Post by Andrei Tchentchik on Jan 31, 2020 17:54:55 GMT 2
(#370).- L’Univers holographique, la Matrice et les boucles du temps, 2ème Partie.
L’Univers holographique, la Matrice et les boucles du temps.
28 Avril, 2015.
Deuxième partie
Entrons maintenant de plein pied dans cette matrice puisque nous avons réussi à montrer que la réalité était une illusion. Et voyons jusqu’où il pourrait y avoir une manipulation des comportements humains. Bref, voyons à quoi sert cette Matrice et comment elle fonctionne.
La vision de David Icke
David Icke a « construit » une théorie fascinante sur l’univers, sur notre mode de perception. On peut déconsidérer Icke parce qu’il a une manière un peu abrupte et parfois caricaturale de présenter les choses et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne prend aucune précaution oratoire ni aucun recul pour affirmer par exemple que la Reine d’Angleterre est une entité extraterrestre reptilienne, que le monde est dirigé par ces mêmes entités reptiliennes « extraterrestres » depuis toujours et qu’ils sont d’une certaine façon les « agents » Smith du film Matrix. Des agents faits pour surveiller, contrôler, renforcer et entretenir la matrice et notre adhésion à ce système.
Après tout, il ne fait que rapporter ce que beaucoup d’autres, des témoins et des auteurs moins connus que lui affirment. Mais rien, absolument rien ne nous ôtera de l’idée que sa recherche sur la nature « prédatrice » de notre monde est pertinente. L’hypothèse « Matrix » qu’il défend s’appuie sur de nombreuses réflexions, spéculations et constatations scientifiques comme nous le voyons déjà. Voilà où il veut en venir.
La première chose que nous devons comprendre et nous ne pouvons qu’insister fermement sur ce point, c’est que notre réalité matérielle est une illusion. L’apparente vie « physique » des particules élémentaires constituant cette matière est une illusion car nous l’avons déjà souligné, ces particules élémentaires se comportent à la fois comme des ondes et comme des particules. Les instruments de mesure ne parviennent jamais à les localiser avec précision et on ne sait jamais si elles vont se manifester sous la forme d’une onde ou d’une particule. C’est ce que l’on appelle le « flou » quantique.
La matière est donc une chose étrange, illusoire, en constant changement à son niveau microscopique. L’astrophysicienTrin Xhan Tuan paraphrasant Einstein L’être humain est une partie du tout que nous appelons univers, une partie limitée par le temps et l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme des événements séparés du reste, c’est là une sorte d’illusion d’optique de sa conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous car elle nous restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver notre affection aux personnes qui sont les plus proches de nous. Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté « .
Quant au physicien Schrödinger , il nous montre à sa manière que le réel, la matière est bel et bien une chose virtuelle : « il vaut mieux ne pas regarder une particule comme une entité permanente mais plutôt comme un événement instantané. Parfois, ces événements forment des chaînes qui donnent l’illusion d’être des objets permanents « .
En d’autres termes, ce qui préexiste aux objets, ce sont les informations (composition de l’objet, longueur d’onde, force électromagnétique etc.).
Prenons à nouveau une table comme exemple. Elle donne l’illusion de sa solidité, de sa stabilité. Elle ne disparaît pas, uniquement parce que les innombrables particules qui la composent ne peuvent pas disparaître et changer d’état toutes en même temps . Certaines particules de la table « changeront » de « nature », la table va s’éroder, vieillir mais la probabilité que toute la table s’évanouisse en poussière, « migre » dans une autre dimension est pratiquement si pas absolument nulle à cause de la cohésion (force atomique forte) des liens entre les particules élémentaires qui composent la table ainsi que de leur inertie.
Néanmoins, on dira que cette « solidité » de la table n’est qu’une illusion car toutes les particules (un nombre incroyable) qui la composent sont des particules quantiques qui tantôt seront des ondes, tantôt des particules. Ces particules ont une existence indéterminée. La table neuve, vieille, abîmée, tous les états de la table coexistent.
Ce n’est qu’à cause de la dimension du temps que nous avons l’impression que la table ne change pas d’apparence et que cette apparence est solide et stable.
Il en va de même pour tous les objets, tous les phénomènes qui constituent notre univers. Tous ces objets sont avant tout de l’énergie et de l’information.
Il en va de même pour les objets du macrocosme. Microcosme, macrocosme, tous les objets peuvent se résumer par cette phrase: » leur solidité n’est qu’un trompe l’œil: une question d’échelle dans l’espace et le temps… Un rêve qui dure 100 ans n’a pas plus de réalité qu’un rêve qui dure une minute… Notre façon de décrire le monde est conditionnée par le fait que notre expérience quotidienne ne nous permet de l’observer qu’à l’échelle macroscopique, laquelle jouit d’une plus grande stabilité. Il est fort probable que, si nous avions constamment le monde microscopique sous les yeux, nous attribuerions aucune solidité au monde extérieur. La perception que nous avons de ce monde dépend entièrement du point de vue selon lequel on se place » souligne le biologiste Mathieu Ricard.
Pour reprendre l’image du film Matrix, si nous avions des microscopes électroniques à effet de tunnel (les microscopes les plus puissants) à la place des yeux, nous verrions les lignes de code qui constituent les images du réel qui nous entourent comme les héros du film qui n’ont plus besoin de voir la matrice en 3D pour la comprendre mais se contentent des lignes de code sur le moniteur. Un peu comme si nous étions capables de « voir » un jeu vidéo en 3 D rien qu’en lisant les codes de programmation.
Nous verrions le réel non comme une suite d’objets solides mais uniquement sous forme d’ondes, de champs d’énergie, de particules. Comme Néo, le héros du film, nous serions alors peut-être capables de « miracles », c’est à dire de violer ces lois comme par exemple, de passer à travers les murs ou pourquoi pas de voler dans les airs.
David Icke estime pour sa part que les grands mystiques et les Saints qui font des soi-disant miracles sont des personnes qui savent tout simplement lire et utiliser les lignes de codes et les énergies qui constituent le réel.
Faire des miracles consisteraient non à « violer » des lois mais à percevoir les choses sous un autre angle, sous une autre dimension. l’explique très bien: »
Nous sommes tous conditionnés
Deuxième point important de l’hypothèse « Matrix » de Icke : cette matrice, cette réalité virtuelle a d’autant plus de solidité, de force et de consistance que nous y adhérons tous.
La réalité n’est pas une chose qui préexiste et qui s’impose à nous mais elle serait plutôt le fruit d’un consensus.
La réalité prend le visage qu’elle prend parce que nous sommes en quelque sorte tous inconsciemment d’accord de la percevoir de la sorte. Où plutôt, notre subconscient (dont nous ne sommes pas vraiment maître) est conditionné socialement, culturellement pour percevoir le réel d’une certaine façon. Nous fabriquons la Matrice qui, en retour, nous conditionne et nous maintient dans ses filets de perception.
Icke insiste avec véhémence –on le comprend- sur le rôle joué par les religions, la culture, les conventions sociales, les préjugés scientifiques dans la manière dont nous convenons ensemble de percevoir le réel. Rien de plus difficile de changer certaines idées bien arrêtées, certains courants de pensée comme les religions par exemple.
Ces conventions et ces croyances sont d’autant plus fortes et importantes qu’elles sont le fruit d’un travail volontaire, prémédité, une authentique conspiration dont des sociétés secrètes diverses comme les Illuminati seraient les acteurs et auteurs principaux.
Ces Iluminati seraient en fait les « agents », les programmes antiviraux envoyés par la Matrice pour que nous nous conformions à son programme. Si le terme » Illuminati » vous dérange et si vous considérez que ce groupe secret n’existe pas, mettez à la place l’image de l’autorité à laquelle votre perception du réel adhère. Cela marche aussi bien.
Nous allons examiner le rôle de ces Illuminati un peu plus dans le détail dans le paragraphe relatif aux moyens de se sortir de ce piège apparent. Nous parlions donc de ces agents générés par cette Matrice « consciente ».
Pour Icke, il faut admettre un troisième postulat : cette Matrice est une chose « vivante », consciente d’elle-même et qui se fabrique elle-même. Elle est aussi sa propre source.
Une idée pas si incongrue que cela puisque certains physiciens sont arrivés à ce constat également, nous le verrons aussi dans le paragraphe suivant avec le travail d’Amit Goswami , un physicien d’origine indienne.
Le prolongement de cette idée selon laquelle la matrice naît d’un consensus de perception entre les êtres humains est que nous autres, êtres humains sommes les sources d’alimentation de cette matrice, les piles d’énergie en quelque sorte. Exactement comme le présente le film Matrix avec ces tours emplies de sarcophages contenant des corps humains plongés dans une stase et tous raccordés au même « jeu de réalité virtuelle ». Nous sommes de la matière première pour la matrice.
Autre postulat : le temps est une illusion, une illusion suscitée uniquement par notre esprit lorsqu’il est piégé par la matrice.
Point n’est besoin de montrer à quel point les physiciens ont découvert le côté tout à fait relatif, élastique, purement conventionnel et formel du temps. Il nous est difficile de percevoir ce que serait un univers sans temps tant nous y sommes accoutumés, conditionnés. Pourtant, le temps est relatif, variable. Il a plusieurs dénominations, plusieurs attributs selon les physiciens : on parle de temps relatif, de temps absolu, de temps imaginaire, de temps constant et conventionnel par exemple. Il peut même être déformé en présence de force gravitationnelle intense.
Et « subjectivement », nous pouvons en faire l’expérience tous les jours : lorsque nous vivons un événement heureux, le temps passe à la vitesse de l’éclair jusqu’à ne plus exister. Nous parlons même d’expérience hors du temps. Alors qu’à l’inverse, un événement douloureux ou traumatique dure très longtemps. Lors d’un accident, certains ont eu l’impression que tout se déroulait au ralenti.
La peur comme moteur de la Matrice
Icke estime que la Matrice est une sorte de vortex temporel, c’est à dire une suite de boucles temporelles en forme de vortex, de tourbillons, qui nous piègent et nous poussent à adhérer à une répétition incessante d’expériences, souvent les mêmes, une répétition de vies que certaines religions ont nommé le Karma.
Cette obligation de soi-disant nous incarner pour nous améliorer, expier des fautes serait encore une fois un piège de la matrice.
La » Conscience » supérieure dont nous sommes le reflet n’a pas besoin d’une multitude de vies pour avoir de l’expérience ou pour « payer » ses erreurs. La Conscience de l’Un dont nous sommes issus n’a pas besoin d’apprendre, d’éprouver. Elle sait tout, nous affirme Icke. Le Karma, le paradis, l’enfer, le purgatoire, l’amélioration des âmes ou leurs chutes, tout cela ne serait que des pièges tendus par la Matrice pour nous y enfermer. Et c’est la peur, avant toute chose, qui est la « glu », la force d’attraction qui nous maintient dans la matrice et nous coupe de notre vrai potentiel.
Certes, nous sortons allègrement du domaine scientifique mais ce prolongement d’un modèle physique de représentation de l’univers par un autre modèle plus métaphysique est vraiment évocateur. « La Matrice est un système qui se contient lui-même et qui a perdu le contact avec l’Infini qui existe au-delà de la réalité illusoire. En fait, seul l’Infini est, seul » Tout » est, il n’y a que le Tout qui peut être. Mais cela a été simplement oublié » souligne Icke.
La répétition des mêmes événements, ces boucles temporelles que sont la matrice à ses niveaux les plus denses nous permet d’atténuer notre peur car nous aimons vivre dans un environnement stable, familier, limité. C’est en quelque sorte notre peur viscérale et en même temps programmée de l’inconnu qui nous pousse à adhérer avec force à la matrice.
La peur comme ciment universel.
» Etre dans la matrice, c’est une façon pour notre conscience de siffloter dans l’obscurité afin de se donner l’illusion confortable de la familiarité » affirme encore David Icke dans « Tales from the Time Loop ». » Les êtres humains détestent les incertitudes. L’incertitude provoque l’anxiété. Pour réduire l’angoisse, si aucune structure factuelle est immédiatement disponible, les êtres humains en inventeront une ou accepteront une structure de réalité prête à l’usage et construite par les médias… Ces perceptions sont bien entendu des constructions totalement fictives » affirme justement Wilson Bryan Key dans « The Age of Manipulations » (Madison Books, USA, 1989).
En d’autres termes, nous sommes vivement disposés à mettre de côté notre libre arbitre et notre réflexion pour adhérer à n’importe quelle recette de prêt « à vivre » ou explications et représentations du réel produites par les médias, pourvu que ces théories et recettes nous rassurent et mettent de l’ordre dans ce que nous ne connaissons pas.
Ces manipulations, ces messages erronés mais jamais innocents, parfois grossiers, parfois subtils distillés par les média construisent le réel que nous percevons. Il est capital de percevoir cela, non avec un regard paranoïaque mais avec une autre motivation : celle d’une insatiable curiosité afin de ne jamais arrêter notre avis et notre regard sur les choses. Il convient de garder l’esprit le plus souple possible.
Le mode de fonctionnement des médias, leur tendance au regroupement, à la centralisation, la façon dont l’autocensure fonctionne (la censure n’est pas vraiment nécessaire chez les journalistes. Ils se censurent eux-mêmes pour des raisons sociales, culturelles et économiques), tout cela mérite un dossier à lui seul. C’est d’ailleurs un des projets futurs de Karmapolis: les médias et le contrôle.
Icke, dans son dernier livre (Tales from…) a soigneusement mis en évidence tous les éléments matériels et indices montrant que ce contrôle est effectif et totalement fondamental dans le mode de fonctionnement de la matrice. Pour comprendre jusqu’où va la Matrice, selon Icke, il faut se dire que non seulement la réalité est une illusion mais également que les lois de la physique, les lois de la vie et de la mort sont aussi des illusions.
Des lois que notre corps et notre conscience respectent avec force parce que notre corps et notre conscience sont programmés, conditionnés pour les respecter. « L’infini n’a pas besoin de respirer ou de manger pour vivre… Il n’a pas besoin de lois de la physique… » s’exclame Icke. Nous pourrions en fait être au-delà de ces lois contraignantes si nous pouvions sortir de la Matrice.
Enfin et surtout, cette matrice est bien plus étendue que nous le pensons. Elle concerne et incarne non seulement notre réalité matérielle dense (l’ensemble de l’univers matériel) mais ce que les adeptes du New Age appellent les plans astraux supérieurs, les « paradis » religieux, autres enfers et purgatoires, des mondes moins denses certes, des mondes plus spirituels mais qui font toujours partie de la Matrice.
Ce sont toujours des mondes consensuels créés par notre imaginaire collectif. Le concept même de réincarnation ainsi que de passage dans le purgatoire, d’arrivée dans un paradis, tous ces mondes transitoires sont également des pièges de la Matrice, des univers parallèles qui nous maintiennent collés à cette matrice, qui nous poussent à y adhérer. Se déconnecter de la Matrice consiste à adhérer à l’Infini. Une notion très vague, sur laquelle on ne peut fixer aucun mot, aucun visage, aucune matérialisation puisque ce monde est situé hors des concepts générés par la Matrice.
» Les croyances New Age en une grande Fraternité Blanche universelle ou en un Ashtar Command communiquant avec ses élus sont des manipulations des boucles temporelles d’autres niveaux de la Matrice » souligne Icke qui nuance malgré tout le fait que les personnes s’intéressant au Nouvel Âge ou au « paranormal » vont malgré tout dans le bon sens en s’accoutumant à la notion qu’il existe d’autres niveaux de réalité que la stricte réalité matérielle dense. Mais c’est encore un piège de l’imaginaire.
Que pouvons-nous faire, contre quoi luttons-nous ?
Avons-nous des moyens de lutte contre l’emprise de cette matrice apparemment toute puissante ? Que pouvons-nous faire ? A première vue, nous ne pouvons que subir. En allant plus loin, nous pouvons déjà nous dire que la première chose à faire est de prendre conscience : prendre conscience du côté illusoire de la réalité, se pénétrer à chaque instant du fait que nous vivons dans une réalité conditionnée par nos préjugés et par le « matraquage » d’idées, de propagande qui nous est imposé. La chose n’est pas évidente car tout dans notre société est fait pour nous « distraire » de l’introspection, de la concentration nécessaire pour cette prise de conscience. Tout, avec en première ligne la peur.
La peur et le chaos jouent un grand rôle dans notre adhésion à la matrice comme nous l’avons déjà vu. De plus, nous sommes « dopés » constamment, poussés à vouloir éprouver des sensations fortes qui renforcent et nous accrochent à cette adhésion comme une drogue le ferait : de plus en plus d’intensité émotionnelle, de passions, de richesses, de stimuli sexuels (attention, n’ajoutez pas la dimension « morale » selon laquelle le sexe, la richesse etc… sont le « mal »), de plus en plus de violences.
Nous vivons dans une véritable dictature de l’apparence dans laquelle les choses sont belles et bonnes si elles sont conformes à un modèle prédéfini, prémédité. Nous nous identifions tellement à ces modèles (très difficilement « atteignables ») que le fait de ne pas y correspondre est bien souvent une source de souffrance et de sourde frustration. Modèles de richesse sociale, d’esthétique physique, de « richesses » intellectuelles. Nous sommes tentés de prendre bien souvent tout cela au tragique, au pied de la lettre.
Nous nous identifions à nos manques, à nos souffrances, nous avons le sentiment de tellement les incarner que nous ne nous rendons plus compte de l’emprise de cette matrice, nous affirment certains philosophes et certains penseurs bouddhistes.
Pour Icke, la représentation du monde par les média est un élément clé pour comprendre la nature de la conspiration.
Raison pour laquelle les média ont tendance à se regrouper en gros cartels extrêmement puissants car autant parler d’une seule voix, autant dire la même chose en donnant l’illusion de la multitude et du choix (multiplication des chaînes de télé et des journaux). Big Brother n’est pas une parabole, c’est un fait « réel ».
Certes, nous voudrions prendre de conscience de la nature illusoire du réel, du fait que ce réel est une convention mais cela suffit-il à changer la nature de notre vie au quotidien avec des résultats immédiats et concrets ? Je ne le pense pas mais au moins, cette prise de conscience y contribue, petit à petit, seconde après seconde. Comme le dit proverbe un peu idiot : » Rome ne s’est pas faite en un jour ». Comme nous ne vivons pas seuls, en vase clos et que nous sommes tous interdépendants, nous pourrions nous demander s’il y a des possibilités de changements dans l’homme ? De plus, nous devons nous poser la question de savoir si l’être humain est fondamentalement ouvert au changement mais aussi à la bonté ?
L’homme est-il bon ?
Donc, l’homme est-il bon ? » Pour un Mozart, il y a des millions d’assassins ! » affirmait d’une manière sobre et dépitée l’un des concepteurs de la sonde Voyageur 2, porteuse d’un message destiné aux extraterrestres et qui doit leurs montrer qui nous sommes. Nous vivons dans un système fondé en partie sur l’agressivité, la prédation et le contrôle envers les autres formes de vie. Pourquoi ? Parce que cela serait notre nature profonde ? En partie à cause de l’emprise de notre cerveau reptilien (ou cerveau R) qui fonctionne exclusivement sur le mode de la survie, nous affirment certains scientifiques.
C’est notre cerveau reptilien qui serait responsable de nos comportements rituels, répétitifs, froids, détachés des émotions, insiste David Icke. L’héritage interne de la présence de ces reptiliens. Mais ce cerveau R n’est pas la cause de tout. Nous pouvons aussi imaginer que c’est parce que justement, nous sommes plongés dans un univers tronqué qui, en apparence, est un univers constitué de parties, un monde dual (positif-négatif, bien/mal, supérieur/inférieur et toutes les zones intermédiaires), séparé, fragmenté que nous ouvrons à chaque instant de notre existence la porte à la souffrance.
Nous ne vivons pas dans un monde où nous ressentons profondément à chaque instant que tout est interdépendant, tout est lié, tout est UN. C’est à cause de ce sentiment de séparation, d’isolement, de parties (et même de ségrégation) que nous éprouvons le manque, la solitude, l’insécurité et en définitive, la peur, moteur de tous nos égarements.
Notre pseudo certitude d’être plongé dans cette matrice qui nous isole les uns des autres génère en nous le besoin de contrôler, posséder, accumuler du pouvoir. Comme nous nous identifions à la matrice, nous sommes pratiquement incapables de percevoir que le monde est autre chose, qu’il peut être autre chose.
Imaginons un instant que l’ensemble des êtres humains se mettait à changer fondamentalement de façon de penser et n’adhère plus à « la matrice ». Il y a fort à parier que cette dernière se métamorphose, s’adapte à notre nouveau consensus. En un clin d’œil, nous pourrions faire « descendre » le paradis sur terre ou briser le sort hypnotique de cette matrice. Malheureusement, comme le fait remarquer David Icke, les médias, les « autorités », l’establishment scientifique et religieux se gardent bien de nous avertir de cela mais au contraire, renforcent à chaque instant nos sentiments de peur, d’insécurité et par conséquent notre besoin de contrôler, de posséder qui se traduit dans tous nos rapports humains.
En instaurant ce chaos social qui agit comme une sorte de « bruit » continu, un fond émotionnel ininterrompu, l’establishment renforce alors son contrôle sur nos perceptions et nos destinées.
Nous ne sommes pas maître de notre vie, nous ne sommes même plus maître de notre mort.
Regardez la polémique qui a surgi aux USA à propos de l’euthanasie, au sujet de cette femme qui était en état végétatif depuis des années et que son mari a voulu débrancher. Georges Bush , si prompt à refuser parfois même avec plaisir et cynisme les demandes de grâces aux cond**nés à mort (même les mineurs et les handicapés mentaux) lorsqu’il était gouverneur du Texas, s’est jeté sur l’affaire en refusant au mari de débrancher son épouse de la machine. Nous ne discuterons pas des tenants et aboutissants de cette affaire complexe et de l’opportunité ou non d’accorder l’euthanasie dans ce cas précis. Je pense en fait que Georges Bush se moque de la prolongation de la vie de cette femme. Ce qui importe pour le président des Etats-Unis et pour les néo-conservateurs est de signifier au monde et au peuple américain que l’homme n’est pas maître de sa vie et ce jusque dans sa mort.
On nous envoie un message induit sans ambiguïté : nous sommes aux commandes et nous vous signifions que nous contrôlons tout. Même chose pour l’avortement. Ces gens qui veulent prohiber l’avortement ne le font pas parce qu’ils sont intimement convaincus d’être des pro life, des défenseurs de toute forme de vie. Mais bien parce qu’il s’agit d’intervenir une fois de plus dans un débat qui regarde l’intimité même d’une femme, celui de la capacité de donner la vie. Ils veulent nous montrer que tout est surveillé et contrôlé de la phase première de la vie (le début de la division cellulaire) à notre mort même si notre vie n’est plus que végétative.
Icke affirme à propos de la force de la matrice: » ils sont terrifiés par le fait que l’inconscient collectif humain puisse se réveiller et se souvenir qu’ils ont été programmés pour oublier. Les additifs alimentaires ainsi que ceux présents dans les boissons, les OGM, les médicaments de l’industrie pharmaceutique, les vaccins, la pollution électromagnétique, les messages subliminaux, la science, l’éducation, la manipulation médiatique et la suppression des médecines alternatives et des modes de pensées curatives alternatives, tout cela a été conçu avec un seul but en tête : hypnotiser la conscience humaine et déconnecter le corps et l’esprit de ses potentiels infinis… La suppression (de l’information) est en vérité bien plus puissante que l’endoctrinement « .
Est-il possible, voire facile de se déconnecter de la Matrice ?
Nous avons posé la question à Icke et il s’est montré assez ambigu. Car lorsqu’il affirme que la Matrice est devenue une sorte de Frankenstein, une créature qui a dépassé son créateur, il déclare en même temps que nous ne sommes plus maître du jeu. Il sous-entend que la Matrice nous domine et que nous sommes ses pantins. En tant qu’entité autonome, elle est capable de se défendre. Mais en même temps, par l’éveil progressif de nos consciences, nous serions capables de changer la Matrice. Se laissera-t-elle faire ? Nous laissera-t-elle faire ? Icke ne répond pas clairement à la question, du moins dans cette interview.
Une transe hypnotique
Pour Icke, la prise de conscience individuelle est déjà un premier pas pour sortir de cette matrice. Mais avant toute chose, il convient de prendre conscience que la matrice est surtout une sorte de transe hypnotique.
Une transe qui « solidifie » notre réalité, lui donne sa consistance. Rien que notre état d’esprit a une influence sur notre corps, une influence mesurable et perceptible. Les travaux de Valérie Hunt de l’université de Californie (UCLA) sur les mesures de champs d’énergie autour d’une personne ont montré que l’état émotionnel affecte la fréquence vibratoire du corps.
Pour ceux qui en douteraient, les manipulations du comportement via les outils et technologies du Mind Control sont capables de faire croire à l’esprit des victimes qu’elles vivent dans un monde totalement différent du nôtre. Lisez à ce sujet notre enquête sur Monarch.
Pour ressentir intuitivement la force de cette matrice et le pouvoir des média sur la construction de notre réalité, faites la petite expérience suivante lorsque vous vous promenez en rue, de préférence une rue animée en zone urbaine : prenez une bonne et lente inspiration et imaginez calmement que vous êtes une sorte d’extraterrestre, que vous voyez le monde pour la première fois avec des yeux d’étrangers. Vous serez alors frappé par le nombre de signes d’interdiction, de panneaux publicitaires, tous porteurs du même genre de messages.
Un nombre incroyable d’injonctions qui vous affirment en grandes lettres : « gagnez plus d’énergie, plus d’argent, soyez plus beau, plus grand, plus fort « . Ou encore » faites ceci, pas cela, ne stationnez pas ici mais là, payez, payez, à vendre, à louer, à céder, vous êtes ici et vous devez aller par là « .
Tous les messages vont dans un sens identique : ils vous situent d’abord dans l’espace (panneaux indicateurs et directionnels) dans le temps (horloges digitales) et ajoutent que vous devez « posséder », posséder plus et plus. Produit après produit, envie après envie. Bien entendu, tout cela est normal pour nous. Ces messages sont tellement répétés que nous ne nous rendons absolument pas compte de leur influence et de leur portée sur nos comportements. Ces messages nous forment, sculptent notre conscience en quelque sorte et nous placent dans une sorte de transe hypnotique.
Ce réel est une construction artificielle qui s’adresse à notre cerveau reptilien, le cerveau le plus primitif qui est celui de notre mode stricte de survie. Qui dit survie dit peur dit « avoir plus, posséder plus, manger plus ». La société de consommation américaine est incroyable à cet égard : tous les aliments et boissons sont conditionnés dans des formats géants, les voitures sont énormes. Nous suivons cette pente en Europe. Par conséquent, comme nous ne prenons pas conscience de la nature artificielle et conventionnelle de la réalité, nous estimons qu’il s’agit d’un environnement normal, solide, tangible contre lequel nous ne pouvons rien faire, si ce n’est consommer, posséder, jouir et subir lorsque nous n’avons plus l’impression de contrôler.
« Nous créons notre propre réel et nous sommes en plus persuadés que nous ne le faisons pas…Les gens ne réalisent pas qu’ils sont à la fois une sorte de toupie et la force qui fait tourner la toupie » ajoute Icke à cet égard. Il souligne avec insistance que nous sommes la source de cette matrice et que les Illuminati ou quelque forme que prenne l’autorité en tirent un large profit :
» Nous créons notre réalité dans le sens où notre subconscient manifestent des champs de pensées que l’esprit conscient décode alors sous la forme d’illusions holographiques en 3 dimensions. Mais le contrôle de ces illusions provient des croyances de notre subconscient, croyances qui génèrent les champs de pensées que notre esprit conscient décode sous la forme de nos expériences quotidiennes. Les Illuminati et leurs « maîtres » d’autres dimensions savent pertinemment que s’ils peuvent programmer nos croyances dans notre subconscient, ils contrôleront les illusions de nos 5 sens… Tout se manifeste à partir de là… ».
Personne ne nous oblige à adhérer à cette constatation, à cette apparente conviction que Icke a en l’existence et la puissance des Illuminati.
Illuminati est une appellation comme une autre pour désigner des niveaux plus centralisés et plus occultes d’autorité. Croire en la totale transparence du fonctionnement des autorités est encore une « croyance », une illusion qui dénote une ingénuité et une naïveté rare. Tous les scandales politiques et financiers, toutes les guerres nous ont démontré l’opacité totale des systèmes de pouvoir.
Libre arbitre et univers « auto » conscient
Dans le cadre de cette conception selon laquelle l’univers est une projection holographique de « quelque chose », nous allons tenter de définir ce qu’est ce « quelque chose ». Ou à tout le moins, quelle est la base de notre univers 3 Dimensions ou plutôt 4Dimensions/5 sens?
En nous référant aux théories développées par Amit Goswami , un physicien d’origine indienne, nous découvrons que l’univers n’est pas purement mécaniste et qu’il est sous-tendu par un ordre très subtil.
L’intéressé nous explique que nous sommes en présence de deux conceptions apparemment antagonistes.
Expliquons-nous. L’univers de matière est constitué de cellules (pour le vivant), de composants chimiques et organiques qui eux-mêmes sont constitués de particules plus petites, les fameuses particules quantiques, à la fois particules et ondes. Tout phénomène serait donc la conséquence des réactions et interactions entre ces particules. De ce fait, nos comportements ne seraient rien d’autre qu’une suite d’opérations purement mécaniques dont nous dépendrions.
Dans une telle perspective, notre liberté est une illusion : cette liberté » est seulement un épiphénomène ou un phénomène secondaire, secondaire au pouvoir causal de la matière « . C’est simplement parce que nous n’avons pas les instruments et la science nous permettant de « mesurer » et de prévoir le comportement de ces particules que nous croyons qu’elles sont imprévisibles. Si nous avions tous les instruments, nous pourrions tout expliquer, tout prévoir et nous ne serions que le fruit d’une simple mécanique très complexe certes, mais d’une vulgaire mécanique, comme un automate. Le hasard n’existerait pas dans une telle vision, il ne serait que « l’inconnaissable », ce que nous ne sommes pas capables de connaître à cause de nos limitations. Il n’y a donc pas de place pour la créativité et le libre arbitre dans cette vision absurde.
Voilà l’hypothèse hyper matérialiste. La matière (avec l’espace et le temps) est le support de tout, même de la conscience. C’est ce que l’on appelle le « super paradigme matérialiste ». Un modèle qui a la prétention de vouloir tout expliquer en affirmant que la conscience n’est rien mais en fait, c’est aussi un modèle qui se désintègre à la rencontre de la première anomalie quantique. Un modèle qui oublie un peu vite que la matière est une illusion en perpétuel changement dans un champ infini de possibilités. Heureusement, il y a, selon Goswani, une conception totalement inverse selon laquelle la conscience est à la source de tout et que l’étude des anomalies semble créditer.
C’est d’abord la conscience qui met en route la matière et non l’inverse, nous affirme Goswani. La matière a donc une source, un support, un moteur qui serait la conscience.
Selon notre physicien indien qui lui aussi fut impressionné par la découverte d’Alain Aspect (voir début du texte), » très tôt, on a découvert que les particules quantiques (constituant la matière et les « objets quantiques ») n’étaient pas des ondes évoluant dans l’espace et dans le temps. En fait, on ne peut absolument pas les considérer comme des ondes dans l’espace et dans le temps car ces particules quantiques présentent des propriétés qui ne « collent » pas avec les ondes ordinaires. Alors, on a commencé à les considérer et à les identifier comme étant des ondes ayant des potentiels, des potentiels d’ondes, des possibilités d’ondes et ce potentiel est reconnu comme étant transcendant, au delà de la matière, quelque part… Les objets ont vraiment des connections au delà de l’espace et du temps « .
En termes plus clairs, Goswami nous affirme dans cette interview donnée au site TWM (http://twm.co.nz/sitemap.html, un site vraiment indispensable mais en anglais) qu’au-delà de l’apparence de la matière, au niveau quantique, il y a un monde fait de possibilités, de potentialités, un monde qui ne s’est pas encore tout à fait manifesté, ou tout est encore indéterminé, où le libre arbitre règne, un monde qui est au-delà du temps et de la matière.
Notre monde est sous-tendu par un niveau au-delà du temps et de la matière et constitué uniquement d’informations et de potentiels dont il est donc une projection.
Cela ressemble fort à un monde de conscience, à ces fameux champs morphogénétiques ou encore au monde des Idées de Platon .
C’est extraordinaire de penser que des philosophes de l’Antiquité comme Platon ou Démocrite avaient déjà des intuitions fulgurantes comme celles relatives aux mondes des atomes, des particules élémentaires, des univers virtuels. Sans outils scientifiques, sans microscopes électroniques, sans ordinateurs. Certains pensent que les philosophes de l’Antiquité avaient été mis en contact avec des civilisations hyper évoluées. Mais nous sortons du sujet.
L’expérience d’Aspect nous montrait donc que les atomes émettent des photons, des particules quantiques qui réagissent entre elles instantanément. Donc plus rapidement que la vitesse de la lumière, ce qui était une impossibilité dans la théorie d’Einstein. Cela signifie que cette « communication » ou apparence de communication, de relation entre ces deux particules se fait à un autre niveau, au-delà du temps et de l’espace. Dans une autre dimension. Dans cette autre dimension qui n’est pas régie et étranglée par une mécanique liberticide, l’univers et les êtres qui le peuplent conservent alors le libre arbitre.
Autre argument en fonction du libre arbitre : le concept de flou quantique qui sous-tend l’univers. Le monde quantique ou plutôt, le comportement des particules quantiques qui est imprévisible a permis aux scientifiques de dire que l’on se trouvait dans un « flou quantique ». Dans un tel univers, il est impossible de déterminer les causes précises des choses en une suite d’événements prédictibles : l’événement A donnerait toujours l’événement B qui donnerait toujours l’événement C etc.
Dans le monde quantique, tout est incertain jusqu’à un certain degré. Bien entendu, si tout était totalement incertain, nous serions incapables de construire des machines électroniques par exemple. Si l’on extrapole les choses, les causes de l’univers sont donc multiples et échappent à cette idée d’une suite de causes mécaniques précises. » Le flou quantique réfute l’idée d’un univers totalement déterministe » affirme le « moine » biologiste Mathieu Ricard.
Se libérer de la Matrice ?
Donc, nous avons un monde quantique où règne le libre arbitre, où tout est potentialité, tout est information. Ce monde sous-tend l’univers de matière c’est à dire la matrice, il en est la projection, le prolongement. Une projection sous forme de vortex, nous affirme Icke.
La matrice est une entité consciente d’elle même, qui se régule elle-même, se crée elle-même et nous avons vu que cela était possible, intellectuellement et théoriquement envisageable, même sous l’angle de la pensée scientifique.
Mais la matrice serait avant tout une erreur, une sorte de projection erronée d’un autre monde, celui de l’infini où tout est UN, tout est lié, insiste Icke.
Nous faisons toujours partie de ce monde l’UN, nous n’en sommes pas déconnectés. Nous avons malheureusement oublié que nous y sommes toujours immergés ou plutôt reliés. Tout simplement parce que la matrice pareille à un tourbillon nous entraîne de plus en plus profondément dans ses boucles temporelles. Au plus, nous sommes entraînés dans une boucle située au centre du tourbillon, du vortex, au plus la pression est forte, au plus la réalité est « dense ».
Il y a donc des niveaux moins denses dans ce vortex, des boucles plus « éthérées », plus détachées de la matière et du temps. Ce serait ces autres réalités, ces autres « royaumes », ces autres plans « astraux » si l’on fait référence à des référents religieux ou new age. Mais c’est toujours la matrice.
Le libre arbitre, le flou quantique nous indiquent également que nous avons la liberté de sortir de cette matrice même si cela nous semble impossible. Même si nous avons l’impression de nous marginaliser. Car notre lien avec le Tout, l’univers de l’UN, l’univers infini ne s’est jamais rompu. C’est un lien en dehors du temps et de l’espace et c’est justement le temps et l’espace déployés dans la matrice qui nous donnent l’impression d’avoir oublié ce lien, d’être déconnecté.
Visions sous Ayahuasca
Bien entendu, ce genre d’hypothèse nous propulse hors des modèles spéculatifs scientifiques connus et classiques. Il s’agit d’une représentation du monde dont Icke a eu la vision petit à petit mais qui a pris sa pleine cohérence après plusieurs rituels à l’Ayahuasca. L’intéressé estime que cette vision aurait pu surgir à l’aide d’un autre produit modificateur de conscience. Il n’attribue pas une qualité spécifique à la plante comme le font les adeptes des rituels du Santo Daime. Cet ancien gardien de but, vedette de foot, commentateur sportif souligne par ailleurs qu’il n’avait jamais pris de drogues auparavant et c’est en quelque sorte un mélange de hasard, d’intuition et de curiosité qui le poussèrent à se rendre au Brésil, à Manaus.
Revenons à notre matrice. Selon Icke, il convient de rester résolument optimiste en dépit des assauts répétés et de plus en plus violents de la Matrice. Cette dernière se sent en danger et l’accélération de certains événements autour de nous témoigneraient de la peur des « agents » de cette matrice de nous voir briser dans un jour proche le sort hypnotique qui nous a été lancé.
Quant à savoir pourquoi, particulièrement en cette période de l’histoire, la matrice se sentirait-elle plus menacée et nous serions plus enclins à nous éveiller, nous supposons qu’il doit donner des réponses dans son tout dernier livre qui est sur le point de sortir au moment où nous rédigeons ces lignes.
Avec cette représentation du monde, Icke constitue un phénomène à part dans le conspirationnisme car il parvient à donner un ordre et un sens à tous les événements, faits et anomalies que l’on trouve dans ce drôle de petit monde de la conspiration.
Les Illuminati, les Draco et autres reptiliens, les sociétés secrètes, le réseau Monarch et le « Mind Control », les Ovnis, les « manipulations » des cartels pharmaceutiques, toutes ces « anomalies » ont un sens dans l’univers de la matrice. Ces agents de la matrice agissent tous de concert pour nous maintenir enfermés dans la peur, les croyances et donc nous plonger un peu plus profondément sous leur emprise hypnotique.
C’est parce que nous sommes en quelque sorte amnésiques et que nous avons oublié qui nous sommes et à quoi nous sommes reliés que nous errons dans un monde faits de croyances, d’idéologies, de préjugés, un monde conflictuel et chaotique. Tout est holographique et virtuel dans la matrice de Icke, même la génétique, même la maladie, même la souffrance et la mort. Même notre langage et nos expressions toutes faites reflètent des idéologies et nous conditionnent à percevoir le réel d’une certaine façon et donc à adhérer à la matrice. » Notre esprit fait l’objet d’un assaut continuel de messages subliminaux pour programmer notre réalité » souligne Icke.
Si nous comprenons profondément comment fonctionne la matrice, si nous savons lire « les lignes de code » de la Matrice, nous ne serons plus soumis à ses lois et c’est là que se situerait notre vrai liberté, notre authentique libre arbitre. Icke nous demande quelque part de percevoir et maîtriser le niveau quantique du réel.
Nous pouvons ne pas être d’accord avec la méthode de Icke qui consiste à élaborer un modèle en se basant uniquement sur une vision d’ordre quasi chamanique et en ayant fait une synthèse plus ou moins habile de spéculations scientifiques passionnantes. Icke ne fait pas partie du gotha scientifique et intellectuel, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais cela n’enlève rien, à notre sens, à la qualité de ses intuitions. N’oublions pas que bon nombre de théories scientifiques qui se sont avérées valides par la suite ont été édifiées sur base de visions bien souvent au départ irrationnelles. Ceux qui connaissent bien le monde du conspirationnisme pourront admettre que le modèle de la Matrice de David Icke donne du sens à ce monde chaotique.
Karma one
Karma one – © Karmapolis – Avril 2005
Bibliographie qui a servi à rédiger ce dossier
• « Synchronicité, un pont entre l’esprit et la matière »; F.David Peat , éditions Le Mail 1988
• « L’infini dans la paume de la main, du Big Bang à l’Eveil », Mathieu Ricard et Trinh Xuan Thuan , éditions Fayard, Paris, 2000
• « Psi », Erik Pigani , Presse du Châtelet, 1999
• « Les chants de l’invisible », Bernard Martino , Editions Balland, 1990
• « Tales from the Time Loop », David Icke , Bridge of Love , 2003
• « The Holotropic Mind: The Three Levels of Human Consciousness and How They Shape Our Lives » Stanislav Grof et HalZina Bennet , Harper Collins 1992
• « The Age of Manipulations », Wilson Bryan Key , Madison Books, USA , 1989.
• « The Holographic Universe », Michael Talbot , Harper Perenial NY , 1992
• « The Self Aware Universe », Amit Goswami , Penguin Putnam , NY , 1995
• « The Holotropic Mind », Stanislav Grof , Harper San Francisco , 1990
• sites internet: (http://twm.co.nz/sitemap.html, un site vraiment indispensable en matière d’articles sur la nature de la conscience et de l’univers. Sans oublier le site de notre ami Gerry Zeitlin, Open Seti qui présente également un modèle de représentation de la conscience. www.openseti.org/XARA/partables.html
F I N .
L’Univers holographique, la Matrice et les boucles du temps.
28 Avril, 2015.
Deuxième partie
Entrons maintenant de plein pied dans cette matrice puisque nous avons réussi à montrer que la réalité était une illusion. Et voyons jusqu’où il pourrait y avoir une manipulation des comportements humains. Bref, voyons à quoi sert cette Matrice et comment elle fonctionne.
La vision de David Icke
David Icke a « construit » une théorie fascinante sur l’univers, sur notre mode de perception. On peut déconsidérer Icke parce qu’il a une manière un peu abrupte et parfois caricaturale de présenter les choses et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne prend aucune précaution oratoire ni aucun recul pour affirmer par exemple que la Reine d’Angleterre est une entité extraterrestre reptilienne, que le monde est dirigé par ces mêmes entités reptiliennes « extraterrestres » depuis toujours et qu’ils sont d’une certaine façon les « agents » Smith du film Matrix. Des agents faits pour surveiller, contrôler, renforcer et entretenir la matrice et notre adhésion à ce système.
Après tout, il ne fait que rapporter ce que beaucoup d’autres, des témoins et des auteurs moins connus que lui affirment. Mais rien, absolument rien ne nous ôtera de l’idée que sa recherche sur la nature « prédatrice » de notre monde est pertinente. L’hypothèse « Matrix » qu’il défend s’appuie sur de nombreuses réflexions, spéculations et constatations scientifiques comme nous le voyons déjà. Voilà où il veut en venir.
La première chose que nous devons comprendre et nous ne pouvons qu’insister fermement sur ce point, c’est que notre réalité matérielle est une illusion. L’apparente vie « physique » des particules élémentaires constituant cette matière est une illusion car nous l’avons déjà souligné, ces particules élémentaires se comportent à la fois comme des ondes et comme des particules. Les instruments de mesure ne parviennent jamais à les localiser avec précision et on ne sait jamais si elles vont se manifester sous la forme d’une onde ou d’une particule. C’est ce que l’on appelle le « flou » quantique.
La matière est donc une chose étrange, illusoire, en constant changement à son niveau microscopique. L’astrophysicienTrin Xhan Tuan paraphrasant Einstein L’être humain est une partie du tout que nous appelons univers, une partie limitée par le temps et l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme des événements séparés du reste, c’est là une sorte d’illusion d’optique de sa conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous car elle nous restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver notre affection aux personnes qui sont les plus proches de nous. Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté « .
Quant au physicien Schrödinger , il nous montre à sa manière que le réel, la matière est bel et bien une chose virtuelle : « il vaut mieux ne pas regarder une particule comme une entité permanente mais plutôt comme un événement instantané. Parfois, ces événements forment des chaînes qui donnent l’illusion d’être des objets permanents « .
En d’autres termes, ce qui préexiste aux objets, ce sont les informations (composition de l’objet, longueur d’onde, force électromagnétique etc.).
Prenons à nouveau une table comme exemple. Elle donne l’illusion de sa solidité, de sa stabilité. Elle ne disparaît pas, uniquement parce que les innombrables particules qui la composent ne peuvent pas disparaître et changer d’état toutes en même temps . Certaines particules de la table « changeront » de « nature », la table va s’éroder, vieillir mais la probabilité que toute la table s’évanouisse en poussière, « migre » dans une autre dimension est pratiquement si pas absolument nulle à cause de la cohésion (force atomique forte) des liens entre les particules élémentaires qui composent la table ainsi que de leur inertie.
Néanmoins, on dira que cette « solidité » de la table n’est qu’une illusion car toutes les particules (un nombre incroyable) qui la composent sont des particules quantiques qui tantôt seront des ondes, tantôt des particules. Ces particules ont une existence indéterminée. La table neuve, vieille, abîmée, tous les états de la table coexistent.
Ce n’est qu’à cause de la dimension du temps que nous avons l’impression que la table ne change pas d’apparence et que cette apparence est solide et stable.
Il en va de même pour tous les objets, tous les phénomènes qui constituent notre univers. Tous ces objets sont avant tout de l’énergie et de l’information.
Il en va de même pour les objets du macrocosme. Microcosme, macrocosme, tous les objets peuvent se résumer par cette phrase: » leur solidité n’est qu’un trompe l’œil: une question d’échelle dans l’espace et le temps… Un rêve qui dure 100 ans n’a pas plus de réalité qu’un rêve qui dure une minute… Notre façon de décrire le monde est conditionnée par le fait que notre expérience quotidienne ne nous permet de l’observer qu’à l’échelle macroscopique, laquelle jouit d’une plus grande stabilité. Il est fort probable que, si nous avions constamment le monde microscopique sous les yeux, nous attribuerions aucune solidité au monde extérieur. La perception que nous avons de ce monde dépend entièrement du point de vue selon lequel on se place » souligne le biologiste Mathieu Ricard.
Pour reprendre l’image du film Matrix, si nous avions des microscopes électroniques à effet de tunnel (les microscopes les plus puissants) à la place des yeux, nous verrions les lignes de code qui constituent les images du réel qui nous entourent comme les héros du film qui n’ont plus besoin de voir la matrice en 3D pour la comprendre mais se contentent des lignes de code sur le moniteur. Un peu comme si nous étions capables de « voir » un jeu vidéo en 3 D rien qu’en lisant les codes de programmation.
Nous verrions le réel non comme une suite d’objets solides mais uniquement sous forme d’ondes, de champs d’énergie, de particules. Comme Néo, le héros du film, nous serions alors peut-être capables de « miracles », c’est à dire de violer ces lois comme par exemple, de passer à travers les murs ou pourquoi pas de voler dans les airs.
David Icke estime pour sa part que les grands mystiques et les Saints qui font des soi-disant miracles sont des personnes qui savent tout simplement lire et utiliser les lignes de codes et les énergies qui constituent le réel.
Faire des miracles consisteraient non à « violer » des lois mais à percevoir les choses sous un autre angle, sous une autre dimension. l’explique très bien: »
Nous sommes tous conditionnés
Deuxième point important de l’hypothèse « Matrix » de Icke : cette matrice, cette réalité virtuelle a d’autant plus de solidité, de force et de consistance que nous y adhérons tous.
La réalité n’est pas une chose qui préexiste et qui s’impose à nous mais elle serait plutôt le fruit d’un consensus.
La réalité prend le visage qu’elle prend parce que nous sommes en quelque sorte tous inconsciemment d’accord de la percevoir de la sorte. Où plutôt, notre subconscient (dont nous ne sommes pas vraiment maître) est conditionné socialement, culturellement pour percevoir le réel d’une certaine façon. Nous fabriquons la Matrice qui, en retour, nous conditionne et nous maintient dans ses filets de perception.
Icke insiste avec véhémence –on le comprend- sur le rôle joué par les religions, la culture, les conventions sociales, les préjugés scientifiques dans la manière dont nous convenons ensemble de percevoir le réel. Rien de plus difficile de changer certaines idées bien arrêtées, certains courants de pensée comme les religions par exemple.
Ces conventions et ces croyances sont d’autant plus fortes et importantes qu’elles sont le fruit d’un travail volontaire, prémédité, une authentique conspiration dont des sociétés secrètes diverses comme les Illuminati seraient les acteurs et auteurs principaux.
Ces Iluminati seraient en fait les « agents », les programmes antiviraux envoyés par la Matrice pour que nous nous conformions à son programme. Si le terme » Illuminati » vous dérange et si vous considérez que ce groupe secret n’existe pas, mettez à la place l’image de l’autorité à laquelle votre perception du réel adhère. Cela marche aussi bien.
Nous allons examiner le rôle de ces Illuminati un peu plus dans le détail dans le paragraphe relatif aux moyens de se sortir de ce piège apparent. Nous parlions donc de ces agents générés par cette Matrice « consciente ».
Pour Icke, il faut admettre un troisième postulat : cette Matrice est une chose « vivante », consciente d’elle-même et qui se fabrique elle-même. Elle est aussi sa propre source.
Une idée pas si incongrue que cela puisque certains physiciens sont arrivés à ce constat également, nous le verrons aussi dans le paragraphe suivant avec le travail d’Amit Goswami , un physicien d’origine indienne.
Le prolongement de cette idée selon laquelle la matrice naît d’un consensus de perception entre les êtres humains est que nous autres, êtres humains sommes les sources d’alimentation de cette matrice, les piles d’énergie en quelque sorte. Exactement comme le présente le film Matrix avec ces tours emplies de sarcophages contenant des corps humains plongés dans une stase et tous raccordés au même « jeu de réalité virtuelle ». Nous sommes de la matière première pour la matrice.
Autre postulat : le temps est une illusion, une illusion suscitée uniquement par notre esprit lorsqu’il est piégé par la matrice.
Point n’est besoin de montrer à quel point les physiciens ont découvert le côté tout à fait relatif, élastique, purement conventionnel et formel du temps. Il nous est difficile de percevoir ce que serait un univers sans temps tant nous y sommes accoutumés, conditionnés. Pourtant, le temps est relatif, variable. Il a plusieurs dénominations, plusieurs attributs selon les physiciens : on parle de temps relatif, de temps absolu, de temps imaginaire, de temps constant et conventionnel par exemple. Il peut même être déformé en présence de force gravitationnelle intense.
Et « subjectivement », nous pouvons en faire l’expérience tous les jours : lorsque nous vivons un événement heureux, le temps passe à la vitesse de l’éclair jusqu’à ne plus exister. Nous parlons même d’expérience hors du temps. Alors qu’à l’inverse, un événement douloureux ou traumatique dure très longtemps. Lors d’un accident, certains ont eu l’impression que tout se déroulait au ralenti.
La peur comme moteur de la Matrice
Icke estime que la Matrice est une sorte de vortex temporel, c’est à dire une suite de boucles temporelles en forme de vortex, de tourbillons, qui nous piègent et nous poussent à adhérer à une répétition incessante d’expériences, souvent les mêmes, une répétition de vies que certaines religions ont nommé le Karma.
Cette obligation de soi-disant nous incarner pour nous améliorer, expier des fautes serait encore une fois un piège de la matrice.
La » Conscience » supérieure dont nous sommes le reflet n’a pas besoin d’une multitude de vies pour avoir de l’expérience ou pour « payer » ses erreurs. La Conscience de l’Un dont nous sommes issus n’a pas besoin d’apprendre, d’éprouver. Elle sait tout, nous affirme Icke. Le Karma, le paradis, l’enfer, le purgatoire, l’amélioration des âmes ou leurs chutes, tout cela ne serait que des pièges tendus par la Matrice pour nous y enfermer. Et c’est la peur, avant toute chose, qui est la « glu », la force d’attraction qui nous maintient dans la matrice et nous coupe de notre vrai potentiel.
Certes, nous sortons allègrement du domaine scientifique mais ce prolongement d’un modèle physique de représentation de l’univers par un autre modèle plus métaphysique est vraiment évocateur. « La Matrice est un système qui se contient lui-même et qui a perdu le contact avec l’Infini qui existe au-delà de la réalité illusoire. En fait, seul l’Infini est, seul » Tout » est, il n’y a que le Tout qui peut être. Mais cela a été simplement oublié » souligne Icke.
La répétition des mêmes événements, ces boucles temporelles que sont la matrice à ses niveaux les plus denses nous permet d’atténuer notre peur car nous aimons vivre dans un environnement stable, familier, limité. C’est en quelque sorte notre peur viscérale et en même temps programmée de l’inconnu qui nous pousse à adhérer avec force à la matrice.
La peur comme ciment universel.
» Etre dans la matrice, c’est une façon pour notre conscience de siffloter dans l’obscurité afin de se donner l’illusion confortable de la familiarité » affirme encore David Icke dans « Tales from the Time Loop ». » Les êtres humains détestent les incertitudes. L’incertitude provoque l’anxiété. Pour réduire l’angoisse, si aucune structure factuelle est immédiatement disponible, les êtres humains en inventeront une ou accepteront une structure de réalité prête à l’usage et construite par les médias… Ces perceptions sont bien entendu des constructions totalement fictives » affirme justement Wilson Bryan Key dans « The Age of Manipulations » (Madison Books, USA, 1989).
En d’autres termes, nous sommes vivement disposés à mettre de côté notre libre arbitre et notre réflexion pour adhérer à n’importe quelle recette de prêt « à vivre » ou explications et représentations du réel produites par les médias, pourvu que ces théories et recettes nous rassurent et mettent de l’ordre dans ce que nous ne connaissons pas.
Ces manipulations, ces messages erronés mais jamais innocents, parfois grossiers, parfois subtils distillés par les média construisent le réel que nous percevons. Il est capital de percevoir cela, non avec un regard paranoïaque mais avec une autre motivation : celle d’une insatiable curiosité afin de ne jamais arrêter notre avis et notre regard sur les choses. Il convient de garder l’esprit le plus souple possible.
Le mode de fonctionnement des médias, leur tendance au regroupement, à la centralisation, la façon dont l’autocensure fonctionne (la censure n’est pas vraiment nécessaire chez les journalistes. Ils se censurent eux-mêmes pour des raisons sociales, culturelles et économiques), tout cela mérite un dossier à lui seul. C’est d’ailleurs un des projets futurs de Karmapolis: les médias et le contrôle.
Icke, dans son dernier livre (Tales from…) a soigneusement mis en évidence tous les éléments matériels et indices montrant que ce contrôle est effectif et totalement fondamental dans le mode de fonctionnement de la matrice. Pour comprendre jusqu’où va la Matrice, selon Icke, il faut se dire que non seulement la réalité est une illusion mais également que les lois de la physique, les lois de la vie et de la mort sont aussi des illusions.
Des lois que notre corps et notre conscience respectent avec force parce que notre corps et notre conscience sont programmés, conditionnés pour les respecter. « L’infini n’a pas besoin de respirer ou de manger pour vivre… Il n’a pas besoin de lois de la physique… » s’exclame Icke. Nous pourrions en fait être au-delà de ces lois contraignantes si nous pouvions sortir de la Matrice.
Enfin et surtout, cette matrice est bien plus étendue que nous le pensons. Elle concerne et incarne non seulement notre réalité matérielle dense (l’ensemble de l’univers matériel) mais ce que les adeptes du New Age appellent les plans astraux supérieurs, les « paradis » religieux, autres enfers et purgatoires, des mondes moins denses certes, des mondes plus spirituels mais qui font toujours partie de la Matrice.
Ce sont toujours des mondes consensuels créés par notre imaginaire collectif. Le concept même de réincarnation ainsi que de passage dans le purgatoire, d’arrivée dans un paradis, tous ces mondes transitoires sont également des pièges de la Matrice, des univers parallèles qui nous maintiennent collés à cette matrice, qui nous poussent à y adhérer. Se déconnecter de la Matrice consiste à adhérer à l’Infini. Une notion très vague, sur laquelle on ne peut fixer aucun mot, aucun visage, aucune matérialisation puisque ce monde est situé hors des concepts générés par la Matrice.
» Les croyances New Age en une grande Fraternité Blanche universelle ou en un Ashtar Command communiquant avec ses élus sont des manipulations des boucles temporelles d’autres niveaux de la Matrice » souligne Icke qui nuance malgré tout le fait que les personnes s’intéressant au Nouvel Âge ou au « paranormal » vont malgré tout dans le bon sens en s’accoutumant à la notion qu’il existe d’autres niveaux de réalité que la stricte réalité matérielle dense. Mais c’est encore un piège de l’imaginaire.
Que pouvons-nous faire, contre quoi luttons-nous ?
Avons-nous des moyens de lutte contre l’emprise de cette matrice apparemment toute puissante ? Que pouvons-nous faire ? A première vue, nous ne pouvons que subir. En allant plus loin, nous pouvons déjà nous dire que la première chose à faire est de prendre conscience : prendre conscience du côté illusoire de la réalité, se pénétrer à chaque instant du fait que nous vivons dans une réalité conditionnée par nos préjugés et par le « matraquage » d’idées, de propagande qui nous est imposé. La chose n’est pas évidente car tout dans notre société est fait pour nous « distraire » de l’introspection, de la concentration nécessaire pour cette prise de conscience. Tout, avec en première ligne la peur.
La peur et le chaos jouent un grand rôle dans notre adhésion à la matrice comme nous l’avons déjà vu. De plus, nous sommes « dopés » constamment, poussés à vouloir éprouver des sensations fortes qui renforcent et nous accrochent à cette adhésion comme une drogue le ferait : de plus en plus d’intensité émotionnelle, de passions, de richesses, de stimuli sexuels (attention, n’ajoutez pas la dimension « morale » selon laquelle le sexe, la richesse etc… sont le « mal »), de plus en plus de violences.
Nous vivons dans une véritable dictature de l’apparence dans laquelle les choses sont belles et bonnes si elles sont conformes à un modèle prédéfini, prémédité. Nous nous identifions tellement à ces modèles (très difficilement « atteignables ») que le fait de ne pas y correspondre est bien souvent une source de souffrance et de sourde frustration. Modèles de richesse sociale, d’esthétique physique, de « richesses » intellectuelles. Nous sommes tentés de prendre bien souvent tout cela au tragique, au pied de la lettre.
Nous nous identifions à nos manques, à nos souffrances, nous avons le sentiment de tellement les incarner que nous ne nous rendons plus compte de l’emprise de cette matrice, nous affirment certains philosophes et certains penseurs bouddhistes.
Pour Icke, la représentation du monde par les média est un élément clé pour comprendre la nature de la conspiration.
Raison pour laquelle les média ont tendance à se regrouper en gros cartels extrêmement puissants car autant parler d’une seule voix, autant dire la même chose en donnant l’illusion de la multitude et du choix (multiplication des chaînes de télé et des journaux). Big Brother n’est pas une parabole, c’est un fait « réel ».
Certes, nous voudrions prendre de conscience de la nature illusoire du réel, du fait que ce réel est une convention mais cela suffit-il à changer la nature de notre vie au quotidien avec des résultats immédiats et concrets ? Je ne le pense pas mais au moins, cette prise de conscience y contribue, petit à petit, seconde après seconde. Comme le dit proverbe un peu idiot : » Rome ne s’est pas faite en un jour ». Comme nous ne vivons pas seuls, en vase clos et que nous sommes tous interdépendants, nous pourrions nous demander s’il y a des possibilités de changements dans l’homme ? De plus, nous devons nous poser la question de savoir si l’être humain est fondamentalement ouvert au changement mais aussi à la bonté ?
L’homme est-il bon ?
Donc, l’homme est-il bon ? » Pour un Mozart, il y a des millions d’assassins ! » affirmait d’une manière sobre et dépitée l’un des concepteurs de la sonde Voyageur 2, porteuse d’un message destiné aux extraterrestres et qui doit leurs montrer qui nous sommes. Nous vivons dans un système fondé en partie sur l’agressivité, la prédation et le contrôle envers les autres formes de vie. Pourquoi ? Parce que cela serait notre nature profonde ? En partie à cause de l’emprise de notre cerveau reptilien (ou cerveau R) qui fonctionne exclusivement sur le mode de la survie, nous affirment certains scientifiques.
C’est notre cerveau reptilien qui serait responsable de nos comportements rituels, répétitifs, froids, détachés des émotions, insiste David Icke. L’héritage interne de la présence de ces reptiliens. Mais ce cerveau R n’est pas la cause de tout. Nous pouvons aussi imaginer que c’est parce que justement, nous sommes plongés dans un univers tronqué qui, en apparence, est un univers constitué de parties, un monde dual (positif-négatif, bien/mal, supérieur/inférieur et toutes les zones intermédiaires), séparé, fragmenté que nous ouvrons à chaque instant de notre existence la porte à la souffrance.
Nous ne vivons pas dans un monde où nous ressentons profondément à chaque instant que tout est interdépendant, tout est lié, tout est UN. C’est à cause de ce sentiment de séparation, d’isolement, de parties (et même de ségrégation) que nous éprouvons le manque, la solitude, l’insécurité et en définitive, la peur, moteur de tous nos égarements.
Notre pseudo certitude d’être plongé dans cette matrice qui nous isole les uns des autres génère en nous le besoin de contrôler, posséder, accumuler du pouvoir. Comme nous nous identifions à la matrice, nous sommes pratiquement incapables de percevoir que le monde est autre chose, qu’il peut être autre chose.
Imaginons un instant que l’ensemble des êtres humains se mettait à changer fondamentalement de façon de penser et n’adhère plus à « la matrice ». Il y a fort à parier que cette dernière se métamorphose, s’adapte à notre nouveau consensus. En un clin d’œil, nous pourrions faire « descendre » le paradis sur terre ou briser le sort hypnotique de cette matrice. Malheureusement, comme le fait remarquer David Icke, les médias, les « autorités », l’establishment scientifique et religieux se gardent bien de nous avertir de cela mais au contraire, renforcent à chaque instant nos sentiments de peur, d’insécurité et par conséquent notre besoin de contrôler, de posséder qui se traduit dans tous nos rapports humains.
En instaurant ce chaos social qui agit comme une sorte de « bruit » continu, un fond émotionnel ininterrompu, l’establishment renforce alors son contrôle sur nos perceptions et nos destinées.
Nous ne sommes pas maître de notre vie, nous ne sommes même plus maître de notre mort.
Regardez la polémique qui a surgi aux USA à propos de l’euthanasie, au sujet de cette femme qui était en état végétatif depuis des années et que son mari a voulu débrancher. Georges Bush , si prompt à refuser parfois même avec plaisir et cynisme les demandes de grâces aux cond**nés à mort (même les mineurs et les handicapés mentaux) lorsqu’il était gouverneur du Texas, s’est jeté sur l’affaire en refusant au mari de débrancher son épouse de la machine. Nous ne discuterons pas des tenants et aboutissants de cette affaire complexe et de l’opportunité ou non d’accorder l’euthanasie dans ce cas précis. Je pense en fait que Georges Bush se moque de la prolongation de la vie de cette femme. Ce qui importe pour le président des Etats-Unis et pour les néo-conservateurs est de signifier au monde et au peuple américain que l’homme n’est pas maître de sa vie et ce jusque dans sa mort.
On nous envoie un message induit sans ambiguïté : nous sommes aux commandes et nous vous signifions que nous contrôlons tout. Même chose pour l’avortement. Ces gens qui veulent prohiber l’avortement ne le font pas parce qu’ils sont intimement convaincus d’être des pro life, des défenseurs de toute forme de vie. Mais bien parce qu’il s’agit d’intervenir une fois de plus dans un débat qui regarde l’intimité même d’une femme, celui de la capacité de donner la vie. Ils veulent nous montrer que tout est surveillé et contrôlé de la phase première de la vie (le début de la division cellulaire) à notre mort même si notre vie n’est plus que végétative.
Icke affirme à propos de la force de la matrice: » ils sont terrifiés par le fait que l’inconscient collectif humain puisse se réveiller et se souvenir qu’ils ont été programmés pour oublier. Les additifs alimentaires ainsi que ceux présents dans les boissons, les OGM, les médicaments de l’industrie pharmaceutique, les vaccins, la pollution électromagnétique, les messages subliminaux, la science, l’éducation, la manipulation médiatique et la suppression des médecines alternatives et des modes de pensées curatives alternatives, tout cela a été conçu avec un seul but en tête : hypnotiser la conscience humaine et déconnecter le corps et l’esprit de ses potentiels infinis… La suppression (de l’information) est en vérité bien plus puissante que l’endoctrinement « .
Est-il possible, voire facile de se déconnecter de la Matrice ?
Nous avons posé la question à Icke et il s’est montré assez ambigu. Car lorsqu’il affirme que la Matrice est devenue une sorte de Frankenstein, une créature qui a dépassé son créateur, il déclare en même temps que nous ne sommes plus maître du jeu. Il sous-entend que la Matrice nous domine et que nous sommes ses pantins. En tant qu’entité autonome, elle est capable de se défendre. Mais en même temps, par l’éveil progressif de nos consciences, nous serions capables de changer la Matrice. Se laissera-t-elle faire ? Nous laissera-t-elle faire ? Icke ne répond pas clairement à la question, du moins dans cette interview.
Une transe hypnotique
Pour Icke, la prise de conscience individuelle est déjà un premier pas pour sortir de cette matrice. Mais avant toute chose, il convient de prendre conscience que la matrice est surtout une sorte de transe hypnotique.
Une transe qui « solidifie » notre réalité, lui donne sa consistance. Rien que notre état d’esprit a une influence sur notre corps, une influence mesurable et perceptible. Les travaux de Valérie Hunt de l’université de Californie (UCLA) sur les mesures de champs d’énergie autour d’une personne ont montré que l’état émotionnel affecte la fréquence vibratoire du corps.
Pour ceux qui en douteraient, les manipulations du comportement via les outils et technologies du Mind Control sont capables de faire croire à l’esprit des victimes qu’elles vivent dans un monde totalement différent du nôtre. Lisez à ce sujet notre enquête sur Monarch.
Pour ressentir intuitivement la force de cette matrice et le pouvoir des média sur la construction de notre réalité, faites la petite expérience suivante lorsque vous vous promenez en rue, de préférence une rue animée en zone urbaine : prenez une bonne et lente inspiration et imaginez calmement que vous êtes une sorte d’extraterrestre, que vous voyez le monde pour la première fois avec des yeux d’étrangers. Vous serez alors frappé par le nombre de signes d’interdiction, de panneaux publicitaires, tous porteurs du même genre de messages.
Un nombre incroyable d’injonctions qui vous affirment en grandes lettres : « gagnez plus d’énergie, plus d’argent, soyez plus beau, plus grand, plus fort « . Ou encore » faites ceci, pas cela, ne stationnez pas ici mais là, payez, payez, à vendre, à louer, à céder, vous êtes ici et vous devez aller par là « .
Tous les messages vont dans un sens identique : ils vous situent d’abord dans l’espace (panneaux indicateurs et directionnels) dans le temps (horloges digitales) et ajoutent que vous devez « posséder », posséder plus et plus. Produit après produit, envie après envie. Bien entendu, tout cela est normal pour nous. Ces messages sont tellement répétés que nous ne nous rendons absolument pas compte de leur influence et de leur portée sur nos comportements. Ces messages nous forment, sculptent notre conscience en quelque sorte et nous placent dans une sorte de transe hypnotique.
Ce réel est une construction artificielle qui s’adresse à notre cerveau reptilien, le cerveau le plus primitif qui est celui de notre mode stricte de survie. Qui dit survie dit peur dit « avoir plus, posséder plus, manger plus ». La société de consommation américaine est incroyable à cet égard : tous les aliments et boissons sont conditionnés dans des formats géants, les voitures sont énormes. Nous suivons cette pente en Europe. Par conséquent, comme nous ne prenons pas conscience de la nature artificielle et conventionnelle de la réalité, nous estimons qu’il s’agit d’un environnement normal, solide, tangible contre lequel nous ne pouvons rien faire, si ce n’est consommer, posséder, jouir et subir lorsque nous n’avons plus l’impression de contrôler.
« Nous créons notre propre réel et nous sommes en plus persuadés que nous ne le faisons pas…Les gens ne réalisent pas qu’ils sont à la fois une sorte de toupie et la force qui fait tourner la toupie » ajoute Icke à cet égard. Il souligne avec insistance que nous sommes la source de cette matrice et que les Illuminati ou quelque forme que prenne l’autorité en tirent un large profit :
» Nous créons notre réalité dans le sens où notre subconscient manifestent des champs de pensées que l’esprit conscient décode alors sous la forme d’illusions holographiques en 3 dimensions. Mais le contrôle de ces illusions provient des croyances de notre subconscient, croyances qui génèrent les champs de pensées que notre esprit conscient décode sous la forme de nos expériences quotidiennes. Les Illuminati et leurs « maîtres » d’autres dimensions savent pertinemment que s’ils peuvent programmer nos croyances dans notre subconscient, ils contrôleront les illusions de nos 5 sens… Tout se manifeste à partir de là… ».
Personne ne nous oblige à adhérer à cette constatation, à cette apparente conviction que Icke a en l’existence et la puissance des Illuminati.
Illuminati est une appellation comme une autre pour désigner des niveaux plus centralisés et plus occultes d’autorité. Croire en la totale transparence du fonctionnement des autorités est encore une « croyance », une illusion qui dénote une ingénuité et une naïveté rare. Tous les scandales politiques et financiers, toutes les guerres nous ont démontré l’opacité totale des systèmes de pouvoir.
Libre arbitre et univers « auto » conscient
Dans le cadre de cette conception selon laquelle l’univers est une projection holographique de « quelque chose », nous allons tenter de définir ce qu’est ce « quelque chose ». Ou à tout le moins, quelle est la base de notre univers 3 Dimensions ou plutôt 4Dimensions/5 sens?
En nous référant aux théories développées par Amit Goswami , un physicien d’origine indienne, nous découvrons que l’univers n’est pas purement mécaniste et qu’il est sous-tendu par un ordre très subtil.
L’intéressé nous explique que nous sommes en présence de deux conceptions apparemment antagonistes.
Expliquons-nous. L’univers de matière est constitué de cellules (pour le vivant), de composants chimiques et organiques qui eux-mêmes sont constitués de particules plus petites, les fameuses particules quantiques, à la fois particules et ondes. Tout phénomène serait donc la conséquence des réactions et interactions entre ces particules. De ce fait, nos comportements ne seraient rien d’autre qu’une suite d’opérations purement mécaniques dont nous dépendrions.
Dans une telle perspective, notre liberté est une illusion : cette liberté » est seulement un épiphénomène ou un phénomène secondaire, secondaire au pouvoir causal de la matière « . C’est simplement parce que nous n’avons pas les instruments et la science nous permettant de « mesurer » et de prévoir le comportement de ces particules que nous croyons qu’elles sont imprévisibles. Si nous avions tous les instruments, nous pourrions tout expliquer, tout prévoir et nous ne serions que le fruit d’une simple mécanique très complexe certes, mais d’une vulgaire mécanique, comme un automate. Le hasard n’existerait pas dans une telle vision, il ne serait que « l’inconnaissable », ce que nous ne sommes pas capables de connaître à cause de nos limitations. Il n’y a donc pas de place pour la créativité et le libre arbitre dans cette vision absurde.
Voilà l’hypothèse hyper matérialiste. La matière (avec l’espace et le temps) est le support de tout, même de la conscience. C’est ce que l’on appelle le « super paradigme matérialiste ». Un modèle qui a la prétention de vouloir tout expliquer en affirmant que la conscience n’est rien mais en fait, c’est aussi un modèle qui se désintègre à la rencontre de la première anomalie quantique. Un modèle qui oublie un peu vite que la matière est une illusion en perpétuel changement dans un champ infini de possibilités. Heureusement, il y a, selon Goswani, une conception totalement inverse selon laquelle la conscience est à la source de tout et que l’étude des anomalies semble créditer.
C’est d’abord la conscience qui met en route la matière et non l’inverse, nous affirme Goswani. La matière a donc une source, un support, un moteur qui serait la conscience.
Selon notre physicien indien qui lui aussi fut impressionné par la découverte d’Alain Aspect (voir début du texte), » très tôt, on a découvert que les particules quantiques (constituant la matière et les « objets quantiques ») n’étaient pas des ondes évoluant dans l’espace et dans le temps. En fait, on ne peut absolument pas les considérer comme des ondes dans l’espace et dans le temps car ces particules quantiques présentent des propriétés qui ne « collent » pas avec les ondes ordinaires. Alors, on a commencé à les considérer et à les identifier comme étant des ondes ayant des potentiels, des potentiels d’ondes, des possibilités d’ondes et ce potentiel est reconnu comme étant transcendant, au delà de la matière, quelque part… Les objets ont vraiment des connections au delà de l’espace et du temps « .
En termes plus clairs, Goswami nous affirme dans cette interview donnée au site TWM (http://twm.co.nz/sitemap.html, un site vraiment indispensable mais en anglais) qu’au-delà de l’apparence de la matière, au niveau quantique, il y a un monde fait de possibilités, de potentialités, un monde qui ne s’est pas encore tout à fait manifesté, ou tout est encore indéterminé, où le libre arbitre règne, un monde qui est au-delà du temps et de la matière.
Notre monde est sous-tendu par un niveau au-delà du temps et de la matière et constitué uniquement d’informations et de potentiels dont il est donc une projection.
Cela ressemble fort à un monde de conscience, à ces fameux champs morphogénétiques ou encore au monde des Idées de Platon .
C’est extraordinaire de penser que des philosophes de l’Antiquité comme Platon ou Démocrite avaient déjà des intuitions fulgurantes comme celles relatives aux mondes des atomes, des particules élémentaires, des univers virtuels. Sans outils scientifiques, sans microscopes électroniques, sans ordinateurs. Certains pensent que les philosophes de l’Antiquité avaient été mis en contact avec des civilisations hyper évoluées. Mais nous sortons du sujet.
L’expérience d’Aspect nous montrait donc que les atomes émettent des photons, des particules quantiques qui réagissent entre elles instantanément. Donc plus rapidement que la vitesse de la lumière, ce qui était une impossibilité dans la théorie d’Einstein. Cela signifie que cette « communication » ou apparence de communication, de relation entre ces deux particules se fait à un autre niveau, au-delà du temps et de l’espace. Dans une autre dimension. Dans cette autre dimension qui n’est pas régie et étranglée par une mécanique liberticide, l’univers et les êtres qui le peuplent conservent alors le libre arbitre.
Autre argument en fonction du libre arbitre : le concept de flou quantique qui sous-tend l’univers. Le monde quantique ou plutôt, le comportement des particules quantiques qui est imprévisible a permis aux scientifiques de dire que l’on se trouvait dans un « flou quantique ». Dans un tel univers, il est impossible de déterminer les causes précises des choses en une suite d’événements prédictibles : l’événement A donnerait toujours l’événement B qui donnerait toujours l’événement C etc.
Dans le monde quantique, tout est incertain jusqu’à un certain degré. Bien entendu, si tout était totalement incertain, nous serions incapables de construire des machines électroniques par exemple. Si l’on extrapole les choses, les causes de l’univers sont donc multiples et échappent à cette idée d’une suite de causes mécaniques précises. » Le flou quantique réfute l’idée d’un univers totalement déterministe » affirme le « moine » biologiste Mathieu Ricard.
Se libérer de la Matrice ?
Donc, nous avons un monde quantique où règne le libre arbitre, où tout est potentialité, tout est information. Ce monde sous-tend l’univers de matière c’est à dire la matrice, il en est la projection, le prolongement. Une projection sous forme de vortex, nous affirme Icke.
La matrice est une entité consciente d’elle même, qui se régule elle-même, se crée elle-même et nous avons vu que cela était possible, intellectuellement et théoriquement envisageable, même sous l’angle de la pensée scientifique.
Mais la matrice serait avant tout une erreur, une sorte de projection erronée d’un autre monde, celui de l’infini où tout est UN, tout est lié, insiste Icke.
Nous faisons toujours partie de ce monde l’UN, nous n’en sommes pas déconnectés. Nous avons malheureusement oublié que nous y sommes toujours immergés ou plutôt reliés. Tout simplement parce que la matrice pareille à un tourbillon nous entraîne de plus en plus profondément dans ses boucles temporelles. Au plus, nous sommes entraînés dans une boucle située au centre du tourbillon, du vortex, au plus la pression est forte, au plus la réalité est « dense ».
Il y a donc des niveaux moins denses dans ce vortex, des boucles plus « éthérées », plus détachées de la matière et du temps. Ce serait ces autres réalités, ces autres « royaumes », ces autres plans « astraux » si l’on fait référence à des référents religieux ou new age. Mais c’est toujours la matrice.
Le libre arbitre, le flou quantique nous indiquent également que nous avons la liberté de sortir de cette matrice même si cela nous semble impossible. Même si nous avons l’impression de nous marginaliser. Car notre lien avec le Tout, l’univers de l’UN, l’univers infini ne s’est jamais rompu. C’est un lien en dehors du temps et de l’espace et c’est justement le temps et l’espace déployés dans la matrice qui nous donnent l’impression d’avoir oublié ce lien, d’être déconnecté.
Visions sous Ayahuasca
Bien entendu, ce genre d’hypothèse nous propulse hors des modèles spéculatifs scientifiques connus et classiques. Il s’agit d’une représentation du monde dont Icke a eu la vision petit à petit mais qui a pris sa pleine cohérence après plusieurs rituels à l’Ayahuasca. L’intéressé estime que cette vision aurait pu surgir à l’aide d’un autre produit modificateur de conscience. Il n’attribue pas une qualité spécifique à la plante comme le font les adeptes des rituels du Santo Daime. Cet ancien gardien de but, vedette de foot, commentateur sportif souligne par ailleurs qu’il n’avait jamais pris de drogues auparavant et c’est en quelque sorte un mélange de hasard, d’intuition et de curiosité qui le poussèrent à se rendre au Brésil, à Manaus.
Revenons à notre matrice. Selon Icke, il convient de rester résolument optimiste en dépit des assauts répétés et de plus en plus violents de la Matrice. Cette dernière se sent en danger et l’accélération de certains événements autour de nous témoigneraient de la peur des « agents » de cette matrice de nous voir briser dans un jour proche le sort hypnotique qui nous a été lancé.
Quant à savoir pourquoi, particulièrement en cette période de l’histoire, la matrice se sentirait-elle plus menacée et nous serions plus enclins à nous éveiller, nous supposons qu’il doit donner des réponses dans son tout dernier livre qui est sur le point de sortir au moment où nous rédigeons ces lignes.
Avec cette représentation du monde, Icke constitue un phénomène à part dans le conspirationnisme car il parvient à donner un ordre et un sens à tous les événements, faits et anomalies que l’on trouve dans ce drôle de petit monde de la conspiration.
Les Illuminati, les Draco et autres reptiliens, les sociétés secrètes, le réseau Monarch et le « Mind Control », les Ovnis, les « manipulations » des cartels pharmaceutiques, toutes ces « anomalies » ont un sens dans l’univers de la matrice. Ces agents de la matrice agissent tous de concert pour nous maintenir enfermés dans la peur, les croyances et donc nous plonger un peu plus profondément sous leur emprise hypnotique.
C’est parce que nous sommes en quelque sorte amnésiques et que nous avons oublié qui nous sommes et à quoi nous sommes reliés que nous errons dans un monde faits de croyances, d’idéologies, de préjugés, un monde conflictuel et chaotique. Tout est holographique et virtuel dans la matrice de Icke, même la génétique, même la maladie, même la souffrance et la mort. Même notre langage et nos expressions toutes faites reflètent des idéologies et nous conditionnent à percevoir le réel d’une certaine façon et donc à adhérer à la matrice. » Notre esprit fait l’objet d’un assaut continuel de messages subliminaux pour programmer notre réalité » souligne Icke.
Si nous comprenons profondément comment fonctionne la matrice, si nous savons lire « les lignes de code » de la Matrice, nous ne serons plus soumis à ses lois et c’est là que se situerait notre vrai liberté, notre authentique libre arbitre. Icke nous demande quelque part de percevoir et maîtriser le niveau quantique du réel.
Nous pouvons ne pas être d’accord avec la méthode de Icke qui consiste à élaborer un modèle en se basant uniquement sur une vision d’ordre quasi chamanique et en ayant fait une synthèse plus ou moins habile de spéculations scientifiques passionnantes. Icke ne fait pas partie du gotha scientifique et intellectuel, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais cela n’enlève rien, à notre sens, à la qualité de ses intuitions. N’oublions pas que bon nombre de théories scientifiques qui se sont avérées valides par la suite ont été édifiées sur base de visions bien souvent au départ irrationnelles. Ceux qui connaissent bien le monde du conspirationnisme pourront admettre que le modèle de la Matrice de David Icke donne du sens à ce monde chaotique.
Karma one
Karma one – © Karmapolis – Avril 2005
Bibliographie qui a servi à rédiger ce dossier
• « Synchronicité, un pont entre l’esprit et la matière »; F.David Peat , éditions Le Mail 1988
• « L’infini dans la paume de la main, du Big Bang à l’Eveil », Mathieu Ricard et Trinh Xuan Thuan , éditions Fayard, Paris, 2000
• « Psi », Erik Pigani , Presse du Châtelet, 1999
• « Les chants de l’invisible », Bernard Martino , Editions Balland, 1990
• « Tales from the Time Loop », David Icke , Bridge of Love , 2003
• « The Holotropic Mind: The Three Levels of Human Consciousness and How They Shape Our Lives » Stanislav Grof et HalZina Bennet , Harper Collins 1992
• « The Age of Manipulations », Wilson Bryan Key , Madison Books, USA , 1989.
• « The Holographic Universe », Michael Talbot , Harper Perenial NY , 1992
• « The Self Aware Universe », Amit Goswami , Penguin Putnam , NY , 1995
• « The Holotropic Mind », Stanislav Grof , Harper San Francisco , 1990
• sites internet: (http://twm.co.nz/sitemap.html, un site vraiment indispensable en matière d’articles sur la nature de la conscience et de l’univers. Sans oublier le site de notre ami Gerry Zeitlin, Open Seti qui présente également un modèle de représentation de la conscience. www.openseti.org/XARA/partables.html
F I N .