Post by Andrei Tchentchik on Mar 1, 2020 14:42:56 GMT 2
(#A.037).- Un monde en feu : La Nasa dévoile une carte mondiale des incendies.
Un monde en feu : La Nasa dévoile une carte mondiale des incendies.
Futura Planète
Journaliste : Céline Deluzarche
Publié le 28/08/2018
Des milliers de feux ravagent en permanence notre planète. Des incendies qui n'épargnent aucun pays, riche ou pauvre, et qui sont souvent dus à des pratiques délétères.
Les milliers de points rouges affichés sur cette carte représentent chacun un incendie en cours. Cette image, captée le 22 août 2018 par les satellites de la mission Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS) se base sur la température du sol enregistrée grâce au rayonnement infrarouge.
La mission Worldview montre les incendies dans le monde en temps réel.
© Nasa, EOSDIS
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la plupart de ces impressionnants incendies sont volontaires. En Afrique, qui apparaît clairement en rouge sur la carte, les fermiers les allument délibérément pour se débarrasser de la végétation afin de dégager le terrain pour de nouvelles cultures ou des pâturages. Hélas, si les incendies favorisent en effet la fertilisation du sol, ils dégradent gravement la qualité de l'air.
Au Brésil, des milliers d'hectares de forêt amazonienne partent ainsi chaque année en fumée pour laisser place à l'élevage de bovins et à l'extraction minière. Des incendies qui tournent souvent au désastre par manque de contrôle et qui sont responsables d'un tiers de 4,5 millions d'hectares de forêt amazonienne partis en fumée en 2017 au Brésil, d'après le Global Forest Watch. Cette pratique s'additionne à celle des feux de décharge, dans un pays où la gestion de déchets est défaillante.
Sécheresse, chaleur, mauvaise gestion des forêts, étalement urbain : le thingytail explosif.
Dans les autres régions du globe, les zones en rouge sont principalement dues aux incendies de forêt. Le Chili, qui connaît depuis plusieurs années une sécheresse persistante et des températures élevées est particulièrement touché. Les incendies sont aggravés par le fait que de nombreuses espèces natives ont été remplacées par des eucalyptus et des pins pour la production de bois et de papier. Or, leurs feuilles et épines contiennent des résines hautement inflammables, qui propagent les flammes une fois tombées au sol, comme l'a révélé une étude publiée dans PLoS One, le 22 août dernier. L'Australie est elle aussi victime de graves incendies, favorisés par l'extension urbaine, et ce alors que nous sommes là-bas en plein hiver.
La cartographie mondiale des incendies en temps réel grâce aux satellites.
Article de l'ESA publié le 03/06/2006
Depuis une dizaine d'années, les satellites de l'ESA surveillent en continu les incendies dévastant la surface de la Terre. Ces données servent à établir des cartes mondiales des incendies et les utilisateurs peuvent désormais y accéder en ligne - pratiquement en temps réel - par l'intermédiaire de l'Atlas Mondial des Incendies ATSR de l'ESA.
Il s'agit du premier atlas mondial répertoriant les événements sur plusieurs années. Il fournit des données environ six heures après leur acquisition et constitue une ressource scientifique importante car les incendies jouent un rôle important dans la modification de l'environnement.
Carte des feux répertoriés en 2005 à la surface du globe (crédit : ESA)
« L'atlas est une ressource excellente donnant un nouvel aperçu de la Terre, jusqu'alors impossible à obtenir, et permettra certainement aux écologistes d'aborder des questions récentes et anciennes sur le rôle des incendies dans la restructuration du monde naturel », a déclaré Matt Fitzpatrick du Département d'écologie et de biologie évolutive de l'Université du Tennessee.
Plus de 50 millions d'hectares de forêts brûlent tous les ans et ces incendies ont des répercussions significatives sur la pollution atmosphérique mondiale, avec la combustion de la biomasse contribuant aux bilans globaux des gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone. Au cours de ces dix dernières années, les chercheurs ont compris qu'il était important de surveiller ce cycle. De fait, les données de l'Atlas Mondial des Incendies sont généralement consultées dans le cadre d'études atmosphériques.
La quantification des incendies est d'une grande importance pour les études actuelles sur les changements de climat. Par exemple, en 1998, El Niño a contribué à propager les incendies sur l'île de Bornéo qui ont dégagé jusqu'à 2,5 milliards de tonnes de carbone dans l'atmosphère, soit l'équivalent de la totalité des émissions carboniques de l'Europe pendant cette même année.
Plus de 200 utilisateurs enregistrés ont accès à l'Atlas Mondial des Incendies. Les données sont utilisées en Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique et Australie pour des études portant sur la chimie atmosphérique, les modifications d'utilisation des sols, l'étude des changements écologiques à l'échelle planétaire, la prévention et la gestion des incendies ainsi que la météorologie.
L'Université Harvard, l'Université de Toronto, le Centre National pour la RechercheAtmosphèrique (NCAR) et la NASA, entre autres, ont utilisé ces données dans des études qui ont fait l'objet de publications. À ce jour, plus de 100 communications scientifiques basés sur les données de l'Atlas Mondial des Incendies ont été publiées.
Outre les cartes, l'atlas indique l'heure, la date, la longitude et la latitude des points chauds. La base de données couvre les années comprises entre 1995 et aujourd'hui, mais la couverture annuelle complète a seulement commencé en 1997.
Les données de l'atlas s'appuient sur les résultats des radiomètres à balayage le long de la trace de première (ATSR) et seconde génération (AATSR), qui ont été lancés sur les satellites de l'ESA ERS-2 en 1995, et Envisat en 2002.
Ces radiomètres jumeaux font office de thermomètres du ciel en mesurant le rayonnement infrarouge thermique pour prendre la température superficielle des terres. La détection des incendies est meilleure la nuit, lorsque les terres environnantes sont plus fraîches. Les températures supérieures à 312º K (38,85 ºC) sont classées comme étant des incendies par les ATSR/AATSR, qui sont capables de détecter un feu aussi minime que les torches de sites industriels en raison de leurs températures élevées.
F I N .
Un monde en feu : La Nasa dévoile une carte mondiale des incendies.
Futura Planète
Journaliste : Céline Deluzarche
Publié le 28/08/2018
Des milliers de feux ravagent en permanence notre planète. Des incendies qui n'épargnent aucun pays, riche ou pauvre, et qui sont souvent dus à des pratiques délétères.
Les milliers de points rouges affichés sur cette carte représentent chacun un incendie en cours. Cette image, captée le 22 août 2018 par les satellites de la mission Worldview, Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS) se base sur la température du sol enregistrée grâce au rayonnement infrarouge.
La mission Worldview montre les incendies dans le monde en temps réel.
© Nasa, EOSDIS
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la plupart de ces impressionnants incendies sont volontaires. En Afrique, qui apparaît clairement en rouge sur la carte, les fermiers les allument délibérément pour se débarrasser de la végétation afin de dégager le terrain pour de nouvelles cultures ou des pâturages. Hélas, si les incendies favorisent en effet la fertilisation du sol, ils dégradent gravement la qualité de l'air.
Au Brésil, des milliers d'hectares de forêt amazonienne partent ainsi chaque année en fumée pour laisser place à l'élevage de bovins et à l'extraction minière. Des incendies qui tournent souvent au désastre par manque de contrôle et qui sont responsables d'un tiers de 4,5 millions d'hectares de forêt amazonienne partis en fumée en 2017 au Brésil, d'après le Global Forest Watch. Cette pratique s'additionne à celle des feux de décharge, dans un pays où la gestion de déchets est défaillante.
Sécheresse, chaleur, mauvaise gestion des forêts, étalement urbain : le thingytail explosif.
Dans les autres régions du globe, les zones en rouge sont principalement dues aux incendies de forêt. Le Chili, qui connaît depuis plusieurs années une sécheresse persistante et des températures élevées est particulièrement touché. Les incendies sont aggravés par le fait que de nombreuses espèces natives ont été remplacées par des eucalyptus et des pins pour la production de bois et de papier. Or, leurs feuilles et épines contiennent des résines hautement inflammables, qui propagent les flammes une fois tombées au sol, comme l'a révélé une étude publiée dans PLoS One, le 22 août dernier. L'Australie est elle aussi victime de graves incendies, favorisés par l'extension urbaine, et ce alors que nous sommes là-bas en plein hiver.
La cartographie mondiale des incendies en temps réel grâce aux satellites.
Article de l'ESA publié le 03/06/2006
Depuis une dizaine d'années, les satellites de l'ESA surveillent en continu les incendies dévastant la surface de la Terre. Ces données servent à établir des cartes mondiales des incendies et les utilisateurs peuvent désormais y accéder en ligne - pratiquement en temps réel - par l'intermédiaire de l'Atlas Mondial des Incendies ATSR de l'ESA.
Il s'agit du premier atlas mondial répertoriant les événements sur plusieurs années. Il fournit des données environ six heures après leur acquisition et constitue une ressource scientifique importante car les incendies jouent un rôle important dans la modification de l'environnement.
Carte des feux répertoriés en 2005 à la surface du globe (crédit : ESA)
« L'atlas est une ressource excellente donnant un nouvel aperçu de la Terre, jusqu'alors impossible à obtenir, et permettra certainement aux écologistes d'aborder des questions récentes et anciennes sur le rôle des incendies dans la restructuration du monde naturel », a déclaré Matt Fitzpatrick du Département d'écologie et de biologie évolutive de l'Université du Tennessee.
Plus de 50 millions d'hectares de forêts brûlent tous les ans et ces incendies ont des répercussions significatives sur la pollution atmosphérique mondiale, avec la combustion de la biomasse contribuant aux bilans globaux des gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone. Au cours de ces dix dernières années, les chercheurs ont compris qu'il était important de surveiller ce cycle. De fait, les données de l'Atlas Mondial des Incendies sont généralement consultées dans le cadre d'études atmosphériques.
La quantification des incendies est d'une grande importance pour les études actuelles sur les changements de climat. Par exemple, en 1998, El Niño a contribué à propager les incendies sur l'île de Bornéo qui ont dégagé jusqu'à 2,5 milliards de tonnes de carbone dans l'atmosphère, soit l'équivalent de la totalité des émissions carboniques de l'Europe pendant cette même année.
Plus de 200 utilisateurs enregistrés ont accès à l'Atlas Mondial des Incendies. Les données sont utilisées en Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique et Australie pour des études portant sur la chimie atmosphérique, les modifications d'utilisation des sols, l'étude des changements écologiques à l'échelle planétaire, la prévention et la gestion des incendies ainsi que la météorologie.
L'Université Harvard, l'Université de Toronto, le Centre National pour la RechercheAtmosphèrique (NCAR) et la NASA, entre autres, ont utilisé ces données dans des études qui ont fait l'objet de publications. À ce jour, plus de 100 communications scientifiques basés sur les données de l'Atlas Mondial des Incendies ont été publiées.
Outre les cartes, l'atlas indique l'heure, la date, la longitude et la latitude des points chauds. La base de données couvre les années comprises entre 1995 et aujourd'hui, mais la couverture annuelle complète a seulement commencé en 1997.
Les données de l'atlas s'appuient sur les résultats des radiomètres à balayage le long de la trace de première (ATSR) et seconde génération (AATSR), qui ont été lancés sur les satellites de l'ESA ERS-2 en 1995, et Envisat en 2002.
Ces radiomètres jumeaux font office de thermomètres du ciel en mesurant le rayonnement infrarouge thermique pour prendre la température superficielle des terres. La détection des incendies est meilleure la nuit, lorsque les terres environnantes sont plus fraîches. Les températures supérieures à 312º K (38,85 ºC) sont classées comme étant des incendies par les ATSR/AATSR, qui sont capables de détecter un feu aussi minime que les torches de sites industriels en raison de leurs températures élevées.
F I N .