Post by Andrei Tchentchik on Mar 1, 2020 14:47:29 GMT 2
(#A.041).- Réunion d’urgence pour l’Amazonie, 28 août 2019.
Réunion d’urgence pour l’Amazonie, 28 août 2019.
Incendie – Amérique du Sud
La présidence brésilienne fait volte-face et se dit finalement « ouverte » à une aide financière étrangère.
LIMA (AFP) Le Pérou et la Colombie ont proposé hier aux pays de la région amazonienne une réunion d’urgence le 6 septembre 2019, afin de coordonner les mesures en faveur de la défense de la plus vaste forêt tropicale au monde, touchée par des incendies.
Le président péruvien Martin Vizcarra et son homologue colombien Ivan Duque « se sont mis d’accord pour convoquer une réunion des chefs d’État et de gouvernement de la région amazonienne à Leticia (Colombie) le 6 septembre 2019, afin d’unir leurs efforts » pour protéger la forêt amazonienne, selon un communiqué diffusé à l’issue d’une rencontre entre les deux chefs d’État.
La ville de Leticia, à l’extrême sud de la Colombie, se trouve en pleine forêt amazonienne, à la frontière avec le Brésil et le Pérou.
L’objectif de la réunion est « d’établir un Pacte qui permettra la conservation, un développement et une exploitation durables (de l’Amazonie) au bénéfice des communautés qui y vivent, dans le plein respect des souverainetés nationales », est-il ajouté.
CHANGEMANT DE TON
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro s’est finalement dit « ouvert » hier à une aide financière « d’organisation étrangères et même de pays » pour lutter contre les incendies en Amazonie à condition de contrôler les fonds, après avoir rejeté la veille une offre du G7.
« Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n’aille pas à l’encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité », a déclaré un porte-parole de la présidence, au lendemain d’une offre de 20 millions $ émanant des pays du G7.
Hier matin, M. Bolsonaro avait conditionné l’arrivée de l’aide du G7 au « retrait des insultes » par son homologue français Emmanuel Macron.
« Monsieur Macron doit retirer les insultes qu’il a proférées contre ma personne », a-t-il lancé, au sujet des accusations de son homologue selon lesquelles il avait « menti » sur ses engagements environnementaux.
« D’abord il m’a traité de menteur et ensuite, d’après mes informations, il a dit que notre souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte », a dit Jair Bolsonaro avant de rencontrer les gouverneurs des 9 États d’Amazonie.
MORALES SOUS PRESSION
Incendies en Bolivie, Morales sous les critiques, 27 août 2019
c/f : actu.orange.fr/societe/environnement/incendies-en-bolivie-morales-egalement-sous-le-feu-des-critiques-CNT000001i8zhp/photos/des-feux-de-foret-dans-le-parc-national-otuquis-le-26-aout-2019-en-bolivie-13741ac51308c9870ef3ac81c1bdc95f.html
À l’instar du chef de l’État brésilien, le président bolivien Evo Morales est la cible de critiques des écologistes, qui rendent sa politique agricole responsable des incendies qui ont déjà dévasté près d’un million d’hectares dans l’est du pays.
Mis sous pression par des organisations environnementales, le dirigeant a finalement accepté dimanche les offres d’aide de plusieurs pays de la région et de l’Espagne.
M. Morales a également annoncé la suspension temporaire de sa campagne électorale, alors qu'il brigue fin octobre un quatrième mandat contesté. Selon des chiffres officiels, 950.000 hectares ont été ravagés par les flammes dans l'est du pays depuis mai, avec une très forte recrudescence depuis mi-août.
Au coeur des critiques des organisations écologistes, le "chaqueo", pratique de la culture sur brûlis largement répandue et ouvertement encouragée, selon elles, par le gouvernement qui soutient l'extension des activités agricoles intensives.
"Nous parlons d'une politique d'Etat convenue avec le secteur des affaires de l'est de la Bolivie pour étendre la frontière (...) à l'agriculture intensive, au soja génétiquement modifié, aux plantations de canne à sucre et à l'habilitation des pâturages pour l'élevage du bétail", dénonce Leonardo Tamburini, directeur de l'ONG Cejis.
Les écologistes pointent du doigt une loi de 2016 qui élargit les surfaces de déboisement autorisées de 5 hectares à 20 hectares et un décret datant de juillet qui permet des incendies sous contrôle pour déforester.
"Le fait même d'autoriser des incendies contrôlés est une attaque contre les droits de la Terre-Mère et des citoyens en général, car cela affecte l'écosystème et l'environnement dans lequel nous nous développons tous", a dénoncé Unitas, un réseau d'ONG sociales.
- La faute à la sécheresse -
Leonardo Tamburini relève que le gouvernement d'Evo Morales va à l'encontre de ce qu'a longtemps représenté le chef de l'Etat bolivien : un Indien aymara, grand défenseur de la nature et un des promoteurs de la "Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère", établie à l'initiative des peuples amérindiens qui militent pour qu'elle soit adoptée par l'Assemblée des Nations unies.
"Le gouvernement a perdu le cap par rapport aux principes philosophiques et idéologiques qui l'ont amené au pouvoir en 2006 et il a désormais pour base un modèle de développement extractiviste" d'exploitation massive des ressources naturelles, souligne-t-il.
"L'Etat bolivien a démontré le peu d'importance qu'il porte à la Terre-Mère au moment de décider et d'appliquer les politiques publiques, se concentrant sur la satisfaction d'intérêts qui vont contre l'utilisation durables des ressources naturelles", dénonce Unitas.
Ces dernières années, la Bolivie a multiplié les accords d'investissement internationaux, notamment avec la Chine, pour l'exploitation du gaz naturel et surtout du lithium, dont elle espère être le quatrième producteur mondial d'ici 2021.
Les organisations écologistes dénoncent également une minimisation des conséquences des incendies. La Fondation des Amis de la nature (FAN) accuse le gouvernement de ne pas prendre en compte dans les chiffres officiels la situation dans l'autre département amazonien de Beni (nord).
"La superficie brûlée au 20 août est d'environ 1,5 million d'hectares sur l'ensemble du territoire national", estime l'organisation.
Au moment où le président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro, climato-sceptique assumé, est sous pression internationale pour sa gestion des incendies dans l'Amazonie brésilienne, le gouvernement d'Evo Morales met en cause la sécheresse comme cause principale des feux.
"Le problème principal c'est la sécheresse. Nous savions depuis l'été (austral) qu'il y avait un déficit hydrique. Les feux sont provoqués par la sécheresse, c'est totalement confirmé, outre les vents de ces derniers jours qui ont propagé les flammes", a déclaré le ministre de l'Agriculture et des Terres, César Cocarico.
Le président Morales, réélu en 2009, puis en 2014 et qui a obtenu de la Cour constitutionnelle la possibilité de se présenter sans limitation de mandat, a également répondu aux critiques : "Il y a des inondations, c'est la faute d'Evo Morales ; il y a la sécheresse, c'est la faute d'Evo Morales ; il y a des incendies, c'est la faute d'Evo Morales".
CONSTATS :
- Scène de grande désolation dans le parc National d’Otuquis, au sud-est de la Bolivie.
- Des colonnes de fumée s’élèvent de la forêt en proie aux flammes près de la ville d’Altamira, au Brésil.
- Des boliviens combattent l’incendie au Parc National Otuquis, situé en Bolivie à l’extrémité sud-est.
F I N .
Réunion d’urgence pour l’Amazonie, 28 août 2019.
Incendie – Amérique du Sud
La présidence brésilienne fait volte-face et se dit finalement « ouverte » à une aide financière étrangère.
LIMA (AFP) Le Pérou et la Colombie ont proposé hier aux pays de la région amazonienne une réunion d’urgence le 6 septembre 2019, afin de coordonner les mesures en faveur de la défense de la plus vaste forêt tropicale au monde, touchée par des incendies.
Le président péruvien Martin Vizcarra et son homologue colombien Ivan Duque « se sont mis d’accord pour convoquer une réunion des chefs d’État et de gouvernement de la région amazonienne à Leticia (Colombie) le 6 septembre 2019, afin d’unir leurs efforts » pour protéger la forêt amazonienne, selon un communiqué diffusé à l’issue d’une rencontre entre les deux chefs d’État.
La ville de Leticia, à l’extrême sud de la Colombie, se trouve en pleine forêt amazonienne, à la frontière avec le Brésil et le Pérou.
L’objectif de la réunion est « d’établir un Pacte qui permettra la conservation, un développement et une exploitation durables (de l’Amazonie) au bénéfice des communautés qui y vivent, dans le plein respect des souverainetés nationales », est-il ajouté.
CHANGEMANT DE TON
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro s’est finalement dit « ouvert » hier à une aide financière « d’organisation étrangères et même de pays » pour lutter contre les incendies en Amazonie à condition de contrôler les fonds, après avoir rejeté la veille une offre du G7.
« Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n’aille pas à l’encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité », a déclaré un porte-parole de la présidence, au lendemain d’une offre de 20 millions $ émanant des pays du G7.
Hier matin, M. Bolsonaro avait conditionné l’arrivée de l’aide du G7 au « retrait des insultes » par son homologue français Emmanuel Macron.
« Monsieur Macron doit retirer les insultes qu’il a proférées contre ma personne », a-t-il lancé, au sujet des accusations de son homologue selon lesquelles il avait « menti » sur ses engagements environnementaux.
« D’abord il m’a traité de menteur et ensuite, d’après mes informations, il a dit que notre souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte », a dit Jair Bolsonaro avant de rencontrer les gouverneurs des 9 États d’Amazonie.
MORALES SOUS PRESSION
Incendies en Bolivie, Morales sous les critiques, 27 août 2019
c/f : actu.orange.fr/societe/environnement/incendies-en-bolivie-morales-egalement-sous-le-feu-des-critiques-CNT000001i8zhp/photos/des-feux-de-foret-dans-le-parc-national-otuquis-le-26-aout-2019-en-bolivie-13741ac51308c9870ef3ac81c1bdc95f.html
À l’instar du chef de l’État brésilien, le président bolivien Evo Morales est la cible de critiques des écologistes, qui rendent sa politique agricole responsable des incendies qui ont déjà dévasté près d’un million d’hectares dans l’est du pays.
Mis sous pression par des organisations environnementales, le dirigeant a finalement accepté dimanche les offres d’aide de plusieurs pays de la région et de l’Espagne.
M. Morales a également annoncé la suspension temporaire de sa campagne électorale, alors qu'il brigue fin octobre un quatrième mandat contesté. Selon des chiffres officiels, 950.000 hectares ont été ravagés par les flammes dans l'est du pays depuis mai, avec une très forte recrudescence depuis mi-août.
Au coeur des critiques des organisations écologistes, le "chaqueo", pratique de la culture sur brûlis largement répandue et ouvertement encouragée, selon elles, par le gouvernement qui soutient l'extension des activités agricoles intensives.
"Nous parlons d'une politique d'Etat convenue avec le secteur des affaires de l'est de la Bolivie pour étendre la frontière (...) à l'agriculture intensive, au soja génétiquement modifié, aux plantations de canne à sucre et à l'habilitation des pâturages pour l'élevage du bétail", dénonce Leonardo Tamburini, directeur de l'ONG Cejis.
Les écologistes pointent du doigt une loi de 2016 qui élargit les surfaces de déboisement autorisées de 5 hectares à 20 hectares et un décret datant de juillet qui permet des incendies sous contrôle pour déforester.
"Le fait même d'autoriser des incendies contrôlés est une attaque contre les droits de la Terre-Mère et des citoyens en général, car cela affecte l'écosystème et l'environnement dans lequel nous nous développons tous", a dénoncé Unitas, un réseau d'ONG sociales.
- La faute à la sécheresse -
Leonardo Tamburini relève que le gouvernement d'Evo Morales va à l'encontre de ce qu'a longtemps représenté le chef de l'Etat bolivien : un Indien aymara, grand défenseur de la nature et un des promoteurs de la "Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère", établie à l'initiative des peuples amérindiens qui militent pour qu'elle soit adoptée par l'Assemblée des Nations unies.
"Le gouvernement a perdu le cap par rapport aux principes philosophiques et idéologiques qui l'ont amené au pouvoir en 2006 et il a désormais pour base un modèle de développement extractiviste" d'exploitation massive des ressources naturelles, souligne-t-il.
"L'Etat bolivien a démontré le peu d'importance qu'il porte à la Terre-Mère au moment de décider et d'appliquer les politiques publiques, se concentrant sur la satisfaction d'intérêts qui vont contre l'utilisation durables des ressources naturelles", dénonce Unitas.
Ces dernières années, la Bolivie a multiplié les accords d'investissement internationaux, notamment avec la Chine, pour l'exploitation du gaz naturel et surtout du lithium, dont elle espère être le quatrième producteur mondial d'ici 2021.
Les organisations écologistes dénoncent également une minimisation des conséquences des incendies. La Fondation des Amis de la nature (FAN) accuse le gouvernement de ne pas prendre en compte dans les chiffres officiels la situation dans l'autre département amazonien de Beni (nord).
"La superficie brûlée au 20 août est d'environ 1,5 million d'hectares sur l'ensemble du territoire national", estime l'organisation.
Au moment où le président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro, climato-sceptique assumé, est sous pression internationale pour sa gestion des incendies dans l'Amazonie brésilienne, le gouvernement d'Evo Morales met en cause la sécheresse comme cause principale des feux.
"Le problème principal c'est la sécheresse. Nous savions depuis l'été (austral) qu'il y avait un déficit hydrique. Les feux sont provoqués par la sécheresse, c'est totalement confirmé, outre les vents de ces derniers jours qui ont propagé les flammes", a déclaré le ministre de l'Agriculture et des Terres, César Cocarico.
Le président Morales, réélu en 2009, puis en 2014 et qui a obtenu de la Cour constitutionnelle la possibilité de se présenter sans limitation de mandat, a également répondu aux critiques : "Il y a des inondations, c'est la faute d'Evo Morales ; il y a la sécheresse, c'est la faute d'Evo Morales ; il y a des incendies, c'est la faute d'Evo Morales".
CONSTATS :
- Scène de grande désolation dans le parc National d’Otuquis, au sud-est de la Bolivie.
- Des colonnes de fumée s’élèvent de la forêt en proie aux flammes près de la ville d’Altamira, au Brésil.
- Des boliviens combattent l’incendie au Parc National Otuquis, situé en Bolivie à l’extrémité sud-est.
F I N .