Post by Andrei Tchentchik on Jun 24, 2019 16:21:31 GMT 2
(#218).- Les premières traces du boson de Higgs.
Les premières traces du boson de Higgs.
Par Cyrille Vanlerberghe – Mis à jour le 26/07/2011 à 09:32
Simulation de la mise en évidence d'un boson de Higgs dans l'un des détecteurs du LHC, que les physiciens utilisent pour projeter des protons l'un contre l'autre.
Le nouvel accélérateur du Cern, le LHC, a peut-être vu les premiers signes d'une particule insaisissable dite «boson de Higgs».
«Ça fait dix ans que je n'ai pas été aussi excité à une conférence de physique», avoue avec un large sourire un chercheur français dans les couloirs de la grande conférence européenne de physique des particules à Grenoble. La cause de toute cette excitation et de nombreux débats animés en marge des présentations, c'est la découverte par le LHC, le nouvel accélérateur de particules du Cern à Genève, de signes qui pourraient bien être les premières preuves de l'existence du boson de Higgs, l'insaisissable particule qui est le Graal absolu de la discipline depuis des années.
Cette particule vaudra sans aucun doute un prix Nobel à ses découvreurs car, d'après la théorie imaginée par le Britannique Peter Higgs dans les années 1960, elle doit permettre à elle seule d'expliquer pourquoi toutes les particules qui nous composent, comme les protons ou les électrons, ont une masse. La nouvelle est d'autant plus enthousiasmante qu'après des problèmes de mise en route, l'accélérateur LHC (Large Hadron Collider) fonctionne désormais à merveille et va permettre aux chercheurs européens de damer le pion à leurs collègues américains, dont la machine concurrente, le Tevatron, arrive en fin de vie et ne pourra pas découvrir seule le Higgs.
«Je sais que c'est difficile, mais il faut être patient», assure Rolf Heuer, le directeur général du Cern. Il refuse, comme ses collègues, de sauter le pas et de confirmer la découverte du boson de Higgs, mais son petit sourire en coin trahit tout de même son excitation. Malgré cette prudence officielle, les courbes présentées lundi par les porte-parole des deux grands détecteurs du LHC, Atlas et CMS, sont pour le moins troublantes. Les deux équipes scientifiques, rassemblant chacune plus de 3 000 physiciens venus du monde entier, ont toutes les deux trouvé de manière totalement indépendante des perturbations comparables dans les mêmes bandes d'énergie. Dans une zone comprise entre 115 et 140 GeV (giga-électronvolt, soit un milliard d'électronvolts), les courbes de données des deux expériences présentent chacune des bosses anormales qui pourraient parfaitement correspondre à la signature du boson de Higgs.
Les physiciens ne voient pas à proprement parler les particules qu'ils recherchent, mais ils utilisent le LHC pour projeter l'un contre l'autre des protons à des vitesses proches de celles de la lumière et produire des milliards de désintégrations dont certaines, très rares, provoqueront l'apparition d'une particule particulière, le Higgs par exemple. «La difficulté, c'est qu'on n'est pas encore certains que les bosses dans les courbes ne sont pas le résultat de fluctuations ou du bruit de fond produit par des événements parasites», explique Dave Charlton, l'un des porte-parole de l'expérience Atlas travaillant à l'université de Birmingham. «Il nous faut plus de données, mais on devrait être définitivement fixés sur le Higgs d'ici à la fin 2012», promet Johann Collot, enseignant-chercheur à l'université Joseph Fourier, membre de l'expérience Atlas et organisateur de la conférence à Grenoble.
F I N .
Les premières traces du boson de Higgs.
Par Cyrille Vanlerberghe – Mis à jour le 26/07/2011 à 09:32
Simulation de la mise en évidence d'un boson de Higgs dans l'un des détecteurs du LHC, que les physiciens utilisent pour projeter des protons l'un contre l'autre.
Le nouvel accélérateur du Cern, le LHC, a peut-être vu les premiers signes d'une particule insaisissable dite «boson de Higgs».
«Ça fait dix ans que je n'ai pas été aussi excité à une conférence de physique», avoue avec un large sourire un chercheur français dans les couloirs de la grande conférence européenne de physique des particules à Grenoble. La cause de toute cette excitation et de nombreux débats animés en marge des présentations, c'est la découverte par le LHC, le nouvel accélérateur de particules du Cern à Genève, de signes qui pourraient bien être les premières preuves de l'existence du boson de Higgs, l'insaisissable particule qui est le Graal absolu de la discipline depuis des années.
Cette particule vaudra sans aucun doute un prix Nobel à ses découvreurs car, d'après la théorie imaginée par le Britannique Peter Higgs dans les années 1960, elle doit permettre à elle seule d'expliquer pourquoi toutes les particules qui nous composent, comme les protons ou les électrons, ont une masse. La nouvelle est d'autant plus enthousiasmante qu'après des problèmes de mise en route, l'accélérateur LHC (Large Hadron Collider) fonctionne désormais à merveille et va permettre aux chercheurs européens de damer le pion à leurs collègues américains, dont la machine concurrente, le Tevatron, arrive en fin de vie et ne pourra pas découvrir seule le Higgs.
«Je sais que c'est difficile, mais il faut être patient», assure Rolf Heuer, le directeur général du Cern. Il refuse, comme ses collègues, de sauter le pas et de confirmer la découverte du boson de Higgs, mais son petit sourire en coin trahit tout de même son excitation. Malgré cette prudence officielle, les courbes présentées lundi par les porte-parole des deux grands détecteurs du LHC, Atlas et CMS, sont pour le moins troublantes. Les deux équipes scientifiques, rassemblant chacune plus de 3 000 physiciens venus du monde entier, ont toutes les deux trouvé de manière totalement indépendante des perturbations comparables dans les mêmes bandes d'énergie. Dans une zone comprise entre 115 et 140 GeV (giga-électronvolt, soit un milliard d'électronvolts), les courbes de données des deux expériences présentent chacune des bosses anormales qui pourraient parfaitement correspondre à la signature du boson de Higgs.
Les physiciens ne voient pas à proprement parler les particules qu'ils recherchent, mais ils utilisent le LHC pour projeter l'un contre l'autre des protons à des vitesses proches de celles de la lumière et produire des milliards de désintégrations dont certaines, très rares, provoqueront l'apparition d'une particule particulière, le Higgs par exemple. «La difficulté, c'est qu'on n'est pas encore certains que les bosses dans les courbes ne sont pas le résultat de fluctuations ou du bruit de fond produit par des événements parasites», explique Dave Charlton, l'un des porte-parole de l'expérience Atlas travaillant à l'université de Birmingham. «Il nous faut plus de données, mais on devrait être définitivement fixés sur le Higgs d'ici à la fin 2012», promet Johann Collot, enseignant-chercheur à l'université Joseph Fourier, membre de l'expérience Atlas et organisateur de la conférence à Grenoble.
F I N .