un faible pour le scénario de planète-océan, il concède que ce n'est pas le plus probable. «Il faudrait que la planète se soit formée plus loin de son étoile et qu'elle ait migré à sa position actuelle. Il faut réunir aussi d'autres conditions qui ne rendent pas cette hypothèse la plus favorable. Il y a plus de chance pour que l'on se situe entre ces deux cas extrêmes, avec un noyau métallique représentant une trentaine de pourcents de la masse globale. Auquel cas Proxima b serait 10% plus grande que la Terre».
F I N .