Post by Andrei Tchentchik on Jun 22, 2019 14:07:43 GMT 2
(#202).- Une exoplanète ’’chevelue’’ orbite de façon étrange autour de son étoile.
Une exoplanète ’’chevelue’’ orbite de façon étrange autour de son étoile.
Par Tristan Vey – Publié le 19/12/2017 à 15 :34
La planète Gliese 436b n'orbite pas dans le plan équatorial de son étoile, mais passe plutôt au-dessus de ses pôles, contrairement à ce que laisse penser cette ancienne vue d'artiste. Mark Garlick/University of Warwick.
La planète Gliese 436b décrit une ellipse dans un plan perpendiculaire à celui de son étoile, ce qui pourrait trahir la présence d'une autre planète très massive mais trop éloignée de son étoile pour être détectée.
L'exoplanète Gliese 436b cumule décidément les caractéristiques originales. Découverte en 2004, il s'agissait à l'époque de la première «Neptune chaude» jamais découverte, une nouvelle classe d'exoplanètes. Avec 22 masses terrestres, cette «petite géante gazeuse» est un peu plus grosse que Neptune, mais orbite trente fois plus près de son étoile que la Terre du Soleil. Les chercheurs découvrent alors que sa trajectoire n'est pas circulaire, mais légèrement elliptique. Très surprenant pour une planète qui tourne aussi près de son étoile.
En 2015, nouvelle surprise: la planète est entourée d'une imposante «chevelure» d'hydrogène et laisse dans son sillage une longue queue du même gaz. Exactement comme une comète, ces boules de glace sombres qui viennent se vaporiser régulièrement en passant à proximité du Soleil. Dans le cas de Gliese 436b, le phénomène à l'œuvre est un peu différent a priori. Ce n'est pas la sublimation de la glace qui donne naissance à ces gigantesques nuages de gaz, mais son épaisse atmosphère qui est progressivement «soufflée» par les puissants rayonnements X et UV de son étoile.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Lundi, c'est une nouvelle caractéristique étonnante qui est dévoilée dans Nature par la même équipe de l'université de Genève qui avait découvert la nature «cométaire» de cette planète. Gliese 436b orbite dans un plan perpendiculaire à la rotation de son étoile. Elle survole les pôles en somme. Ce comportement est étrange car les disques protoplanétaires de gaz et de poussières dans lesquels se forment les planètes se situent assez logiquement dans le plan équatorial de leur étoile.
Une planète cachée?
Déterminer le sens de rotation d'une étoile n'est pas évident. Les chercheurs ont étudié très finement la lumière émise par l'étoile avant, pendant et après le passage de la planète. Ils en ont déduit quel type de lumière la planète masquait au fur et à mesure de son passage. Or cette lumière porte une information sur la vitesse du gaz stellaire qui l'a émise. Ils ont ainsi constaté que la planète tournait perpendiculaire au plan dans lequel orbitait la planète. Cette technique n'a encore été appliquée qu'une poignée de fois. C'est le résultat le plus spectaculaire auquel elle a abouti.
«Pour arriver à une telle situation, nous pensons qu'il y a une planète assez massive, de type Jupiter, qui orbite bien plus loin de son étoile», explique Christophe Lovis, maître d'enseignement et de recherche au Département d'astronomie de la Faculté des sciences de l'Université de Genève. «Elle met probablement plusieurs dizaines d'années à faire le tour de son étoile. Il y a donc peu de chance que l'on puisse la voir passer devant. Pour la même raison, il sera probablement impossible de la détecter par la méthode des vitesses radiales (en décelant les petits mouvements d'avant en arrière de l'étoile, provoqués par l'attraction gravitationnelle de la planète, NDLR). Comme ce système est assez ancien, elle est aussi probablement trop froide pour être détectée par imagerie directe.»
F I N .
Une exoplanète ’’chevelue’’ orbite de façon étrange autour de son étoile.
Par Tristan Vey – Publié le 19/12/2017 à 15 :34
La planète Gliese 436b n'orbite pas dans le plan équatorial de son étoile, mais passe plutôt au-dessus de ses pôles, contrairement à ce que laisse penser cette ancienne vue d'artiste. Mark Garlick/University of Warwick.
La planète Gliese 436b décrit une ellipse dans un plan perpendiculaire à celui de son étoile, ce qui pourrait trahir la présence d'une autre planète très massive mais trop éloignée de son étoile pour être détectée.
L'exoplanète Gliese 436b cumule décidément les caractéristiques originales. Découverte en 2004, il s'agissait à l'époque de la première «Neptune chaude» jamais découverte, une nouvelle classe d'exoplanètes. Avec 22 masses terrestres, cette «petite géante gazeuse» est un peu plus grosse que Neptune, mais orbite trente fois plus près de son étoile que la Terre du Soleil. Les chercheurs découvrent alors que sa trajectoire n'est pas circulaire, mais légèrement elliptique. Très surprenant pour une planète qui tourne aussi près de son étoile.
En 2015, nouvelle surprise: la planète est entourée d'une imposante «chevelure» d'hydrogène et laisse dans son sillage une longue queue du même gaz. Exactement comme une comète, ces boules de glace sombres qui viennent se vaporiser régulièrement en passant à proximité du Soleil. Dans le cas de Gliese 436b, le phénomène à l'œuvre est un peu différent a priori. Ce n'est pas la sublimation de la glace qui donne naissance à ces gigantesques nuages de gaz, mais son épaisse atmosphère qui est progressivement «soufflée» par les puissants rayonnements X et UV de son étoile.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Lundi, c'est une nouvelle caractéristique étonnante qui est dévoilée dans Nature par la même équipe de l'université de Genève qui avait découvert la nature «cométaire» de cette planète. Gliese 436b orbite dans un plan perpendiculaire à la rotation de son étoile. Elle survole les pôles en somme. Ce comportement est étrange car les disques protoplanétaires de gaz et de poussières dans lesquels se forment les planètes se situent assez logiquement dans le plan équatorial de leur étoile.
Une planète cachée?
Déterminer le sens de rotation d'une étoile n'est pas évident. Les chercheurs ont étudié très finement la lumière émise par l'étoile avant, pendant et après le passage de la planète. Ils en ont déduit quel type de lumière la planète masquait au fur et à mesure de son passage. Or cette lumière porte une information sur la vitesse du gaz stellaire qui l'a émise. Ils ont ainsi constaté que la planète tournait perpendiculaire au plan dans lequel orbitait la planète. Cette technique n'a encore été appliquée qu'une poignée de fois. C'est le résultat le plus spectaculaire auquel elle a abouti.
«Pour arriver à une telle situation, nous pensons qu'il y a une planète assez massive, de type Jupiter, qui orbite bien plus loin de son étoile», explique Christophe Lovis, maître d'enseignement et de recherche au Département d'astronomie de la Faculté des sciences de l'Université de Genève. «Elle met probablement plusieurs dizaines d'années à faire le tour de son étoile. Il y a donc peu de chance que l'on puisse la voir passer devant. Pour la même raison, il sera probablement impossible de la détecter par la méthode des vitesses radiales (en décelant les petits mouvements d'avant en arrière de l'étoile, provoqués par l'attraction gravitationnelle de la planète, NDLR). Comme ce système est assez ancien, elle est aussi probablement trop froide pour être détectée par imagerie directe.»
F I N .