Post by Andrei Tchentchik on Jul 8, 2019 17:34:59 GMT 2
(#239).- Premier cliché du rase-mottes cométaire de Rosetta.
Premier cliché du rase-mottes cométaire de Rosetta.
Par Tristan Vey – Publié le 04/03/2015 à 18:08
L'ombre de la sonde Rosetta mesure 50 mètres de long et 20 de large à la surface de de la comèteTchourioumov-Guerassimenko.
Mi-février, la sonde européenne a effectué un survol à six kilomètres d'altitude seulement, prenant notamment un cliché où l'on peut distinguer son ombre à la surface.
Le 14 février 2015, la sonde européenne Rosetta s'est approchée à 6 km seulement de la surface de la comète Tchourioumov-Guerassimenko. Un peu plus de deux semaines plus tard, alors que la sonde est revenue comme prévu à une altitude plus raisonnable de 90 km environ, les scientifiques ont diffusé une première image capturée par la caméra Osiris pendant ce rase-mottes périlleux.
Chaque pixel de ce cliché représente 11cm de la surface. C'est presque deux fois mieux que les photographies prises en octobre quand la sonde était en orbite rapprochée à 10 km (le précédent «record»). Il s'agissait alors de cartographier la surface de la comète de 4km de diamètre avec le plus de précision possible en prévision du largage à la surface du petit robot Philae un mois plus tard.
Cette fois-ci, les chercheurs souhaitaient entre autres prendre des détails plus fins de la surface et en mesurer l'albédo, à savoir la quantité de lumière réfléchie, avec précision. Pour cela, ils ont placé Rosetta exactement entre le Soleil et la comète.
On peut ainsi voir l'ombre de la sonde à la surface et un halo de lumière plus intense autour de cette tache (qui mesure 20 mètres sur 50 environ). Cette ombre n'est pas bien nette: on ne distingue pas clairement la forme de Rosetta. Sur Terre aussi, l'ombre d'un avion à plusieurs kilomètres d'altitude forme une tache diffuse. Ce phénomène est lié à la distance de l'objet par rapport à la surface sur laquelle l'ombre est projetée et à la taille de la source lumineuse, comme le résume cette infographie publiée par l'Agence spatiale européenne:
Crédits: ESA/ATG medialab (sonde) ESA/Rosetta/NAVCAM (comète).
Le halo lumineux autour de l'ombre provient lui d'un phénomène appelé «effet d'opposition». Aux yeux d'un observateur avec le Soleil dans le dos, les ombres formées par les aspérités du sol sont dissimulées par les aspérités elles-mêmes. Au contraire, plus on s'éloigne de l'ombre principale, plus ces minuscules ombres deviennent visibles, rendant l'image plus sombre.
Outre les prises de vue, les scientifiques attendent aussi de nombreuses données de ce survol. Rosetta devait notamment survoler des zones très actives pour récupérer des grains de matière éjectées peu de temps auparavant. Des mesures du champ magnétique en fonction de l'altitude étaient également au programme.
Si l'on ne connait pas encore les résultats de ces mesures, les scientifiques les jugeaient suffisamment cruciales pour prendre le risque d'un tel survol. A cette distance, le moindre aléa, un jet de gaz inopiné ou une avarie technique, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. La sonde aurait aussi bien pu se crasher que perdre la comète de vue. Dans les deux cas, la mission aurait été terminée. Ce n'est fort heureusement pas le cas.
F I N .
Premier cliché du rase-mottes cométaire de Rosetta.
Par Tristan Vey – Publié le 04/03/2015 à 18:08
L'ombre de la sonde Rosetta mesure 50 mètres de long et 20 de large à la surface de de la comèteTchourioumov-Guerassimenko.
Mi-février, la sonde européenne a effectué un survol à six kilomètres d'altitude seulement, prenant notamment un cliché où l'on peut distinguer son ombre à la surface.
Le 14 février 2015, la sonde européenne Rosetta s'est approchée à 6 km seulement de la surface de la comète Tchourioumov-Guerassimenko. Un peu plus de deux semaines plus tard, alors que la sonde est revenue comme prévu à une altitude plus raisonnable de 90 km environ, les scientifiques ont diffusé une première image capturée par la caméra Osiris pendant ce rase-mottes périlleux.
Chaque pixel de ce cliché représente 11cm de la surface. C'est presque deux fois mieux que les photographies prises en octobre quand la sonde était en orbite rapprochée à 10 km (le précédent «record»). Il s'agissait alors de cartographier la surface de la comète de 4km de diamètre avec le plus de précision possible en prévision du largage à la surface du petit robot Philae un mois plus tard.
Cette fois-ci, les chercheurs souhaitaient entre autres prendre des détails plus fins de la surface et en mesurer l'albédo, à savoir la quantité de lumière réfléchie, avec précision. Pour cela, ils ont placé Rosetta exactement entre le Soleil et la comète.
On peut ainsi voir l'ombre de la sonde à la surface et un halo de lumière plus intense autour de cette tache (qui mesure 20 mètres sur 50 environ). Cette ombre n'est pas bien nette: on ne distingue pas clairement la forme de Rosetta. Sur Terre aussi, l'ombre d'un avion à plusieurs kilomètres d'altitude forme une tache diffuse. Ce phénomène est lié à la distance de l'objet par rapport à la surface sur laquelle l'ombre est projetée et à la taille de la source lumineuse, comme le résume cette infographie publiée par l'Agence spatiale européenne:
Crédits: ESA/ATG medialab (sonde) ESA/Rosetta/NAVCAM (comète).
Le halo lumineux autour de l'ombre provient lui d'un phénomène appelé «effet d'opposition». Aux yeux d'un observateur avec le Soleil dans le dos, les ombres formées par les aspérités du sol sont dissimulées par les aspérités elles-mêmes. Au contraire, plus on s'éloigne de l'ombre principale, plus ces minuscules ombres deviennent visibles, rendant l'image plus sombre.
Outre les prises de vue, les scientifiques attendent aussi de nombreuses données de ce survol. Rosetta devait notamment survoler des zones très actives pour récupérer des grains de matière éjectées peu de temps auparavant. Des mesures du champ magnétique en fonction de l'altitude étaient également au programme.
Si l'on ne connait pas encore les résultats de ces mesures, les scientifiques les jugeaient suffisamment cruciales pour prendre le risque d'un tel survol. A cette distance, le moindre aléa, un jet de gaz inopiné ou une avarie technique, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. La sonde aurait aussi bien pu se crasher que perdre la comète de vue. Dans les deux cas, la mission aurait été terminée. Ce n'est fort heureusement pas le cas.
F I N .