Post by Andrei Tchentchik on Feb 27, 2020 17:04:38 GMT 2
(#A.033).- Des autochtones de l’Alaska menacées par le réchauffement de la planète.
Des communautés autochtones de l’Alaska menacées par le réchauffement de la planète.
31 Août, 2019.
Des villages dévorés par l’érosion.
Constats :
• Warren Jones, président de l’organisation locale regroupant les Yupiks, se tient au bord d’une falaise érodée de Quinhagak.
• Walter Nelson, un élu municipal de Napakiak, marche dans un cimetière qui a dû être déménagé et qui est devenu une fosse commune en raison de la fonte du pergélisol.
• Des enfants jouaient sur la glace qui fondait en avril dernier, dans le delta du Yukon, en Alaska. La température y était anormalement chaude.
NAPAKIAK (AFP) Le cimetière a été déplacé deux fois, l’ancienne école est déjà submergée et la nouvelle connaîtra bientôt le même sort si l’érosion continue à dévorer les terres du petit village de Napakiak, dans le sud-ouest de l’Alaska.
« Ici, le réchauffement climatique, on l’affronte tous les jours », lâche Walter Nelson, élu municipal de Napakiak, l’une de ces dizaines de communautés indigènes isolées dont l’existence même est menacée par la hausse des températures qui frappe l’État le plus vaste des États-Unis.
« La partie de la côte ne cesse de reculer, bien plus vite que les prévisions, et on doit constamment s’écarter de la rivière pour aller plus en hauteur », explique-t-il à une équipe de l’AFP en lui faisant visiter ce village de 350 habitants – pour la plupart des Esquimaux Yupiks – niché dans les méandres du fleuve Kuskokwim.
Il pointe du doigt tout autour les maisons et autres bâtiments de Napakiak, beaucoup sur pilotis, touchés par cette érosion fulgurante et par la fonte du pergélisol, cette couche de sol auparavant gelée tout au long de l’année qui recouvre une grande partie de la surface de l’Alaska.
COURSE CONTRE LA MONTRE
« Ces une course contre la montre permanente. L’épicerie, la caserne des pompiers et un bâtiment municipal sont actuellement sur la liste des bâtiments à déplacer en priorité », souligne Walter Nelson. « L’école est la suivante, mais on ne pourra pas la bouger. On devra l’abattre et en construire une nouvelle.»
Le même scénario se reproduit dans toutes les communautés côtières d’Alaska, dont la plupart ne sont pas accessibles par la route, sauf en hiver en roulant sur les rivières gelées, de moins en moins praticables en raison de l’élévation des températures.
À Newtok, sur la côte ouest de l’État, 350 personnes devront ainsi abandonner leur village cet été pour s’exiler dans un nouveau, près de 15 kilomètres plus loin.
À Quinhagak, bien plus au sud, sur la mer de Bering, 700 personnes se préparent à se mettre à l’abri de la montée des eaux. « Nous avons déjà bougé à deux reprises. La dernière fois, c’était en 1979 », se souvient Warren Jones, président de l’organisation locale regroupant les Yupiks.
« Mais l’érosion va trop vite et maintenant, on prépare le terrain pour le nouveau site, qui sera plus loin de l’eau », souligne-t-il.
DEUX FOIS PLUS RAPIDE
Selon les scientifiques, l’Alaska subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe. Des records de douceur y ont été battus en février et en mars 2019.
« De 1901 à 2016, les températures moyennes aux États-Unis ont augmenté d’un degré Celsius, tandis qu’en Alaska, elles ont gagné 2,6 degrés », relève Rick Thoman, expert du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska.
« Cela affecte de manière disproportionnée les communautés rurales d’Alaska, dont l’existence même est menacée à long terme », ajoute le spécialiste.
Napakiak, perdu au milieu d’une toundra désespérément plate et criblée de petits lacs, est accessible uniquement par bateau, à l’aide de petits avions, ou via les rivières gelées en hiver.
SONNER L’ALARME
Depuis 10 ans, Harold Ilmar est employé à plein temps pour protéger le village des inondations provoquées par les tempêtes et l’érosion du lit du fleuve.
Il déplace en moyenne chaque année cinq structures vers des lieux situés plus en hauteur et tente tant bien que mal de colmater les brèches dans les berges à l’aide de sacs de sable et be bâches en plastique. « Je pense que ce serait mieux si on déplaçait juste le village en hauteur, par là-bas », dit-il en montrant un promontoire situé à environ 1,5 km de la berge.
Comme beaucoup de leurs homologues indigènes, les élus de Napakiak ont multiplié les allocutions dans diverses conférences, sillonnant les États-Unis ces dernières années pour sonner l’alarme.
F I N .
Des communautés autochtones de l’Alaska menacées par le réchauffement de la planète.
31 Août, 2019.
Des villages dévorés par l’érosion.
Constats :
• Warren Jones, président de l’organisation locale regroupant les Yupiks, se tient au bord d’une falaise érodée de Quinhagak.
• Walter Nelson, un élu municipal de Napakiak, marche dans un cimetière qui a dû être déménagé et qui est devenu une fosse commune en raison de la fonte du pergélisol.
• Des enfants jouaient sur la glace qui fondait en avril dernier, dans le delta du Yukon, en Alaska. La température y était anormalement chaude.
NAPAKIAK (AFP) Le cimetière a été déplacé deux fois, l’ancienne école est déjà submergée et la nouvelle connaîtra bientôt le même sort si l’érosion continue à dévorer les terres du petit village de Napakiak, dans le sud-ouest de l’Alaska.
« Ici, le réchauffement climatique, on l’affronte tous les jours », lâche Walter Nelson, élu municipal de Napakiak, l’une de ces dizaines de communautés indigènes isolées dont l’existence même est menacée par la hausse des températures qui frappe l’État le plus vaste des États-Unis.
« La partie de la côte ne cesse de reculer, bien plus vite que les prévisions, et on doit constamment s’écarter de la rivière pour aller plus en hauteur », explique-t-il à une équipe de l’AFP en lui faisant visiter ce village de 350 habitants – pour la plupart des Esquimaux Yupiks – niché dans les méandres du fleuve Kuskokwim.
Il pointe du doigt tout autour les maisons et autres bâtiments de Napakiak, beaucoup sur pilotis, touchés par cette érosion fulgurante et par la fonte du pergélisol, cette couche de sol auparavant gelée tout au long de l’année qui recouvre une grande partie de la surface de l’Alaska.
COURSE CONTRE LA MONTRE
« Ces une course contre la montre permanente. L’épicerie, la caserne des pompiers et un bâtiment municipal sont actuellement sur la liste des bâtiments à déplacer en priorité », souligne Walter Nelson. « L’école est la suivante, mais on ne pourra pas la bouger. On devra l’abattre et en construire une nouvelle.»
Le même scénario se reproduit dans toutes les communautés côtières d’Alaska, dont la plupart ne sont pas accessibles par la route, sauf en hiver en roulant sur les rivières gelées, de moins en moins praticables en raison de l’élévation des températures.
À Newtok, sur la côte ouest de l’État, 350 personnes devront ainsi abandonner leur village cet été pour s’exiler dans un nouveau, près de 15 kilomètres plus loin.
À Quinhagak, bien plus au sud, sur la mer de Bering, 700 personnes se préparent à se mettre à l’abri de la montée des eaux. « Nous avons déjà bougé à deux reprises. La dernière fois, c’était en 1979 », se souvient Warren Jones, président de l’organisation locale regroupant les Yupiks.
« Mais l’érosion va trop vite et maintenant, on prépare le terrain pour le nouveau site, qui sera plus loin de l’eau », souligne-t-il.
DEUX FOIS PLUS RAPIDE
Selon les scientifiques, l’Alaska subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe. Des records de douceur y ont été battus en février et en mars 2019.
« De 1901 à 2016, les températures moyennes aux États-Unis ont augmenté d’un degré Celsius, tandis qu’en Alaska, elles ont gagné 2,6 degrés », relève Rick Thoman, expert du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska.
« Cela affecte de manière disproportionnée les communautés rurales d’Alaska, dont l’existence même est menacée à long terme », ajoute le spécialiste.
Napakiak, perdu au milieu d’une toundra désespérément plate et criblée de petits lacs, est accessible uniquement par bateau, à l’aide de petits avions, ou via les rivières gelées en hiver.
SONNER L’ALARME
Depuis 10 ans, Harold Ilmar est employé à plein temps pour protéger le village des inondations provoquées par les tempêtes et l’érosion du lit du fleuve.
Il déplace en moyenne chaque année cinq structures vers des lieux situés plus en hauteur et tente tant bien que mal de colmater les brèches dans les berges à l’aide de sacs de sable et be bâches en plastique. « Je pense que ce serait mieux si on déplaçait juste le village en hauteur, par là-bas », dit-il en montrant un promontoire situé à environ 1,5 km de la berge.
Comme beaucoup de leurs homologues indigènes, les élus de Napakiak ont multiplié les allocutions dans diverses conférences, sillonnant les États-Unis ces dernières années pour sonner l’alarme.
F I N .